MONTRÉAL, le 2 oct. 2019 /CNW Telbec/ - En cette première journée de consultations sur le projet de loi 31, l'Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) tient à réitérer son appui à la volonté du gouvernement du Québec d'élargir et d'étendre la portée de certaines activités actuellement exercées par les pharmaciens. Avec 1900 points de service partout au Québec où ces nouvelles activités seront offertes, les pharmacies communautaires deviennent ainsi autant de points d'accès à la première ligne de soins du système de santé pour les patients québécois. Cependant, le succès de toute cette opération ne sera possible que si le gouvernement tient compte de la réalité quotidienne des pharmaciens dans l'exercice de leur travail et fait en sorte que les outils nécessaires à l'élargissement de leurs activités leur soient fournis.
Présent cet après-midi devant la Commission de la santé et des services sociaux, le président de l'AQPP, M. Jean Thiffault, a énuméré les conditions que le gouvernement devra s'engager à respecter s'il souhaite atteindre son objectif d'améliorer l'accès aux soins de santé.
Tout d'abord, les frais de franchise et de coassurance perçus par le gouvernement sur les nouvelles activités cliniques (activités non liées à la vente d'un médicament), incluant celles qui découlent du projet de loi 41 adopté sous le précédent gouvernement, doivent être abolis. Faire payer des patients en pharmacie pour des services qui peuvent être obtenus gratuitement ailleurs dans le réseau de la santé n'encourage pas les patients à consulter leur pharmacien. « L'imposition par l'État de la franchise et de la coassurance est un obstacle majeur à l'atteinte des objectifs du projet de loi 31. Sans l'abolition de ces frais, il est difficile d'envisager que les Québécois changeront leurs habitudes et iront visiter leur pharmacien plutôt que d'aller dans les urgences ou autres établissements de santé déjà utilisés au maximum de leur capacité », a déclaré M. Thiffault.
Ce nouvel élargissement du champ de compétence des pharmaciens vient renforcer leur rôle de conseiller en matière de santé. Si ce rôle continue d'évoluer, on peut difficilement en dire autant du mode de rémunération qui demeure inchangé depuis 1972. Depuis plusieurs années, des négociations ont eu lieu avec les gouvernements qui se sont succédé afin de mieux arrimer la façon de rétribuer les services des pharmaciens avec les besoins des patients et du réseau de la santé, notamment en priorisant les services aux patients et en réajustant les honoraires en fonction de l'intensité et de la complexité des services. Une entente tarde toutefois à se conclure. Dans la perspective du projet de loi 31, la refonte du modèle de rémunération actuel s'avère essentielle afin de favoriser l'évolution du rôle du pharmacien, tout comme il sera important de prévoir une rémunération reconnaissant la valeur des activités additionnelles prévues par le projet de loi.
Finalement, le gouvernement devra aussi s'engager à soutenir concrètement le développement de ces nouvelles activités cliniques en pharmacie qui nécessiteront des ajustements importants tant sur le plan de l'organisation du travail que de l'aménagement physique des pharmacies. Des discussions devront être rapidement entreprises pour permettre aux pharmaciens propriétaires d'adapter leur pratique à cette nouvelle réalité. La réglementation qui suivra l'adoption de ce projet de loi devra être cohérente avec ces nouveaux défis. Présent lui aussi à l'Assemblée nationale aujourd'hui, M. Jean Bourcier, vice-président exécutif et directeur général de l'AQPP, affirme que les pharmaciens du Québec sont pleinement conscients qu'ils font partie de l'équation pour améliorer l'accès à la première ligne de soins. « Nos membres souscrivent aux objectifs énoncés par la ministre de la Santé et des Services sociaux, mais l'adhésion des membres et des patients dépendra de la volonté du gouvernement à mettre en place les mesures nécessaires à l'implantation du projet de loi 31. C'est dans cet esprit que nous allons travailler avec le gouvernement pour permettre un meilleur accès aux soins de santé pour tous les Québécois », a exprimé M. Bourcier.
À propos de l'AQPP
L'Association québécoise des pharmaciens propriétaires, constituée en vertu de la Loi sur les syndicats professionnels, est la seule association qui représente les pharmaciens propriétaires du Québec auprès des organismes officiels et du gouvernement. Elle regroupe donc les 2048 pharmaciens propriétaires des 1900 pharmacies du Québec, qu'ils soient affiliés ou non à une chaîne ou à une bannière commerciale. Employant plus de 44 000 personnes partout au Québec, la pharmacie communautaire constitue le plus important employeur privé au Québec. Une officine type effectue près de 160 000 ordonnances par année et plus d'un million de consultations sont effectuées en pharmacie chaque semaine, ce qui fait du pharmacien l'un des professionnels de la santé les plus disponibles et appréciés au Québec.
SOURCE Association québécoise des pharmaciens propriétaires
Jean Habel, Conseiller principal, Affaires publiques et gouvernementales, (438) 887-0519
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