Décès d'un travailleur de l'entreprise Giroux & Lessard limitée : la CNESST dévoile les conclusions de son enquête
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Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail13 août, 2025, 09:30 ET
SHERBROOKE, QC, le 13 août 2025 /CNW/ - La Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) rend aujourd'hui publiques les conclusions de son enquête sur l'accident ayant coûté la vie à un travailleur dans une carrière exploitée par l'entreprise Giroux & Lessard limitée, le 28 août 2024, à Lambton.
Chronologie de l'accident
Le jour de l'accident, le travailleur devait transporter des matériaux granulaires au volant d'un tombereau (camion à benne articulée). Le véhicule était d'abord chargé dans la carrière et les matériaux devaient ensuite être transportés vers la zone d'entreposage située au sommet d'un chemin en pente. Le travailleur devait effectuer ce trajet tout au long de sa journée de travail.
Vers 15 h 30, alors qu'il empruntait le chemin pour redescendre vers la carrière, les freins du tombereau ont cessé de fonctionner. Le véhicule a alors dévalé la pente sur une distance d'environ 90 m avant de percuter le fond d'un fossé situé à droite du chemin. Après l'impact, le véhicule a poursuivi sa course sur une dizaine de mètres avant de s'immobiliser dans la forêt. Les secours ont été appelés sur les lieux, et le travailleur a été transporté à un centre hospitalier, où son décès a été constaté.
Causes de l'accident
L'enquête a permis à la CNESST de retenir trois causes pour expliquer l'accident :
- Le travailleur a perdu le contrôle du tombereau lors de la descente d'un chemin et a subi des blessures dans l'habitacle à la suite de sa déviation dans un fossé, puis dans le boisé.
- La gestion de la santé et de la sécurité du travail en ce qui concerne l'entretien du tombereau était déficiente.
- La formation du conducteur du tombereau portant sur les spécificités reliées au freinage et à la conduite de ce type de véhicule était insuffisante.
À la suite de l'accident, la CNESST a interdit les travaux de concassage de même que le transport de matériaux granulaires. Pour autoriser la reprise des travaux, l'employeur devait fournir à ses travailleurs du matériel sécuritaire et assurer le maintien de son bon état. L'employeur s'est depuis conformé à ces exigences.
Comment éviter un tel accident
Afin que ses équipements mobiles soient en bon état et sécuritaires pour les travailleurs qui les utilisent, l'employeur doit d'abord s'assurer d'appliquer le programme d'entretien recommandé par le fabricant.
Les inspections de début de quart, prévues par la loi, peuvent également permettre de déceler d'éventuels problèmes mécaniques sur un équipement mobile et d'ainsi prévenir les accidents. L'employeur a la responsabilité de s'assurer que ces inspections sont réalisées quotidiennement et que les observations faites par les travailleurs sont consignées dans les fiches prévues à cet effet. Lorsque des problèmes mécaniques pouvant compromettre la sécurité des travailleurs sont détectés, l'employeur doit interdire l'utilisation du véhicule et prendre les mesures nécessaires pour le réparer adéquatement avant d'autoriser de nouveau son utilisation.
De plus, considérant les caractéristiques générales d'un tombereau et la complexité que sa conduite peut représenter, l'employeur doit s'assurer que les travailleurs qui utilisent ces véhicules ont les compétences et l'expérience requises pour le faire de manière sécuritaire, en plus de la classe de permis de conduite exigée. Des mécanismes d'encadrement et de supervision doivent également être en place pour accompagner les nouveaux travailleurs.
Par la loi, l'employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l'intégrité physique de ses travailleurs et travailleuses. Il a également l'obligation de s'assurer que l'organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l'accomplir sont sécuritaires.
Les travailleurs doivent faire équipe avec l'employeur pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer ou les contrôler.
Suivis de l'enquête
La CNESST recommande à la SAAQ de réévaluer la classe de permis exigée pour la conduite de ce véhicule-outil puisque son format nécessite des compétences et des connaissances particulières à la conduite d'un véhicule lourd.
De plus, la CNESST transmettra les conclusions de son enquête au Regroupement professionnel des producteurs de granulats, qui fait partie de l'Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec, afin que ses membres en soient informés. Le rapport sera aussi transmis aux associations sectorielles paritaires et aux gestionnaires de mutuelles de prévention.
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Source : David Blouin, responsable des communication
CNESST - Direction de la prévention-inspection - Estrie
Téléphone : 418 550-0141
SOURCE Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail

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