Déclaration : Les droits de la personne sont plus importants que jamais en ces temps difficiles English
OTTAWA, ON, le 10 déc. 2025 /CNW/ - À l'occasion de la Journée internationale des droits de la personne, le 10 décembre, Charlotte-Anne Malischewski, présidente de la Commission canadienne des droits de la personne, déclare ce qui suit :
C'est dans les moments difficiles que se révèle notre véritable nature -- et les valeurs auxquelles nous adhérons réellement.
Aujourd'hui nous soulignons le 77e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Fruit d'une volonté commune d'empêcher que ne se répètent les atrocités et les horreurs de la Seconde Guerre mondiale, la Déclaration universelle est devenue un repère fondamental pour un monde brisé.
Les droits de la personne sont au cœur de l'identité canadienne. Tout récemment, le premier ministre Carney a déclaré à l'Assemblée générale des Nations Unies que : « Le Canada a toujours été et sera toujours attaché aux droits de la personne, à la dignité humaine, à la liberté individuelle et à la pérennité. »
Mais qu'en est-il des droits fondamentaux et de la dignité des personnes qui ne parviennent pas à joindre les deux bouts? Un enfant qui va à l'école le ventre vide peut-il réellement jouir de ses droits? Qu'en est-il d'une mère monoparentale qui se démène pour garder un toit au-dessus de leur tête? Ou d'un jeune qui, même en occupant deux emplois, n'arrive toujours pas à gagner un salaire décent?
Eleanor Roosevelt, l'une des architectes de la Déclaration universelle, a notamment dit que les droits de la personne commencent « dans des lieux modestes, près de chez soi ». Elle soutenait que si ces droits sont dénués de sens dans ces lieux, ils n'auraient pas davantage de sens ailleurs.
Aujourd'hui, alors que les inégalités de revenus au Canada atteignent des niveaux sans précédent et que la flambée du coût de la vie ne semble pas vouloir s'essouffler, les défis de toute une génération trouvent leur expression dans ces lieux modestes, près de chez soi.
Nous savons maintenant que l'écart salarial entre les sexes et le fardeau du travail domestique non rémunéré rendent les femmes plus vulnérables à la hausse du coût de la vie. Nous savons aussi que les personnes en situation de handicap doivent composer avec des frais de subsistance plus élevés que la moyenne, tout en étant confrontés à des obstacles pour obtenir un emploi stable ou accéder à des services accessibles. Nous savons également que ces difficultés sont exacerbées pour les personnes qui subissent le racisme et la discrimination systémiques dans leur vie quotidienne.
Cette lutte pour satisfaire des besoins aussi fondamentaux que l'alimentation, le logement et les soins de santé n'est pas l'apanage de notre époque. Dès sa création, la Déclaration universelle reconnaissait que ces besoins fondamentaux étaient des droits inhérents à toute personne.
Pourtant, la reconnaissance du droit à un niveau de vie adéquat ne figure pratiquement pas dans les lois canadiennes sur les droits de la personne. Et ce, en dépit du fait que la Charte des droits et libertés, la Loi canadienne sur les droits de la personne et les codes provinciaux et territoriaux des droits de la personne s'inspirent tous de la Déclaration universelle.
Autrement dit, plutôt que de reconnaître le droit aux nécessités de la vie pour les personnes qui ne peuvent pas subvenir à leurs besoins, le Canada a mis en place un système qui s'appuie sur la charité. Faire preuve de générosité envers nos voisines et voisins est essentiel dans une société bienveillante, mais cette générosité ne doit pas se substituer à l'engagement du Canada à respecter les droits de la personne.
Laisser des personnes de côté a un coût bien concret. La croissance économique, l'innovation technologique, la sécurité du logement et la sécurité nationale sont interconnectées - mais la prospérité de ces quatre domaines dépend de notre capacité à respecter les droits fondamentaux de toutes et tous, pas seulement des personnes qui s'en sortent déjà bien.
Lorsque tout le monde a accès aux nécessités de la vie, notre économie est plus forte, notre démocratie est plus résiliente et nos communautés sont plus sûres.
Plus de 85 % des Canadiennes et Canadiens s'accordent pour dire que les droits de la personne sont une valeur partagée au Canada. Ils constituent un repère commun, au cœur de notre identité nationale. Le premier ministre a écrit que « c'est en misant sur nos valeurs communes que notre société prospèrera. »
Or, ces valeurs doivent être assorties d'un engagement ferme envers les droits de la personne - au sens le plus large du terme. Bâtir une économie forte, renforcer notre démocratie et protéger notre souveraineté sont des objectifs collectifs qui demandent la participation de tous et toutes.
L'avenir ne manquera pas de mettre à l'épreuve notre engagement envers l'équité et l'inclusion. Et pour relever ce défi, nous devrons rester fidèles aux valeurs que nous prétendons incarner en tant que nation : bienveillante, compatissante, équitable et innovante -- et agir en conséquence.
Si la Déclaration universelle des droits de l'homme est toujours aussi pertinente aujourd'hui qu'au moment de sa rédaction, nous avons le devoir d'en assurer la pérennité en traitant l'accès aux nécessités de la vie comme un droit fondamental.
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SOURCE Commission canadienne des droits de la personne

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