Impacts des écrans chez les jeunes : la Commission spéciale dépose son rapport final
QUÉBEC, le 29 mai 2025 /CNW/ - La Commission spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux sur la santé et le développement des jeunes (CSESJ) a déposé aujourd'hui son rapport final. Dans ce rapport disponible en ligne, la Commission émet 56 recommandations, dont celle interdisant les appareils mobiles personnels dans les écoles primaires et secondaires du Québec, annoncée le 22 avril dernier dans un rapport intérimaire.
Une démarche conciliant prévention, sensibilisation et éducation
Au terme de ses travaux, la Commission encourage la sobriété numérique chez les jeunes et l'utilisation saine des écrans notamment en favorisant la pratique d'activités physiques, sportives, récréatives, sociales, culturelles et parascolaires. Les recommandations ont pour but de préserver un équilibre entre l'utilisation des écrans et le bien-être des jeunes. Dans l'objectif de développer un rapport sain au numérique, elles visent à sensibiliser et outiller les jeunes, mais également les parents et les grands-parents, de même que les personnes qui interviennent auprès des jeunes.
Des pistes d'encadrement
Pour le milieu de l'éducation, la Commission recommande entre autres d'intégrer la notion de citoyenneté numérique aux codes de vie des établissements scolaires, de restreindre, en classe, l'usage des outils numériques éducatifs pour qu'ils répondent à des objectifs pédagogiques clairs et de renforcer l'encadrement des programmes de sport électronique.
De plus, la Commission recommande que le gouvernement :
- mette en place une majorité numérique interdisant l'inscription et l'accès aux réseaux sociaux avant l'âge de 14 ans sans le consentement d'un tuteur légal;
- entame des travaux au sein des instances intergouvernementales et multilatérales dont le Québec est membre en vue d'inciter l'adoption d'une réglementation sur les plateformes numériques;
- prévoie la mise à jour des lois applicables afin que les plateformes numériques tiennent compte des risques pour la santé physique et mentale des personnes mineures en exigeant, par exemple, qu'elles respectent les principes de la vie privée dès la conception ou qu'elles adoptent des mécanismes de modération efficaces pour signaler ou bloquer les contenus violents, haineux, sexuels ou inappropriés;
- mène des travaux d'analyse concernant la prolifération des images générées par l'intelligence artificielle sur les réseaux sociaux et concernant les moyens d'en faciliter le discernement par les mineurs;
- élabore des pistes d'amélioration dans l'accompagnement des influenceurs et des créateurs de contenu en matière de publicité destinée aux mineurs et qu'il réalise des analyses visant à définir et encadrer davantage leur travail;
- se coordonne, en collaboration avec le gouvernement fédéral et ceux des États fédérés, afin d'imposer aux plateformes diffusant du contenu sexuellement explicite l'instauration de mécanismes de vérification d'âge fiables et que celles-ci ne soient accessibles qu'après une vérification d'âge réalisée avec succès;
- valorise les contenus d'éducation à la sexualité offerts dans le cadre scolaire en incluant des notions sur le consentement, les stéréotypes sexuels et les impacts psychologiques liés à l'exposition précoce à du contenu explicite.
En outre, la Commission recommande d'interdire les lots aléatoires payants et les microtransactions dans les jeux vidéo s'adressant aux personnes mineures, la vente ou toute autre forme d'aliénation de renseignements personnels, ainsi que le profilage (publicités ciblées) des jeunes de moins de 14 ans.
Les réactions et remerciements du comité directeur
« Je suis fière du travail rigoureux mené par l'ensemble des membres de la Commission. Grâce à leur dévouement, nous avons rempli la mission qui nous a été confiée et déposé, dans les délais impartis, un rapport complet et étoffé. C'est avec un sentiment d'accomplissement que la Commission spéciale termine son mandat », a souligné la présidente de la Commission, Mme Amélie Dionne, députée de Rivière-du-Loup-Témiscouata.
« Je me réjouis de la transpartisanerie avec laquelle nous avons collaboré dans un objectif commun : assurer un environnement sécuritaire et sain pour la santé et le développement des jeunes. Cet important mandat a exigé la prise en considération de plusieurs avis et expertises. La Commission a travaillé en synergie et de façon consensuelle », a déclaré le vice-président de la Commission, M. Enrico Ciccone, député de Marquette.
« La Commission a adopté une approche globale misant, en plus de la prévention, la sensibilisation et l'éducation, sur l'encadrement légal et la collaboration intergouvernementale. Face à l'ampleur des effets de l'exposition aux écrans, il est impératif d'apporter des réponses adaptées. Nos recommandations forment ainsi un ensemble cohérent et nuancé », a ajouté M. Alexandre Leduc, membre du comité directeur de la Commission et député d'Hochelaga-Maisonneuve.
« Le dépôt de notre rapport marque la fin des travaux de la Commission, mais nos analyses continueront de résonner tant elles sont d'actualité. Nous suivrons avec intérêt et attention les suites qui seront données aux recommandations et souhaitons la mise en place de mesures pérennes pour soutenir et protéger les jeunes en ligne », a mentionné M. Pascal Bérubé, membre du comité directeur et député de Matane-Matapédia.
Pour toute demande d'entrevue avec les membres du comité directeur de la Commission, veuillez communiquer avec le secrétariat de la Commission à l'adresse [email protected].
SOURCE Assemblée nationale du Québec

Source : Mériem Lahouiou, Secrétaire de la CSESJ, Téléphone : 418 643-2722, Courriel : [email protected]; Renseignements : Béatrice Zacharie, Conseillère en communication et relations médias, Téléphone : 418 808-4102, Courriel : [email protected]
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