Déclaration de Bea Bruske, présidente du Congrès du travail du Canada, sur l'annonce du premier ministre au sujet du commerce et des droits de douane
OTTAWA, ON, le 5 sept. 2025 /CNW/ - Bea Bruske, présidente du Congrès du travail du Canada, a publié la déclaration suivante :
« Les syndicats du Canada sont prêts à collaborer avec le gouvernement pour voir à ce que l'annonce d'aujourd'hui aide vraiment les travailleuses et travailleurs et notre économie. La stratégie d'Ottawa doit donner la priorité aux bons emplois et à l'amélioration de la vie des travailleuses et travailleurs et de leurs familles. Pour y arriver, il nous faut une stratégie industrielle claire coordonnant les efforts entre les secteurs, les régions et les ordres de gouvernement et mettant les travailleuses et travailleurs au cœur de la prise des décisions.
Nous voulons travailler ensemble pour voir à ce que les efforts de diversification du commerce consistent non seulement à trouver de nouveaux marchés mais aussi à doter le Canada de l'infrastructure et des capacités nécessaires pour réussir. Cela exige un important investissement fédéral dans l'entreposage, les chemins de fer, les ports, l'énergie et la logistique assorti à des exigences de respect des taux de rémunération courants et à de fortes normes du travail. Cela exige aussi d'appuyer la décarbonisation afin que les exportations canadiennes puissent atteindre l'Europe et d'autres marchés sans être frappées de taxes carbone aux frontières.
Le nouveau plan sur l'approvisionnement au Canada pourrait devenir un puissant outil de renforcement de notre économie et de création de demande pour les produits canadiens. Mais l'expérience nous a appris que les règles d'approvisionnement ne sont fructueuses que si elles sont destinées à donner la priorité à la création et à la protection de bons emplois syndiqués. Si tel n'est pas le cas, les fonds publics seront versés aux entreprises et aux intérêts privés sans que cela comporte des avantages à long terme pour les collectivités et les travailleuses et travailleurs.
Les travailleuses et travailleurs accueillent les améliorations apportées à l'Assurance-emploi -- c'est une excellente décision qui, si elle est bien mise en œuvre, constituera un élément essentiel de l'instauration d'une économie résiliente. À mesure que le gouvernement mettra ces améliorations en œuvre, il importera de voir à ce qu'elles aident toutes les personnes qui en ont besoin, y compris les femmes, les jeunes et les personnes occupant des emplois précaires ou atypiques.
Il est toujours possible de trouver des moyens de réaliser des économies, mais les gouvernements doivent se rappeler que la force économique nécessite également de forts services publics. Les Canadiennes et Canadiens doivent avoir accès à des soins de santé, à des services de garde d'enfants et à des logements qui aident à réduire les dépenses des familles. Les travailleuses et travailleurs doivent pouvoir compter sur l'Assurance-emploi, la formation professionnelle et les soutiens quand ils en auront le plus besoin. Investir dans ces outils accroît la résilience de l'économie et aide les familles à supporter les chocs que peuvent causer les tarifs douaniers, les perturbations du commerce et les décisions des entreprises. Puisque le chômage augmente et que le marché du travail se dégrade rapidement, le moment est le moins propice possible à l'adoption de mesures d'austérité et de compressions très marquées des budgets des programmes sociaux et des emplois de la fonction publique.
Bien que l'annonce faite aujourd'hui soit la bienvenue, il reste des lacunes à combler. Pour les fabricants d'acier et d'aluminium, le fait que les contingents tarifaires ne soient pas renforcés est une occasion manquée. En l'absence de la marge de manœuvre que cela aurait donné, les travailleuses et travailleurs comme les employeurs auront du mal à s'adapter à l'évolution rapide des conditions des marchés. Au chapitre des véhicules électriques, l'aide aux fabricants doit être assortie d'engagements clairs : investissements dans la production canadienne, garanties d'emplois canadiens et soutien des mesures de transition que réclament les syndicats. Les Canadiennes et Canadiens n'en attendent pas moins quand des milliards de dollars de fonds publics sont engagés.
Les programmes de financement et les soutiens des travailleuses et travailleurs annoncés aujourd'hui sont importants, mais ils n'auront l'effet souhaité que si nous voyons au-delà du recyclage à court terme. Nous voulons que les outils en question aident en priorité au perfectionnement des compétences, au maintien en emploi et à la création de voies d'accès à la syndicalisation afin que les travailleuses et travailleurs puissent mener des carrières stables et à long terme dans les industries en croissance.
Les syndicats du Canada continueront à revendiquer un audacieux plan global -- qui lie les mesures annoncées aujourd'hui au sein d'une stratégie industrielle cohérente, permet de s'assurer que les investissements publics servent à accroître la capacité du Canada et garantit que les résultats soient jugés à l'aune des emplois syndiqués stables. Nous avons hâte de travailler avec le gouvernement pour que cette vision se matérialise, parce que c'est la seule façon de garantir l'avenir du Canada dans une économie mondiale turbulente. »
SOURCE Congrès du travail du Canada (CTC)

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