MONTRÉAL, le 20 mai 2025 /CNW/ - L'Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) lance aujourd'hui une campagne pour sensibiliser les patients aux prises avec des maladies chroniques, complexes ou rares au fait qu'ils ont toujours le droit de choisir la pharmacie où ils souhaitent être servis et accompagnés tout au long de leur parcours de soins. Le message s'adresse particulièrement aux patients qui, au moment de se faire prescrire un médicament de spécialité, auraient été orientés vers une pharmacie autre que leur pharmacie habituelle afin d'avoir accès à leur traitement. Il s'agit généralement de médicaments dispendieux et certains peuvent nécessiter des soins ou des suivis particuliers.
« Si vous ou l'un de vos proches avez recours à un médicament de spécialité, il est possible que vous ayez été dirigé dans une pharmacie autre que votre pharmacie habituelle pour vous le procurer », indique le président de l'AQPP, M. Benoit Morin. « Si c'est le cas, vos droits n'ont peut-être pas été respectés. Choisir librement et sans pression le pharmacien qui vous accompagnera dans votre traitement, c'est votre droit et c'est prévu dans la loi. »
Une pratique illégale qui fractionne le parcours de soins des patients
Des pratiques interdites se sont ancrées au fil des années alors que des programmes de soutien aux patients (PSP) traditionnels, mis sur pied par les compagnies pharmaceutiques, dirigent les patients vers une poignée de pharmacies désignées. Ces dernières entretiennent des relations d'affaires préférentielles avec les PSP.
Ce stratagème, connu sous le nom de dirigisme, est pourtant interdit par les lois et règlements en vigueur au Québec.
« Ce modèle illégal détourne les patients de leur pharmacie habituelle vers une autre qu'ils ne connaissent pas, parfois située à des centaines de kilomètres de leur domicile. Pourtant, tous les pharmaciens ont l'expertise pour prendre en charge l'ensemble de leurs traitements, incluant les médicaments de spécialité. Pourquoi fractionner inutilement le parcours de soins d'une personne? », a ajouté M. Morin.
L'AQPP rappelle qu'être suivi par son pharmacien de quartier a ses avantages : l'état de santé et le dossier pharmacologique du patient sont gérés de façon globale, favorisant un continuum de soins optimal.
Les médicaments de spécialité : une catégorie en forte croissance
Ce modèle illégal et opaque, qui s'est insidieusement installé dans la distribution de certains types de médicaments, prive non seulement le patient de ses droits, mais nuit également à l'ensemble des pharmacies qui se voient privées d'un accès au marché croissant des médicaments de spécialité.
En effet, de plus en plus de patients se verront prescrire des médicaments de spécialité au cours des prochaines années.
Pendant que 40 %1 de la distribution de ces médicaments est concentré entre les mains de quelques pharmacies qui accaparent près d'un milliard et demi de dollars de revenus pour cette catégorie de médicaments2, les pharmacies de proximité ne peuvent investir dans le développement des services en première ligne pour les patients.
Le gouvernement du Québec doit agir
L'AQPP réitère que le gouvernement du Québec doit agir pour faire respecter les règles en place et protéger le réseau des 1 900 pharmacies communautaires présentes dans toutes les régions du Québec, un réseau sur lequel les décideurs comptent pour continuer de jouer un rôle incontournable en première ligne de soins.
Si elle perdure, cette situation préoccupante pourrait mettre en péril le modèle de la pharmacie communautaire de proximité que l'on connaît.
On se souviendra que le gouvernement a adopté l'automne dernier le projet de loi 67 qui permettra prochainement aux pharmaciens d'effectuer des actes cliniques jusqu'ici réservés à d'autres professionnels de la santé.
« Laisser libre cours à ces pratiques fautives, c'est contribuer à l'affaiblissement du réseau de la pharmacie communautaire, au détriment des patients. Il est temps de passer de la parole aux actes et de donner aux pharmaciens les outils nécessaires au succès de cette stratégie gouvernementale », conclut M. Morin.
Rappelons que, chaque semaine, c'est un million de Québécois qui reçoivent des services en pharmacie communautaire. Ce travail essentiel permet une accessibilité inégalée à des services de santé pour les patients dans toutes les régions et un appui nécessaire pour le système de santé, alors que l'accès aux services est plus difficile que jamais.
Pour en savoir plus, visitez le site monpharmacienmonchoix.ca et visionnez la vidéo explicative.
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1 Seulement pour les transactions soumises à la RAMQ en 2023 |
2 Des revenus estimés (tous les assureurs confondus) pour 10 pharmaciennes et pharmaciens propriétaires des 6 pharmacies visées par la demande d'action collective intentée par l'AQPP. |
À propos de l'AQPP
L'Association québécoise des pharmaciens propriétaires, constituée en vertu de la Loi sur les syndicats professionnels, est la seule association qui représente les pharmaciens propriétaires du Québec auprès des organismes officiels et du gouvernement. Elle regroupe les 2 100 pharmaciens propriétaires des 1 900 pharmacies du Québec, qu'ils soient affiliés ou non à une chaîne ou à une bannière commerciale. Employant près de 49 000 personnes partout dans la province, la pharmacie communautaire constitue l'un des plus importants employeurs privés du Québec. Plus d'un million de consultations sont effectuées en pharmacie chaque semaine, ce qui fait du pharmacien l'un des professionnels de la santé les plus disponibles et appréciés au Québec.
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SOURCE Association québécoise des pharmaciens propriétaires

Renseignements : Ligne médias : 438 887-0519, [email protected]
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