Des biomarqueurs et de nouvelles stratégies thérapeutiques pour mieux traiter le cancer du cerveau English
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Institut national de la recherche scientifique (INRS)20 juin, 2025, 06:30 ET
Une chercheuse de l'INRS reçoit 1,2 M$ pour faire avancer la recherche sur le glioblastome, un cancer du cerveau dévastateur
LAVAL, QC, le 20 juin 2025 /CNW/ - La professeure Maya Saleh, experte de renommée internationale en immuno-oncologie à l'Institut national de la recherche scientifique (INRS), et son équipe ont obtenu une subvention majeure de 1,2 million de dollars des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC). Son objectif : mieux comprendre le glioblastome, une forme particulièrement agressive et létale du cancer du cerveau.
« Le taux de survie moyen des personnes atteintes de glioblastome est de 12 à 14 mois après le diagnostic. Les traitements n'ont pratiquement pas évolué depuis 40 ans. Il est donc crucial d'explorer de nouvelles pistes thérapeutiques pour défier le pronostic très défavorable de ce cancer », dit Maya Saleh, professeure à l'INRS.
Échelonnée sur cinq ans, cette recherche vise à déceler des biomarqueurs permettant d'adapter les traitements, d'optimiser la réponse immunitaire et d'augmenter le nombre de patientes et patients pouvant bénéficier durablement de l'immunothérapie.
Cartographier le cerveau
Le traitement standard du glioblastome repose sur la chirurgie, suivie de la radiothérapie et de la chimiothérapie. Toutefois, la tumeur récidive dans plus de 90 % des cas. Les immunothérapies actuelles, souvent inefficaces, ciblent principalement les lymphocytes T, peu présents dans le cerveau. Ce dernier est plutôt infiltré par des cellules immunitaires appelées monocytes, qui peuvent favoriser la progression tumorale.
Au Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie de l'INRS, la professeure Saleh et son équipe s'emploient à cartographier le paysage immunitaire du cerveau des patients atteints de glioblastome. Ils cherchent à cibler les cellules myéloïdes (monocytes et dérivés) qui contribuent à la croissance tumorale et à la résistance aux traitements.
« Nous étudions notamment l'effet de la chirurgie sur l'environnement immunitaire cérébral. Nos hypothèses suggèrent qu'elle pourrait, paradoxalement, favoriser la récidive tumorale en exacerbant l'activité des monocytes associés à la tumeur », précise la chercheuse.
Des collaborations cliniques précieuses
Pour valider leurs travaux, l'équipe de la professeure Saleh collabore avec les Drs Sami Obaid et Romain Cayrol du département de neurochirurgie et de neuropathologie du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM). Ils analysent des biopsies rares, prélevées chez des patients opérés une seconde fois dans les 48 heures suivant une première intervention.
« Comprendre l'effet de la chirurgie sur l'évolution du glioblastome est essentiel pour adapter nos approches thérapeutiques et améliorer le pronostic des patients malheureusement atteints de ce cancer dévastateur », explique le Dr Sami Obaid, neurochirurgien au CHUM.
Les tissus prélevés sont analysés à l'aide de technologies de pointe, notamment la biologie spatiale, qui permet d'étudier les interactions cellulaires et moléculaires dans leur contexte. Seul établissement au Canada à posséder cette technologie, l'INRS a pu se la procurer grâce à un financement de la Fondation canadienne pour l'innovation (FCI).
La spectrométrie de masse est également utilisée pour analyser les métabolites présents dans les tissus, en collaboration avec le Dr Pierre Chaurand de l'Université de Montréal, cochercheur sur ce projet. Cette approche permet d'examiner l'impact du glucose, des lipides et d'autres composés sur l'environnement tumoral.
L'intelligence artificielle au service des données
L'équipe bénéficie aussi de l'expertise du professeur Amadou Barry, biostatisticien à l'INRS et membre de l'Unité mixte de recherche INRS-UQAC en santé durable.
Le professeur Barry, qui collabore à titre de cochercheur sur ce projet, développe des algorithmes d'intelligence artificielle pour analyser les données complexes issues de la biologie spatiale. « Cette collaboration unique nous permet d'identifier des signatures cellulaires et moléculaires associées aux sous-types tumoraux et à la réponse immunitaire, et ainsi de faire progresser la médecine de précision dans le traitement des cancers du cerveau », explique le professeur Amadou Barry
À propos de l'INRS
L'INRS est un établissement universitaire dédié exclusivement à la recherche et à la formation aux cycles supérieurs dans des créneaux stratégiques au Québec. Depuis sa création en 1969, il poursuit sa mission de contribuer activement au développement économique, social et culturel du Québec. L'INRS se classe 1er au Québec en intensité de recherche. Il est composé de cinq centres de recherche et de formation interdisciplinaires, situés à Québec, à Montréal, à Laval, à Varennes, et dans Charlevoix, qui concentrent leurs activités dans des secteurs stratégiques : Eau Terre Environnement, Énergie Matériaux Télécommunications, Urbanisation Culture Société, Armand-Frappier Santé Biotechnologie, et Ruralités durables (centre en développement). Sa communauté compte près de 1 500 membres étudiants, stagiaires au postdoctorat, membres du corps professoral et membres du personnel.
SOURCE Institut national de la recherche scientifique (INRS)

Contact : Service des communications et des affaires publiques, Institut national de la recherche scientifique (INRS), [email protected]
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