Nouveau Rapport Planète vivante Canada du WWF : le portrait le plus sombre de la perte d'espèces au pays à ce jour English
Le déclin persistant des populations d'espèces survient à un moment où leur protection et celle de leurs habitats se relâchent.
TORONTO, le 22 sept. 2025 /CNW/ - Le Rapport Planète vivante Canada 2025 (RPVC) : Les espèces dans leur habitat, publié aujourd'hui par le Fonds mondial pour la nature Canada, révèle un déclin moyen le plus sévère de la taille des populations d'espèces suivies au pays depuis le tout premier rapport du WWF-Canada il y a vingt ans.
S'appuyant sur l'ensemble de données le plus complet à ce jour, le rapport dresse le portrait le plus précis - et le plus sombre - de la perte d'espèces au Canada jusqu'à présent. Plus de la moitié (52 %) des espèces étudiées connaissent une baisse d'abondance. En moyenne, tous les groupes d'espèces inclus - oiseaux, poissons, mammifères, reptiles et amphibiens - tendent vers la mauvaise direction.
Le RPVC 2025 est publié au moment même où les gouvernements de tout le pays privilégient la rapidité du développement en assouplissant les règlements qui protègent la nature et les espèces en péril. Il est urgent d'agir maintenant pour restaurer, protéger et gérer les divers habitats qui servent de milieux de vie aux espèces.
Tendances inquiétantes pour les habitats et les groupes d'espèces
Le déclin le plus important a été observé dans les habitats de prairies où les populations d'espèces ont décliné de 62 % en moyenne depuis 1970. Dans les forêts, les populations de mammifères ont décliné de 42 % en moyenne au cours des cinquante dernières années. Enfin, dans l'ensemble du Canada, les espèces dont la conservation suscite des préoccupations à l'échelle mondiale et qui figurent sur la Liste rouge des espèces menacées de l'UICN ont vu leurs populations décliner de 43 % en moyenne.
Si certaines espèces, comme la loutre de mer et les rapaces, s'en sortent mieux par rapport à la moyenne nationale, d'autres, comme la chauvesouris, le caribou et le harfang des neiges, s'en tirent beaucoup moins bien.
Les plus récentes conclusions sont fondées sur l'Indice Planète vivante Canada (IPV-C), qui s'appuie sur 5 099 relevés de populations de 910 espèces de mammifères, d'oiseaux, d'amphibiens, de reptiles et de poissons de 1970 à 2022.
Même si ces rapports ne sont pas faits pour une comparaison annuelle en raison des légers changements dans les données et la méthodologie, chacun offre un aperçu précieux de la situation des espèces canadiennes au fil du temps. À mesure que les données disponibles augmentent, les déclins observés selon l'IPV-C augmentent également.
Le temps presse pour freiner et renverser la perte de biodiversité
Le RPVC arrive à un moment charnière : il ne reste qu'à peine cinq ans au Canada pour atteindre les cibles de 2030 fixées dans le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal et dans la Stratégie pour la nature 2030 du Canada. Équivalent à l'Indice des espèces canadiennes, l'IPV‑C est utilisé comme indicateur national pour mesurer les progrès réalisés par le Canada pour freiner et renverser la perte de biodiversité.
La publication du rapport coïncide également avec l'adoption de nouvelles lois, fédérales et provinciales, qui donnent aux gouvernements de nouveaux pouvoirs étendus pour accélérer les grands projets d'infrastructure en contournant les protections environnementales et juridiques mises en place pour les espèces en péril.
