Nouvelle politique Vieillir et vivre ensemble - Peu de nouveaux investissements, déplore la CSN
QUÉBEC, le 4 mai 2012 /CNW Telbec/ - Pour la Confédération des syndicats nationaux, la nouvelle politique Vieillir et vivre ensemble dévoilée hier par le gouvernement du Québec vise de bons objectifs, mais les moyens pour les atteindre manquent cruellement. En effet, ce plan d'action n'est accompagné d'aucune somme supplémentaire. On n'y retrouve qu'une meilleure ventilation de ce qui avait déjà été annoncé dans le budget 2012-2013. Le financement du soutien à domicile et de l'hébergement demeure malheureusement insuffisant alors qu'on investit 18 M$ dans la fonction de travailleurs de milieu dont on comprend mal quel sera leur rôle.
« Nous retrouvons dans cette politique un certain nombre de mesures que nous préconisons, telles l'intégration des services et des outils de prévention afin d'assurer à toutes et à tous la possibilité de vieillir dans la dignité, constate le vice-président de la CSN, Jean Lacharité. ll y a aussi d'autres initiatives porteuses notamment en matière de transport et de recherche. À la première lecture, il nous apparaît toutefois clairement qu'il y a un manque de moyens et cela pourrait empêcher l'atteinte des objectifs ambitieux de cette politique ».
« Nous accueillons positivement la volonté d'accroître l'offre de services aux aîné-es et d'en améliorer l'accès et la concertation, notamment en ce qui a trait aux personnes ayant des déficits cognitifs ou qui requièrent des services spécialisés en réadaptation de même qu'un meilleur accès aux services psychosociaux », ajoute la vice-présidente de la Fédération des professionnèles (FP-CSN), Ginette Langlois.
Intégration des services
En matière d'intégration des services, la CSN considère que les intentions du gouvernement sont louables, mais il ne faut pas minimiser l'ampleur des obstacles potentiels qui pourraient compliquer la mise en place de services véritablement intégrés, à l'horizon 2015. « Pour nous, il est clair que tout ce qui touche à l'évaluation des besoins de la personne âgée en perte d'autonomie, à l'encadrement et au suivi des services ainsi qu'à la dispensation des soins doit être sous la responsabilité des établissements publics. C'est la seule façon d'assurer que les aîné-es auront accès aux services auxquels ils ont droit de façon équitable, sur la base des besoins qui doivent être déterminés à la suite d'une évaluation standardisée et rigoureuse. À ce titre, l'intégration de tous les services identifiés dans la politique aux établissements publics représente un défi de taille qui commandera des efforts importants », souligne la présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Francine Lévesque.
Soutien à domicile
La CSN est particulièrement déçue de la faiblesse de l'engagement du gouvernement en ce qui a trait aux services de soutien à domicile. Le financement qualifié d'additionnel est en fait celui qui avait été annoncé lors du budget 2012-2013. Les sommes investies pour les soins et les services à domicile demeurent nettement insuffisantes pour répondre adéquatement aux besoins des personnes âgées en perte d'autonomie. Les nouvelles mesures financières sont bien en dessous des 500 millions de dollars que la CSN estime nécessaires annuellement pour la mise en œuvre d'une politique efficace de soins à domicile.
Afin d'être en mesure de répondre à la demande des personnes en perte d'autonomie qui souhaitent demeurer le plus longtemps possible chez elles, la CSN considère qu'il est essentiel que le gouvernement mette en œuvre les recommandations proposées récemment par la Protectrice du citoyen dans un rapport accablant sur l'accessibilité aux services de soutien à domicile. Il faut notamment mettre fin à l'inadéquation entre l'offre de services et les budgets alloués en soutien à domicile car cela cause préjudice aux personnes en attente de services.
Hébergement
Enfin, la CSN déplore le silence du plan d'action devant les besoins d'hébergement des personnes en lourde perte d'autonomie et le fait qu'aucun nouvel investissement ne soit prévu dans les établissements publics d'hébergement de soins de longue durée, malgré les besoins qui se font criants. Refiler cette responsabilité aux entreprises privées n'est pas une bonne solution, prévient la CSN. On le voit avec les CHSLD en PPP, qui prennent du retard et ne remplissent pas leurs promesses. Les solutions d'hébergement se doivent d'être publiques. Par ailleurs, la CSN trouve intéressante l'intention du gouvernement d'explorer et de soutenir des modèles alternatifs d'hébergement permettant aux aîné-es des transitions plus adaptées à l'évolution de leurs besoins. La CSN partage cet objectif.
À propos
La Confédération des syndicats nationaux compte 300 000 membres dans tous les secteurs d'activité.
Jean-Pierre Larche, Communications CSN (514) 605-0757
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