Déclaration du Conseil des médecins hygiénistes en chef - Dernières données nationales sur les méfaits liés à la consommation de substances English
OTTAWA, ON, le 11 déc. 2025 /CNW/ - La crise des drogues illégales est l'une des crises de santé publique les plus graves auxquelles notre pays ait jamais été confronté. Elle a coûté la vie à trop de personnes et touché trop de communautés.
Les données publiées aujourd'hui donnent un aperçu des décès et des méfaits liés à la consommation de substances au cours des 12 derniers mois. À l'échelle nationale, de juillet 2024 à juin 2025, 6 161 décès ont été recensés, soit une moyenne de 17 décès par jour. Cela représente une baisse significative de 22 % par rapport à l'année précédente et le niveau observé le plus bas depuis 2020. Le nombre d'hospitalisations, de visites aux urgences et d'interventions des services médicaux d'urgence semble s'être stabilisé au cours du premier semestre 2025, même si le niveau de méfaits demeure très élevé.
Il est important de souligner que la situation varie considérablement d'une province et d'un territoire à l'autre, d'une municipalité à l'autre et d'une petite communauté à l'autre, voire d'un quartier à l'autre. Certaines régions continuant d'enregistrer une augmentation des méfaits et des décès. De plus, les effets de la crise liée à la toxicité des drogues touchent de manière disproportionnée les personnes autochtones, compte tenu des répercussions intergénérationnelles de la colonisation et du racisme systémique. Cependant, les données disponibles pourraient ne pas pleinement représenter les expériences vécues par les communautés des Premières Nations, des Métis et des Inuits dans l'ensemble du Canada.
Les recherches, les données et les commentaires des principales parties prenantes contribuent à une meilleure compréhension des raisons de ces changements. L'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) a mené une analyse sur sept facteurs potentiels pouvant expliquer la récente baisse des décès liés à la toxicité des opioïdes. Ces facteurs ont été identifiés à la suite de consultations avec les provinces, les territoires, et d'autres partenaires fédéraux, ainsi qu'avec des experts universitaires et des parties prenantes. Les résultats de cette analyse sont décrits dans les blogues de données publiés aujourd'hui. Trois des sept facteurs étudiés ont été jugés susceptibles de contribuer à la diminution des décès.
L'un de ces trois facteurs était l'évolution de l'approvisionnement en drogues illégales. Cela se reflète dans les données nationales sur les saisies de drogues, qui montrent une présence moindre de fentanyl et une diminution des combinaisons à haut risque, comme les opioïdes mélangés aux benzodiazépines. Dans certaines régions, des personnes ayant vécu ou vivant une expérience de consommation de substances ont également signalé une baisse de la puissance du fentanyl. Cependant, certains changements de l'approvisionnement illicite représentent des défis. Certaines provinces et certains territoires ont observé une augmentation d'autres substances puissantes, notamment les nitazènes, ainsi qu'une présence accrue de benzodiazépines et de cocaïne.
La disponibilité de la naloxone était également un facteur susceptible d'avoir contribué à la diminution des décès. Une étude récente menée en Alberta a montré une réduction de 23,9 % des décès pour chaque tranche de 10 000 trousses de naloxone en circulation. Au cours de la dernière année, des centaines de milliers de trousses ont été distribuées au Canada. Les données indiquent que les personnes utilisent effectivement les trousses, plutôt que de simplement les stocker. Une distribution plus large permet d'intervenir lors de surdoses survenant dans des lieux privés - où se produisent la plupart des décès par surdose -, et favorise également l'accès dans les communautés rurales et éloignées.
Le troisième facteur probable est la diminution du nombre de personnes présentant un risque élevé de surdose. Les données indiquent qu'un moins grand nombre de jeunes consomment des opioïdes. Les taux de mortalité sont en baisse chez les jeunes adultes - particulièrement chez les hommes âgés de 20 à 29 ans. Des personnes ayant vécu ou vivant une expérience de consommation de substances signalent un changement notable d'attitude chez les jeunes à l'égard des opioïdes, les incitant à éviter leur consommation. Malheureusement, cette baisse reflète également les nombreuses vies perdues au fil des années.
Aujourd'hui plus que jamais, toutes les régions doivent continuer de coordonner les efforts. La prévention, l'éducation, le traitement, le rétablissement et la réduction des méfaits demeurent des éléments essentiels d'une réponse qui réduit les taux de mortalité et favorise l'accès aux soins. Pour cette raison, en septembre 2025, nous avons rencontré l'Association canadienne des chefs de police afin d'examiner comment la santé publique et les forces de l'ordre peuvent continuer à collaborer pour mieux soutenir les communautés partout au Canada.
Le Conseil des médecins hygiénistes en chef comprend le médecin hygiéniste en chef de chaque province et de chaque territoire, le médecin hygiéniste en chef de l'Autorité sanitaire des Premières Nations, l'administrateur en chef intérimaire de la santé publique du Canada, la conseillère médicale principale de Santé Canada, et le médecin hygiéniste en chef de la santé publique de Services aux Autochtones Canada.
SOURCE Agence de la santé publique du Canada

Personnes-ressources : Relations avec les médias, Agence de la santé publique du Canada, 613-957-2983, [email protected]
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