MONTRÉAL, le 19 nov. 2025 /CNW/ - La 25e édition de La guignolée des médias mérite d'être soulignée, tant pour les bonnes raisons que les mauvaises : 25 ans d'entraide envers les démunis, mais un nombre record de Québécois souffrent d'insécurité alimentaire. La campagne 2025 aura lieu du 21 novembre au 31 décembre alors que la populaire collecte de rue se tiendra partout au Québec le jeudi 4 décembre.
Depuis 2019, la quantité de gens qui vivent dans l'insécurité alimentaire a grimpé de 82 %. Maintenant, 1 Québécois sur 5 (19,8 %) est touché, soit au-delà de 1,7 million de personnes, selon la plus récente Enquête canadienne sur le revenu. Cette urgence se traduit de multiples façons chez les trois organismes bénéficiaires de Montréal :
JEUNESSE AU SOLEIL : DES UTILISATEURS PLUS FRÉQUENTS ET POUR PLUS LONGTEMPS
Les utilisateurs y restent plus longtemps (plus de 1 sur 2 devient régulier pendant au moins un an). Cela confirme la persistance des difficultés économiques et l'impact de l'inflation pour tous les ménages. La demande demeure constante, et les périodes de pointe s'étendent et se multiplient. Sur les 70 requêtes quotidiennes d'aide, 10 % proviennent de nouveaux clients.
MOISSON MONTRÉAL : DAVANTAGE DE DEMANDES ET DES SACRIFICES DÉCHIRANTS
Chaque mois, cette organisation reçoit plus de 1 million de demandes d'aide, un niveau jamais vu à Montréal! Plusieurs des 292 organismes accrédités que son équipe soutient ont dû réduire la taille des paniers ou limiter la fréquence des dépannages pour servir davantage de gens.
SOCIÉTÉ DE SAINT-VINCENT DE PAUL DE MONTRÉAL : PLUS DE JEUNES FAMILLES EN DÉTRESSE
Les jeunes couples avec un enfant ou plus représentent maintenant le tiers des demandeurs d'aide, soit autant que ceux qui composent la clientèle atypique (itinérants, personnes souffrant de troubles mentaux, etc.). Les demandes ont augmenté de 8 % cette année. Conséquence : Alors que la valeur des aliments distribués atteignait 1,2 million $ en 2024, elle a bondi à 1,8 million $ cette année.
Le Bilan-Faim 2025* trace lui aussi un portrait désolant. On y lit entre autres : « La barre des 3 millions de demandes d'aide alimentaire mensuelles a été franchie (3,1 millions). Ce chiffre est ahurissant, presque inconcevable. (…) Rien ne nous permet d'affirmer que nous approchons d'une stagnation. Au contraire, l'avenir reste incertain, et chaque mois qui passe pourrait marquer un nouveau record. »
Plus de 600 000 Québécois uniques reçoivent de l'aide chaque mois (7,6 % de plus qu'en 2024). Il en résulte une fréquentation cumulée dépassant 1 million, une hausse de 6 % depuis l'an dernier et un saut de 49 % depuis 2022. Les chiffres renversants du Bilan-Faim 2025 témoignent d'une crise qui frappe partout.
Un drame en cache d'autres
Ces données n'étonnent pas Jessica Dufresne, docteure en droit, chercheure et chargée de projet, droit à l'alimentation, du Regroupement des cuisines collectives du Québec. « Les statistiques camouflent toutefois une réalité troublante : plusieurs milliers de personnes, bien qu'en situation d'insécurité alimentaire, ne fréquentent pas les comptoirs d'aide par gêne ou parce que ces services ne correspondent pas à leur situation ou à leurs besoins. Sans parler de ceux que les organismes doivent parfois retourner chez eux, faute de denrées. »
Geneviève Mercille, professeure du département de nutrition de l'Université de Montréal et chercheure au Centre de recherche en santé publique, ajoute : « En cinq ans, nous sommes passés de 1 personne sur 9 au Québec à 1 sur 5 vivant dans un ménage en insécurité alimentaire; dans un des pays les plus riches au monde! Les chiffres observés aujourd'hui ne sont que la pointe d'un iceberg qui va bien au-delà d'un manque de nourriture. Sous cette surface se cache une privation de besoins essentiels qui fragilise la santé, la réussite éducative et la dignité. »
« Dans l'économie postpandémique, marquée par l'incertitude et les transformations technologiques, l'insécurité alimentaire progresse au Canada, explique de son côté Philippe Goulet Coulombe, PhD, professeur au département des sciences économiques de l'UQAM. C'est déjà un enjeu majeur et sans doute l'un des grands défis de la prochaine décennie. »
L'insécurité alimentaire grave** a bondi de 41 % de 2022 à 2023 (dernière année de compilation des données par l'Enquête canadienne sur le revenu) et a touché 319 000 Québécois. « Près de 1 organisme sur 3 que nous aidons ne peut plus répondre à toutes les demandes », confirme à ce sujet Chantal Vézina, directrice générale de Moisson Montréal.
