Attractivité de l'industrie minière : le Québec chute de la 5e à la 22e place
QUÉBEC, le 31 juill. 2025 /CNW/ - L'Institut Fraser a publié le 29 juillet, son plus récent classement annuel des juridictions minières les plus attrayantes au monde. Le Québec, qui figurait parmi les 10 premières positions depuis plusieurs années, chute de la 5ᵉ place en 2023 à la 22ᵉ en 2024. L'Association minière du Québec (AMQ) estime que ce déclassement envoie un signal clair que le Québec n'est plus perçu comme un environnement accueillant pour les investisseurs du secteur minier, tant pour l'exploration que les opérations minières.
Ce recul marque une détérioration notable de la perception qu'ont les investisseurs de l'environnement minier québécois. Pour établir son classement global sur l'attractivité des investissements, l'étude de l'Institut Fraser considère à la fois l'index du potentiel minier basé sur les meilleures pratiques de l'industrie que l'index de la perception des politiques (IPP) des gouvernements. L'IPP s'appuie sur 15 facteurs liés aux politiques publiques qui influencent les décisions d'investissement des entreprises minières, notamment la stabilité politique, le régime fiscal, l'incertitude concernant la réglementation ou les titres miniers, les barrières commerciales et tarifaires ou encore les dédoublements entre le fédéral et provincial.
Ainsi, l'index de la perception des politiques pour le Québec connait une chute importante en passant de la 6ᵉ position en 2023 à la 24ᵉ position en 2024.
Quant au Best Practice Mineral Potential Index, qui évalue le potentiel minier selon les meilleures pratiques de l'industrie, le Québec recule également, passant de la 5ᵉ à la 18ᵉ place. Cela témoigne d'une perte de confiance des investisseurs dans la capacité de la province à offrir un cadre stable et compétitif.
Plusieurs facteurs clés ressortent pour expliquer la baisse marquée du Québec dans le classement global :
- Un manque de prévisibilité en matière de réglementation environnementale : le Québec glisse au 41e rang sur cette question, une chute constante depuis 2022. En effet, le Québec figurait au 19e rang selon le sondage réalisé en 2022 et avait passé au 32e rang en 2023. Les investisseurs réclament plus de prévisibilité dans l'émission des permis et l'application des règles environnementales.
- Un dédoublement réglementaire entre le fédéral et le provincial et des incohérences entre les ministères : le Québec occupe également le 41e rang en raison de la lourdeur administrative et du manque d'harmonisation entre les lois provinciales et fédérales, complexifiant l'approbation des projets miniers.
- Un régime fiscal de moins en moins compétitif : le Québec passe du 21e au 54ee rang quant à la perception de son régime fiscal. Les entreprises minières dénoncent une pression fiscale accrue et un manque de clarté.
- Le système juridique, qui couvre les processus équitables, transparents, dans les temps annoncés et efficaces d'un point de vue administratif, qui perd 15 points, faisant passer le Québec au 21e rang.
« Le Québec était la 5ᵉ juridiction la plus attrayante en 2023. Nous sommes maintenant au 22ᵉ rang. Il est clair qu'il ne faut rien tenir pour acquis. Il faut regarder ce qu'ont fait les juridictions canadiennes et étrangères qui ont obtenu les meilleurs classements pour chaque facteur et s'en inspirer afin de redonner confiance aux investisseurs », confie Emmanuelle Toussaint, présidente-directrice générale de l'AMQ. « Ce rapport de l'Institut Fraser parle de lui-même. Le gouvernement doit prendre action rapidement afin que le Québec soit compétitif, prévisible et attrayant, ce qui favorisera le développement de projets miniers. Nous avons ici un fort potentiel minier et l'enjeu est trop important pour ne pas agir. »
Il sera par ailleurs intéressant de consulter le rapport qui sera publié en 2026 considérant que de nouvelles incertitudes sont apparues depuis le début de l'année en lien avec les barrières tarifaires annoncées et imposées par les États-Unis.
Il faut noter également que la récolte des données de la plus récente étude de l'Institut Fraser coïncidait avec les travaux parlementaires entourant le projet de loi 63 modifiant la Loi sur les mines et son adoption aux 2e et 3e trimestres de 2024. L'AMQ avait d'ailleurs identifié des enjeux et des solutions pour améliorer la compétitivité minière du Québec. Elle avait fait part au gouvernement de son inquiétude quant à la création de nouvelles incertitudes, à la lourdeur administrative et à la soustraction d'une partie du territoire à l'exploration minière, mentionnant que cela risquait d'être perçu comme des freins aux investissements miniers sur le territoire québécois.
À propos de l'Association minière du Québec
Fondée en 1936, l'Association minière du Québec (AMQ) agit à titre de porte-parole proactif des entreprises minières en production, en exploration et en transformation, des entrepreneurs miniers, des entreprises minières en développement, de même que des fournisseurs, des institutions, des organismes sans but lucratif et divers partenaires du secteur minier. Fière de la contribution de ses membres qui génère plus de 51 300 emplois et contribue pour 12 milliards de dollars au PIB du Québec, l'AMQ a pour mission de promouvoir, soutenir et développer de façon proactive une industrie minérale québécoise engagée, responsable et innovante.
SOURCE Association minière du Québec inc.

Renseignements : Jade Stefanini, Conseillère, Communications et affaires publiques, Association minière du Québec, Tél. : 418 261 1709, Courriel : [email protected]
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