Le RQ-ACA exprime ses inquiétudes après une rencontre avec la ministre Chantal Rouleau
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Réseau québécois de l'action communautaire autonome (RQ-ACA)28 oct, 2025, 06:00 ET
TIOHTIÁ:KE/MONTRÉAL, le 28 oct. 2025 /CNW/ - Le Réseau québécois de l'action communautaire autonome (RQ-ACA) se dit préoccupé, suite à sa rencontre avec la ministre Chantal Rouleau, responsable de la Solidarité sociale et de l'Action communautaire, par sa vision qui privilégie le financement philanthropique et qui remet en question, à certains égards, le modèle québécois de l'action communautaire autonome.
À ce sujet, Caroline Toupin, coordonnatrice du RQ-ACA, rappelle que le mouvement de l'ACA et le milieu philanthropique s'entendent que c'est le rôle de l'État de financer la mission des organismes communautaires autonomes.
Une semaine nationale de l'ACA sur fond de contestation
Cette rencontre s'est tenue durant la Semaine nationale de l'action communautaire autonome (#SNACA), alors que des centaines d'organismes de la Mauricie et du Centre-du-Québec étaient en grève pour dénoncer le manque de financement et les conditions de travail précaires. Sous le slogan « Communautaire à boutte! », ces organismes ont sonné l'alarme sur une situation insoutenable.
Une crise qui reflète une détresse généralisée
« Le RQ-ACA appuie ce mouvement de grève qui révèle la grande détresse des organismes », affirme Caroline Toupin. « Les travailleuses et travailleurs communautaires font face à des conditions difficiles, à un roulement important, à des postes vacants, et vivent eux-mêmes dans la précarité - certains ont même recours à l'aide alimentaire. »
Cette grève, initiée à Shawinigan lundi dernier, révèle les conséquences du sous-investissement gouvernemental.
L'autonomie des organismes de plus en plus menacée
Sous le thème « Nous sommes communautaires autonomes », la #SNACA a permis au RQ-ACA de partager ses inquiétudes avec la ministre et les porte-paroles d'opposition. Parmi celles-ci : les atteintes à l'autonomie des organismes.
Le projet de loi 103 sur les sites d'injection supervisée en est un exemple -- nous demandons qu'il soit retiré. Le projet de loi 1 sur la Constitution québécoise inquiète beaucoup aussi. Il pourrait limiter la Charte québécoise des droits et libertés et rendre plus difficile de contester le gouvernement devant les tribunaux. Il pourrait aussi empêcher les organismes communautaires qui reçoivent de l'argent du gouvernement de critiquer ses décisions. Pourtant, la Politique de reconnaissance de 2001 reconnaît justement que les organismes d'action communautaire autonome ont le droit et la responsabilité de critiquer les décisions du gouvernement.
Bien que le ministre Jolin-Barrette et la ministre Rouleau aient confirmé que le projet de loi 1 ne toucherait pas les organismes communautaires, le gouvernement se réserve la possibilité d'ajouter de nouveaux organismes ou catégories d'organismes qui pourraient être visés par la loi. L'article 4 du projet de loi est à cet égard très préoccupant.
Les partis d'opposition réaffirment leur soutien
Les trois porte-parole de la Solidarité sociale et de l'Action communautaire des partis d'opposition ont, quant à eux, réaffirmé leur soutien.
- Du Parti libéral du Québec, Jennifer Maccarone a exprimé sa solidarité avec les organismes en grève en Mauricie, région dont elle est porte-parole.
- Joël Arseneau, du Parti québécois, a signifié vouloir faire pression pour augmenter le financement à la mission, notamment par la diminution des ententes par projet.
- Étienne Grandmont, de Québec solidaire, entend agir pour s'assurer que le projet de loi 1 ne vise pas les organismes d'ACA.
Un appel à l'action urgent
Le RQ-ACA demande au gouvernement de :
- Augmenter significativement et de façon récurrente le financement à la mission des organismes communautaires autonomes. Le manque à gagner pour atteindre le salaire moyen québécois est de 2,6G$.
- Indexer toutes les subventions selon les coûts réels de fonctionnement.
- Respecter l'autonomie des organismes et cesser les ingérences, notamment par le retrait du projet de loi 103 sur les sites d'injection supervisée et la garantie de l'exclusion des organismes d'ACA du projet de loi 1 sur la Constitution québécoise.
« Les 4 500 organismes du Québec et leurs 54 000 travailleuses et travailleurs ont une valeur inestimable. Ils sont en première ligne pour répondre aux besoins de la population. Il est temps que le gouvernement reconnaisse enfin leur valeur en leur fournissant des moyens d'accomplir leur mission dignement », conclut Caroline Toupin.
Source - Réseau québécois de l'action communautaire autonome
SOURCE Réseau québécois de l'action communautaire autonome (RQ-ACA)

Pour informations et demandes d'entrevues : Meaghan Johnstone, 438.498.7681, [email protected]
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