Pour sa part, Romain Duguay, directeur général de la Société de Saint-Vincent de Paul de Montréal, constate un net rajeunissement des demandeurs. « Un nombre grandissant de jeunes familles doivent vivre d'une paie à l'autre. Jadis, on disait que le coût du logement ne devait pas dépasser 40 % du revenu. Aujourd'hui, il en représente parfois jusqu'à 70 %. Les familles ont donc moins d'argent pour se nourrir. »
« Sans La guignolée des médias, nous n'aurions pas réussi à maintenir une telle constance dans notre offre alimentaire, indique Marina Boulos, directrice générale désignée de Jeunesse au Soleil. Elle nous a permis d'acheter des denrées plus variées et de meilleure qualité, dont des produits frais, en réponse aux recommandations du Guide alimentaire canadien. Cela a amélioré la qualité nutritionnelle des paniers. »
C'est dans ce contexte que s'amorcera le vendredi 21 novembre la 25e édition de La guignolée des médias. Jusqu'au 31 décembre, il est possible d'y contribuer :
- Avec un don en denrées alimentaires non périssables, en produits d'hygiène personnelle ou en argent dans un des 217 supermarchés Maxi et Provigo, précieux et fidèles partenaires depuis 2010;
- Chez les 63 concessionnaires Nissan du Québec;
- Par un don à guignolee.ca;
- En textant NOEL au 20222 pour un don de 10 $.
Des porte-paroles et des partenaires qui s'engagent à fond
Au cours des prochaines semaines, sept personnalités sensibiliseront la population :
- Sébastien Benoit, animateur, TVA (Québecor)
- Michel Bherer, chef d'antenne et animateur, Noovo (Bell Média)
- Isabelle Deschamps Plante, chef en développement et animatrice, Ricardo Média (Radio-Canada)
- Luc Ferrandez, animateur, 98.5 (Cogeco Média)
- Joanie Lamoureux, animatrice (Télé-Québec)
- Elizabeth Rancourt, cheffe d'antenne, TVA Sports (Québecor)
- Valérie Roberts, animatrice, 96.9 CKOI (Cogeco Média)
« Chez Maxi et Provigo, nourrir les gens est au cœur de notre mission. C'est avec une grande fierté que nous participons, pour une 16e année consécutive, à La guignolée des médias. Le contexte économique actuel exerce une pression immense sur les banques alimentaires, qui font face à une demande en forte augmentation, laissant encore trop de familles dans le besoin. C'est pourquoi il est plus essentiel que jamais de soutenir ce réseau précieux d'aide alimentaire, non seulement pendant les fêtes, mais tout au long de l'année. Ce réseau vient en aide à 600 000 Québécois chaque mois. Nous invitons chaleureusement nos clients à se joindre à nos équipes mobilisées partout au Québec pour faire un don en argent ou en denrées dans tous les magasins Maxi et Provigo, et ce, jusqu'au 31 décembre. Chaque geste compte pour apporter un soutien vital à nos communautés », explique Eric Provencher, directeur de groupe, opérations, Maxi.
« Pour une troisième année consécutive, le réseau des 63 concessionnaires Nissan du Québec réaffirmera son engagement envers les communautés locales, en soutenant activement la collecte de denrées non périssables lors d'initiatives de visibilité en décembre, dit Marc-André Sancartier, directeur général régional - zone de l'Est, de Nissan. De plus, notre équipe régionale sera mobilisée avec grand dévouement lors de la collecte de rue. »
Édition anniversaire La guignolée des médias
Depuis un quart de siècle (2001), les médias s'unissent autour de cette initiative pour permettre à tous de célébrer la période des fêtes dans la dignité. La guignolée des médias est d'ailleurs la seule cause sociétale organisée et soutenue par une centaine de médias du Québec. À ce jour, elle a récolté 67,6 millions $ et des tonnes de denrées. Le tout est redistribué à plus de 100 organismes bénéficiaires. Les dons récoltés servent également dans les mois qui suivent, lorsque les besoins demeurent aussi importants.
* Enquête annuelle consolidant des données socioéconomiques colligées auprès de 1400 organismes communautaires permettant de brosser un portrait de l'insécurité alimentaire au Québec.
** Devoir sauter des repas, réduire son apport alimentaire et même passer un ou plusieurs jours sans manger.
Merci à Cision pour la diffusion des communications de La guignolée des médias.
SOURCE LA GRANDE GUIGNOLEE DES MEDIAS

Responsable des communications et de l'organisation: Véronique Fecteau, 514 893-0772, [email protected]; Denise Deveau, 514 953-9889, [email protected]; Isabelle Fafard, 514 865-8157, [email protected]
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