Entente entre le premier ministre et Uber - Plus de 450 permis en cadeau aux frais des consommateurs !
MONTRÉAL, le 8 sept. 2016 /CNW Telbec/ - Le député de Mercier, Amir Khadir, qui a aussi été chauffeur de taxi dans le passé, dénonce l'entente entre Uber et le gouvernement. Pour M. Khadir, il s'agit d'un cadeau qui vaut des millions de dollars, obtenue par une multinationale fraudeuse des mains du premier ministre Philippe Couillard.
« C'est honteux pour ce gouvernement. Laurent Lessard parait très mal d'avoir tenu bon toute la journée d'hier et de sortir finalement bredouille du caucus avec son chef qui a pris le parti d'Uber », estime le député. « Après les ministres Poëti et Daoust, voilà un autre ministre des Transports qui a appris à la dure que c'est le cabinet du premier ministre qui décide. Il n'y a rien de bon à espérer de ce gouvernement, qui choisit toujours de privilégier les intérêts des dirigeants des grandes entreprises plutôt que ceux des Québécoises et des Québécois ».
Selon l'entente, Uber n'est pas tenu d'acheter ni de louer des permis de voiture-taxi pour ses opérations. Ses conducteurs doivent détenir un permis de chauffeur de taxi, mais sont autorisés à couvrir plusieurs agglomérations, chose que ne peuvent faire les chauffeurs-propriétaires réguliers. « Non seulement le gouvernement ne démontre aucune volonté pour récupérer les millions $ en impôts et taxes non payés par Uber au cours des dernières années, mais M. Couillard vient d'offrir gratuitement l'équivalent de plus de 450 permis de voiture-taxi à Uber! ».
Le député partage le profond sentiment de trahison que ressentent les 22 000 chauffeurs de taxi et leurs familles. « Le gouvernement Couillard a vraiment trahi la confiance des chauffeurs de taxi du Québec. Il a aussi failli à ses devoirs envers les Québécois et Québécoises, qui sont floués par ce cadeau offert à une multinationale fraudeuse qui n'a pas payé ses taxes et impôt depuis des années! Cela va créer deux classes de chauffeurs! Le pire dans tout cela est que les seules personnes qui sortiront vraiment gagnantes de cette entente sont les dirigeants d'Uber. Pendant que les conducteurs déjà mal rémunérés d'Uber devront payer leurs taxes et impôts, Uber continuera de cacher ses profits dans des paradis fiscaux », dépore M. Khadir.
Selon divers modèles de location et d'opération des taxis, un permis de voiture-taxi opère en moyenne 110 heures par semaine au Québec. Les 50 000 heures offertes à Uber représentent donc plus de 450 permis de taxi, offerts en cadeau par le premier ministre à une multinationale fautive. Ce qui veut dire en clair que 22 000 chauffeurs de taxi du Québec, leur famille et les contribuables québécois seront floués par cette entente. « Philippe Couillard a beau entretenir la confusion, il faut faire la distinction entre un permis de chauffeur de taxi et un permis de voiture-taxi. Les conducteurs précaires d'Uber auront à payer dorénavant le permis de chauffeur de taxi qui leur coutera quelques centaines de dollars. Mais Uber n'aura pas à payer un seul permis de voiture-taxi. Les chauffeurs-propriétaires doivent emprunter plus d'une centaine de milliers de dollars pour acheter un permis. Un chauffeur régulier doit débourser 500$ par semaine pour louer une voiture-taxi pour travailler légalement, soit 25 000 dollars par année! Mais Uber n'a ni à payer les 9 millions de dollars par année que lui auraient couté la location de 450 permis de voiture-taxi, ni à acheter ces permis qui lui auraient couté plus de 60 millions de dollars. La redevance de 90 cents par course ne rapporterait, selon les experts consultés, qu'environ 4,5 millions de dollars par année à l'État. S'il fallait plus d'injustice encore, c'est qu'Uber n'aura même pas à débourser ce montant pour disposer de 450 permis, puisqu'il sera puisé dans la poche des consommateurs. C'est une arnaque! », conclut le député.
SOURCE Aile parlementaire de Québec solidaire
Stéphanie Guévremont | Attachée de presse de Québec solidaire, [email protected] ou 418 473-2579
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