Plan d'immigration : le CTAQ appelle à reconnaître l'exception alimentaire
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CTAQ (Conseil de la transformation alimentaire du Québec)07 nov, 2025, 14:43 ET
GRANBY, QC, le 7 nov. 2025 /CNW/ - Le Conseil de la transformation alimentaire du Québec (CTAQ) s'inquiète de la décision du gouvernement du Québec de fixer à 45 000 le seuil d'immigration permanente à compter de 2026, une baisse par rapport aux 50 000 nouveaux arrivants souhaités par le CTAQ.
Si l'organisation salue la volonté gouvernementale de mieux planifier l'accueil et l'intégration des nouveaux arrivants, elle appelle à une approche plus nuancée et pragmatique, qui tienne compte de l'importance vitale du secteur de l'industrie alimentaire pour la sécurité, l'autonomie et la résilience du Québec.
« Nourrir la population, ce n'est pas une activité économique comme les autres. C'est une mission stratégique qui doit être protégée et soutenue », a affirmé Sylvie Cloutier, présidente-directrice générale du CTAQ.
Un secteur vital pour le Québec et ses régions
Premier secteur manufacturier du Québec, la transformation alimentaire regroupe plus de 1 800 entreprises réparties dans toutes les régions. Ensemble, elles génèrent près de 40 milliards de dollars de retombées économiques et emploient 75 000 personnes, souvent dans des villages et petites villes où la main-d'œuvre locale est limitée. Rappelons que l'industrie alimentaire est désignée comme un secteur essentiel et stratégique par le gouvernement du Québec.
Ces entreprises sont un chaînon essentiel de l'autonomie alimentaire et constituent le prolongement direct de l'agriculture québécoise. Elles transforment les matières premières locales, soutiennent les producteurs et contribuent à faire vivre les régions. Le CTAQ demande un accès privilégié et rapide à la résidence permanente des travailleurs temporaires afin de maintenir les emplois en région et d'assurer la sécurité et l'autonomie alimentaire du Québec.
« Chaque fois qu'une entreprise alimentaire manque de travailleurs, c'est toute une filière qui s'affaiblit : de la ferme jusqu'à l'assiette », rappelle Mme Cloutier.
Dans ce contexte, l'immigration constitue un levier incontournable pour maintenir les capacités de production, stabiliser les équipes et garantir la présence d'entreprises fortes dans toutes les régions.
Des changements qui accroissent l'incertitude
Le CTAQ s'inquiète de la fermeture du Programme de l'expérience québécoise (PEQ) le 19 novembre 2025 et de la fin des programmes pilotes dès le 1er janvier 2026. Ces mesures viennent retirer un levier essentiel de prévisibilité aux entreprises.
Ces programmes permettaient à des travailleuses et travailleurs temporaires déjà intégrés, francisés et engagés dans leur emploi d'accéder à la résidence permanente. Leur abolition brise cet élan d'intégration, crée du désespoir sur le terrain et une instabilité importante dans la gestion des opérations.
Le Programme de sélection des travailleurs qualifiés (PSTQ), qui doit remplacer le PEQ, introduit une grande imprévisibilité. Sans quotas réservés au secteur alimentaire ni critères régionaux clairement définis, il devient impossible pour les employeurs de planifier à moyen terme. À cela s'ajoute un fardeau administratif et financier plus lourd, qui risque d'affaiblir la compétitivité des entreprises québécoises face à leurs concurrentes canadiennes.
Maintenir la capacité de nourrir le Québec
Le CTAQ réitère l'importance du maintien du seuil de 20 % de travailleurs étrangers temporaires par établissement, un mécanisme vital pour les entreprises régionales confrontées à un bassin de main-d'œuvre restreint.
L'organisation déplore aussi la suspension des demandes de travailleurs étrangers temporaires dans les RMR de Montréal et Laval, une décision qui pénalise les entreprises des zones rurales périphériques vivant une réalité bien différente des centres urbains.
« Les politiques d'immigration doivent tenir compte du fait que le secteur alimentaire ne peut pas se délocaliser. En période d'incertitude, nourrir sa population doit demeurer une priorité nationale », conclut Mme Cloutier.
À propos
Le Conseil de la transformation alimentaire du Québec (CTAQ) est le plus important regroupement en transformation alimentaire au Québec. Il rassemble plus de 600 entreprises membres de toutes tailles sous 14 associations, représentant ainsi 80 % du volume annuel d'affaires d'une industrie de près de 40 milliards de dollars.
Acteur clé du secteur, le CTAQ assure la représentation des intérêts de ses membres et propulse l'excellence et la croissance durable des transformateurs alimentaires en leur offrant les outils, l'intelligence d'affaires, l'expertise et le réseau pour leur permettre d'accélérer leur compétitivité.
SOURCE CTAQ (Conseil de la transformation alimentaire du Québec)

Pour plus d'informations : Dimitri Fraeys, Vice-président, Innovation et Affaires économiques | CTAQ, [email protected] | 450-349-1521, poste 207
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