« Dans la nature, tout est interconnecté. La dégradation d'un habitat ou la perte d'une seule espèce peut entrainer des répercussions en chaine. Une fois qu'une population est en déclin, la tendance devient difficile à renverser », explique Megan Leslie, présidente-directrice générale du WWF-Canada. « Les conclusions du Rapport Planète vivante Canada sont le signal d'alarme de la nature. Elles nous disent que les espèces et ses habitats sont menacés. Cet avertissement est aussi l'occasion pour nous d'inverser le cours des choses avant qu'il ne soit trop tard. Il est impératif que nous agissions maintenant pour protéger et restaurer la nature qui soutient non seulement les espèces, mais aussi toutes les économies mondiales. »
« Même dans un pays à la nature riche comme le Canada, les espèces doivent lutter pour survivre. Les tendances dévoilées dans le Rapport Planète vivante Canada montrent que les populations continuent de suivre une courbe descendante. Plus nous tardons à réagir, plus le déclin s'accentuera », affirme James Snider, vice-président, Science, savoir et innovation au WWF-Canada. « Les populations d'espèces sont en déclin constant depuis 50 ans, ce n'est pas le moment de retirer les protections qui préservent ces espèces et leurs habitats. Au contraire, le Canada a la responsabilité croissante d'intensifier ses efforts pour restaurer, protéger et gérer ce qu'il reste de la biodiversité. »
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Notes aux éditeur.rice.s :
- Le Rapport Planète vivante Canada 2025 porte sur 910 espèces de vertébrés. Dans l'ensemble, la tendance observée entre 1970 et 2022 montre un déclin moyen de 10 % des populations de ces espèces.
- Le taux de variation de l'indice reflète la variation proportionnelle moyenne de la taille des populations suivies d'animaux par rapport à l'année de référence de 1970. Il ne tient pas compte du nombre d'individus perdus ni du nombre de populations perdues.
- L'IPV-C a été publié pour la première fois par le WWF-Canada en 2007, et des mises à jour de la méthodologie et des données ont été publiées en 2017 et 2020. Notez que les publications successives de l'IPV-C ne sont pas directement comparables, car l'ensemble des données s'accroit continuellement. L'IPV-C de 2025 utilise l'ensemble de données le plus complet à ce jour.
- Il est important de tenir compte de l'année de référence de 1970, car certains des impacts à grande échelle sur la nature et les espèces étaient déjà visibles avant la création de l'indice, ce qui explique pourquoi les tendances s'écartent parfois des attentes.
- Fait intéressant, le taux de variation de 1970 à 2010 et de 2010 à 2022 est semblable, ce qui suggère que le taux de déclin de l'abondance des populations suivies ne s'aggrave pas nécessairement, mais qu'un déclin progressif et marginal s'accentue au fil du temps.
- L'Indice Planète vivante mondial est utilisé par la Convention sur la diversité biologique (CDB) pour mesurer les progrès réalisés dans le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal. L'IPV-C est un indice national (équivalent à l'Indice des espèces canadiennes) de la Stratégie pour la nature 2030 du Canada visant à freiner et à renverser la perte de biodiversité au pays.
Ressources :
- Pour en savoir plus, visitez wwf.ca/fr/rpvc2025/
- Cliquez ici pour télécharger la synthèse du rapport
- Cliquez ici pour télécharger le rapport complet (en anglais seulement)
- Cliquez ici pour consulter les rapports antérieurs et d'autres ressources
- Cliquez ici pour photos d'espèces
À propos du Rapport Planète vivante Canada
Le Rapport Planète Vivante Canada offre un aperçu global de la situation des espèces au Canada par l'entremise de l'IPV-C. Tout comme le marché boursier permet de mesurer les tendances économiques au fil du temps, l'IPV-C sert d'indicateur de la biodiversité pour suivre les tendances de l'abondance des vertébrés au Canada.
À propos du WWF-Canada
Le WWF-Canada s'engage à prendre des mesures de conservation justes et équitables qui permettent de restaurer la nature, de renverser la perte d'espèces et de lutter contre les dérèglements climatiques. Nous nous appuyons sur des analyses scientifiques et sur les recommandations des Autochtones pour nous assurer que tous nos efforts sont liés à un seul objectif : un avenir où les espèces, la nature et les humains vivent en harmonie. Pour en savoir plus, visitez le wwf.ca/fr.
SOURCE Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada)

Pour en savoir plus ou demander une entrevue : Amélie Talbot-Baudenon, gestionnaire des communications, [email protected], [email protected]
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