Budget du Québec 2014-2015 - Une réflexion en profondeur sur l'étendue et la forme de l'intervention de l'État s'impose, selon le Conseil du patronat du Québec
MONTRÉAL, le 16 janv. 2014 /CNW Telbec/ - À l'occasion d'une rencontre avec le ministre des Finances et de l'Économie, M. Nicolas Marceau, dans le cadre des consultations prébudgétaires 2014-2015, le Conseil du patronat du Québec lance un appel à la population et à l'ensemble des élus - toutes formations politiques confondues - quant à l'urgence d'entreprendre un exercice en profondeur sur l'étendue et la forme de l'intervention de l'État québécois.
« Le gouvernement du Québec a déployé des efforts pour contrôler la croissance des dépenses publiques, et il doit impérativement poursuivre cet objectif dans les prochaines années. Nous devons nous rendre à l'évidence toutefois : les finances publiques se butent à plusieurs obstacles de taille, notamment le caractère plus généreux qu'ailleurs de nos programmes sociaux, une faible croissance économique et des perspectives démographiques défavorables, dans un contexte où le niveau de la fiscalité a dépassé les limites. L'annonce du report de deux ans de l'atteinte de l'équilibre budgétaire, il y a quelques semaines, constitue en ce sens un très mauvais signal », a déclaré le président du Conseil du patronat, M. Yves-Thomas Dorval.
« Il semble clair désormais que tout effort budgétaire - tant du côté des dépenses que des revenus - pour produire des résultats concrets et durables, doit s'inscrire dans le cadre d'une réflexion plus fondamentale et à long terme, qui devra nécessairement mener à une révision substantielle du rôle et de la capacité d'intervention de l'État. Seules des finances publiques plus saines éviteront d'hypothéquer la qualité de vie des générations futures et permettront de maintenir une fiscalité globale concurrentielle et de favoriser ainsi notre prospérité collective », a ajouté M. Dorval.
Selon le Conseil du patronat, le gouvernement du Québec doit agir de façon proactive sur deux fronts. D'une part, il doit mettre en place des conditions plus favorables pour encourager l'investissement et favoriser la création et le maintien d'emplois de qualité, et ce, afin de générer de nouveaux revenus fiscaux dans les coffres de l'État. Un environnement d'affaires plus concurrentiel pour les entreprises - par exemple, en matière de réglementation, de taxes sur la masse salariale, de disponibilité de la main-d'œuvre, d'infrastructures ou, encore, d'exploitation responsable des ressources naturelles - est par le fait même plus propice à la création de richesse.
D'autre part, le gouvernement a la responsabilité de moduler les nombreux programmes et services offerts aux citoyens et leur coût en fonction de notre capacité collective de payer. Selon le Conseil du patronat, il n'existe pas de solution magique à cet effet : le gouvernement se doit de faire un travail méticuleux pour comparer chacun de ses programmes sociaux, de même que ses structures administratives et de gouvernance, à ce qui existe ailleurs au Canada. De l'avis du Conseil, aussi longtemps que la richesse collective des Québécois sera inférieure à la moyenne canadienne, nos programmes sociaux ne pourront pas être plus généreux qu'ailleurs et devraient être ramenés à la moyenne.
À ce titre, le Conseil du patronat réitère la proposition qu'il défend depuis 2009 quant à l'instauration d'un cran d'arrêt sur toute nouvelle dépense publique qui ne serait pas compensée par une réduction équivalente dans des programmes existants. L'organisme plaide également en faveur d'une révision de l'ensemble des programmes gouvernementaux, notamment pour en évaluer l'efficacité et faire le ménage qui s'impose dans les différents programmes d'aide aux particuliers, aux entreprises et aux régions.
« Au-delà des choix faits à court terme par le gouvernement pour générer de nouveaux revenus et contrôler la croissance des dépenses publiques, la prospérité du Québec, qu'on le veuille ou non, dépendra également de la possibilité de procéder à des changements de culture et de perception des Québécois en ce qui touche l'importance de la création de la richesse et de la croissance économique générées par le secteur privé. Sans cette croissance, il deviendra impossible de maintenir ou d'améliorer divers programmes essentiels au niveau et à la qualité de vie des citoyens, notamment en éducation et en santé. Des efforts de communication significatifs en ce sens sont donc nécessaires dans l'avenir », de conclure M. Dorval.
Les commentaires détaillés présentés par le Conseil du patronat dans le cadre des consultations prébudgétaires 2014-2015 du gouvernement du Québec sont disponibles en ligne sur le site web de l'organisme (www.cpq.qc.ca).
Regroupant plusieurs des plus grandes entreprises du Québec, le Conseil du patronat du Québec réunit également la vaste majorité des associations patronales sectorielles, en faisant ainsi la seule confédération patronale du Québec.
SOURCE : Conseil du patronat du Québec
et entrevues :
Patrick Lemieux
Conseiller principal - Communications
Cell. : 438 886 9804
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