Vélos et trottinettes électriques personnels : il serait temps d'établir des règles claires de sécurité routière, souligne une étude de la CAA English
OTTAWA, ON, le 16 juill. 2025 /CNW/ - Alors que les ventes de vélos et trottinettes électriques progressent partout au Canada, une nouvelle étude publiée par la CAA fait ressortir différentes lacunes dans la réglementation, les processus de collecte de données et la sensibilisation du public, tout en soulignant que la réglementation plus stricte appliquée aux organismes de vélopartage pourrait être prise comme modèle.
L'étude, commandée par la CAA et menée par la Fondation de recherche sur les blessures de la route (FRBR), examine la réglementation gouvernementale, ici et ailleurs, des vélos et trottinettes électriques et fait la synthèse des recherches déjà produites au Canada et dans d'autres pays sur les risques potentiels de sécurité routière associés à ces modes de transport. L'étude apporte plusieurs informations indispensables pour orienter les différentes administrations dans ce dossier.
« Les vélos et trottinettes électriques sont un moyen de locomotion pratique, accessible et abordable. Toutefois, leur démocratisation rapide devance la réglementation qui vise à protéger tous les usagers de la route », explique Ian Jack, vice-président aux affaires publiques de la CAA.
Le rapport révèle six enjeux cruciaux :
- Réglementation lacunaire - À bien des endroits, aucune règle de sécurité routière n'encadre encore spécifiquement l'utilisation des vélos et trottinettes électriques (limite de vitesse, lieux de circulation autorisés, etc.).
- Organismes de vélopartage à l'avant-garde - Les organismes de vélopartage qui permettent aux usagers de la population d'emprunter des vélos et trottinettes électriques doivent respecter des règles et mesures de sécurité plus strictes que la population générale : géorepérage pouvant notamment limiter certains accès, limitations de vitesse, âge minimum requis supérieur, etc.
- Plus de sensibilisation publique requise - L'information sur les pratiques sécuritaires ne se rend pas vraiment aux utilisateurs. À titre de chef de file en sécurité routière, la CAA donne sur son site Web des renseignements sur les vélos et les trottinettes électriques et diffuse des conseils de sécurité aux usagers de la route.
- Recherches limitées sur la sécurité - La compréhension des risques potentiels associés à l'utilisation de ces moyens de locomotion est incomplète.
- Données incomplètes - Les données officielles sur les collisions sont souvent peu détaillées, et en l'absence de code pour mentionner ces moyens de locomotion, on ne sait généralement même pas si un vélo ou une trottinette électrique est impliqué dans une collision.
- Risques liés aux modifications et aux batteries - Les modifications visant à augmenter la vitesse des vélos et trottinettes électriques ou l'importation de pièces et de modèles non homologués augmentent les risques de blessure et d'incendie - chez les particuliers qui se sont procuré l'un de ces modes de transport. Les normes plus strictes imposées aux organismes de vélopartage réduisent ces risques potentiels.
Ces constats amènent les auteurs du rapport à recommander aux différentes instances de revoir leurs politiques en s'assurant d'établir des règles de base pour les vélos et les trottinettes électriques (limite de vitesse et interdiction de rouler sur les trottoirs, par exemple).
« Il faut que les municipalités et les parties concernées se consultent pour établir des règlements concernant les zones désignées tout en tenant compte dans la conception de ces zones des infrastructures existantes », soutient Robyn Robertson, PDG de la FRBR. « Les véhicules de micromobilité roulent à des vitesses moyennes plus grandes que les vélos et trottinettes non électriques. Aménager des zones désignées adaptées est une nécessité si on veut limiter les conflits entre les différents modes de transport. »
Les endroits qui ont déjà statué sur le sujet affichent une bonne cohésion générale, leur travail peut donc servir de modèle pour ceux qui plongent dans le dossier. Selon plusieurs études d'autres pays, la circulation des trottinettes électriques sur les trottoirs est la principale cause d'accident avec blessures, ce qui explique pourquoi les municipalités étudiées ont pratiquement toutes interdit aux vélos et trottinettes électriques de rouler sur les trottoirs.
