L'opposition officielle ne soutiendra pas la candidature de Benoît Dubreuil au poste de Commissaire à la langue française

QUÉBEC, le 3 févr. 2023 /CNW Telbec/ - À la suite d'une rencontre avec M. Benoît Dubreuil et analyse de son parcours, l'opposition officielle a pris la décision de ne pas soutenir sa candidature pour occuper l'important poste de Commissaire à la langue française. En effet, d'importantes divergences de visions ont amené le caucus de l'équipe libérale à adopter cette position.

La décision du caucus libéral s'appuie sur plusieurs éléments :

L'utilisation de la langue parlée à la maison comme indicateur de vitalité de la langue française.

M. Dubreuil, dans son livre Le Remède imaginaire¹, considère que l'utilisation d'une autre langue que le français à la maison par une majorité des immigrants peut être considérée comme un signe de fragilisation de notre langue officielle. Les élus libéraux sont en désaccord sur ce point.

Pour l'opposition officielle, c'est la langue parlée dans la sphère publique qui doit servir d'indicateur de référence. L'État ne doit pas s'ingérer autour de la table à dîner des gens et laisser les Québécois parler la langue de leur choix à la maison.

L'identification au Québec des personnes immigrantes et leur comportement politique.

Toujours dans son ouvrage, Le Remède imaginaire, M. Dubreuil remet en cause le sentiment d'appartenance à la société québécoise des personnes immigrantes, ce qui a aussi heurté les membres de l'opposition officielle. Il a d'ailleurs questionné le comportement politique et démocratique des personnes immigrantes :

Premier extrait de l'ouvrage :

« De ce point de vue, utiliser l'immigration pour maintenir le poids relatif du Québec n'a de sens que si les immigrants s'identifient à la majorité et ont très largement les mêmes préférences politiques que les Québécois natifs. »

Deuxième extrait de l'ouvrage :

« Les résultats concrets de cette situation s'observent sur la scène politique, là où le vote des non-francophones diffère significativement du vote des francophones. Il est évidemment délicat d'aborder cette question, particulièrement depuis la déclaration déplacée de Jacques Parizeau sur « l'argent et les votes ethniques ». Mais vaut-il mieux la passer sous silence, en laissant croire qu'il suffit d'augmenter l'immigration pour maintenir le poids du Québec au Canada ? La réalité est que ce problème n'a pas la même signification selon le parti pour lequel on vote. »¹

Le manque de nuances dans les écrits passés de M. Dubreuil et son biais de jugement concernant le sentiment d'appartenance d'une personne immigrante inquiètent l'équipe libérale.

Un parcours qui pourrait être plus intimement lié à la cause du français.

Finalement, considérant l'ampleur des enjeux linguistiques auxquels le Québec est confronté et compte tenu de l'importance du poste de Commissaire à la langue française, le caucus libéral aurait espéré une candidature dont le parcours professionnel est plus intimement lié aux questions linguistiques. La candidature de M. Dubreuil comporte des compétences pertinentes en matière d'évaluation de programmes, mais les enjeux linguistiques semblent s'inscrire de façon périphérique à son parcours.

Citations :

« Je remercie d'abord M. Dubreuil d'avoir pris le temps de venir discuter avec nous. Malgré une rencontre cordiale qui nous a permis d'échanger sur les défis auxquels est confrontée la langue française au Québec, des divergences philosophiques majeures demeurent. » 

-Madwa-Nika Cadet, porte-parole de l'opposition officielle en matière de langue française et députée de Bourassa-Sauvé

« Malheureusement, le gouvernement caquiste, en tout respect pour M. Dubreuil, ne propose pas de nommer la bonne personne à ce poste. Nous demandons une candidature qui saura faire les analyses et les nuances nécessaires afin que toutes les Québécoises et tous les Québécois puissent se sentir partie prenante de cet important objectif collectif qu'est l'épanouissement du français au Québec. » 

-Marc Tanguay, chef de l'opposition officielle et député de LaFontaine

¹.Le Remède imaginaire, Pourquoi l'immigration ne sauvera pas le Québec, Benoît Dubreuil et Guillaume Marois, Éditions du Boréal, mars 2011.

SOURCE Aile parlementaire du Parti libéral du Québec

Sources : Alexandra Régis, Attachée de presse, Aile parlementaire de l'opposition officielle, 418-571-6749, [email protected]; Catherine Dostie, Attachée de presse, Aile parlementaire de l'opposition officielle, 581-999-6434, [email protected]