L'étude signale en outre que dans bien des régions, les règles s'appliquant aux vélos et trottinettes des organismes de vélopartage sont plus strictes que celles destinées aux particuliers. Le club CAA de la Colombie-Britannique (BCAA) gère d'ailleurs un organisme de ce genre, Evolve, dans un nombre croissant de municipalités de la province. L'organisme travaille de près avec le milieu pour tenir compte des constats du rapport de la CAA en vue d'améliorer la sécurité de tous.
« La CAA exhorte les différentes instances à faire circuler l'information et à se concerter afin de suivre l'évolution rapide du secteur, insiste M. Jack. Les règles et mesures de sécurité étant souvent plus strictes pour les organismes de vélopartage, nous avons là un bel exemple à suivre et déployer à grande échelle pour aider les particularités et instaurer une approche cohérente pour tous. »
Rares sont les données sur les risques de sécurité posés par ces véhicules de micromobilité relativement nouveaux. Néanmoins, d'après les recherches consultées, les blessures les plus courantes sont similaires à celles observées avec les vélos non électriques, mais souvent plus graves, car elles surviennent généralement à des vitesses plus élevées.
Toujours selon M. Jack : « Comme il y a un bon risque de blessures, il est primordial d'appliquer les mêmes règles aux particuliers qu'aux organismes de vélopartage en encadrant les limites de vitesse, ainsi que les lieux où les vélos et trottinettes électriques sont autorisés à circuler. »
Par ailleurs, à moins qu'un véhicule à moteur ne soit impliqué dans une collision, il y a très peu de chances que l'incident fasse l'objet d'un rapport.
« Il nous faut plus de données de qualité relativement aux accidents impliquant des vélos et des trottinettes électriques, poursuit M. Jack. Sinon, il est difficile de bien cerner les risques potentiels exacts associés à leur utilisation. Nous ratons alors une belle occasion d'élaborer un cadre réglementaire adapté qui aide vraiment à prévenir les collisions et les blessures. »
Lisez l'étude complète pour en savoir plus sur les conclusions et recommandations formulées ici.
Cinq conseils de la CAA pour une utilisation sécuritaire des vélos et trottinettes électriques
- Avant de prendre la route, vérifiez vos freins, vos pneus et vos feux.
- Portez toujours un casque et des vêtements visibles.
- Conduisez toujours sobre et en évitant les sources de distraction.
- Lorsque vous roulez, démarrez lentement, restez vigilant et ne roulez jamais côte à côte, mais l'un derrière l'autre.
- Respectez le Code de la route, faites attention aux piétons et, pour la sécurité de tous, ne roulez pas sur les trottoirs.
À propos de la CAA
Fédération à but non lucratif, la CAA regroupe huit clubs automobiles qui offrent à plus de sept millions de membres une assistance routière exceptionnelle, des services complets en matière d'automobile, de voyage et d'assurances, ainsi que des rabais privilégiés. Figurant parmi les marques les plus fiables au Canada, la CAA défend aussi les intérêts de ses membres et de toute la population canadienne sur une variété d'enjeux qui leur tiennent à cœur, dont la sécurité routière, l'environnement, la mobilité, les infrastructures et la protection des consommateurs.
À propos de la FRBR du Canada
La Fondation de recherches sur les blessures de la route (FRBR) veut que les routes soient plus sûres afin que tous les usagers puissent chaque jour rentrer chez eux sains et saufs, sans décès ni blessures graves et sans les coûts sociaux de ces tragédies. La mission de la FRBR est d'être une source de connaissances pour les usagers de la route et un chef de file mondial en recherche, en élaboration de programmes et de politiques, ainsi qu'en évaluation et en transfert de connaissances. La FRBR est un organisme de bienfaisance enregistré qui dépend de subventions et de dons pour offrir ses services au public. Consultez le tirf.ca/frbr et découvrez tous nos sites et réseaux sociaux sur linktr.ee/tirfcanada.
SOURCE Association canadienne des automobilistes

Les demandes des médias peuvent être adressées à : Murielle Pierre, Gestionnaire des affaires publiques, [email protected], 613-698-1201
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