MONTRÉAL, le 20 mai 2025 /CNW/ - Le Conseil des Montréalaises (CM) et Action travail des femmes (ATF) viennent de lancer «Femmes cols bleus; 10 ans plus tard : des progrès décevants», une recherche d'envergure sur la situation des femmes cols bleus à la Ville de Montréal.
Cette recherche basée sur 252 réponses à un questionnaire ainsi que des entrevues avec des travailleuses cols bleus met en évidence les nombreux obstacles auxquels font face les femmes cols bleus. Près de la moitié d'entre elles ont déclaré avoir été personnellement victimes de sexisme durant leur carrière et une majorité font face à du harcèlement sexuel, psychologique et discriminatoire.
De moins en moins de femmes cols bleus à la Ville de Montréal
La proportion de femmes parmi les cols bleus de la Ville de Montréal est passée de 20 % à 14,5 % de 2006 à 2023 malgré la volonté de l'administration municipale d'augmenter les effectifs féminins dans ses emplois manuels. Alarmés par cette régression, le CM et ATF ont initié en 2023 cette recherche, donnant ainsi suite à leur avis de 2013, « Col bleu : un emploi pas toujours rose! ». 10 ans après, qu'en est-il de la situation des femmes cols bleus de la Ville de Montréal?
Des progrès timides
L'avis met en évidence quelques avancées. L'administration municipale a mis en place certaines recommandations du CM ainsi que diverses politiques pour améliorer ses pratiques de gestion des ressources humaines. Aussi, comme le montre le sondage auquel les travailleuses cols bleus ont massivement répondu, l'attitude des collègues est plus positive à leur égard et les mesures d'intégration sont plus répandues qu'en 2023.
Un milieu encore hostile aux femmes
Malheureusement, il reste beaucoup à faire en termes d'égalité. Les résultats de cette recherche montrent que les femmes cols bleu font encore face à de multiples embûches tout au long de leur carrière. Ainsi, parmi les répondantes au sondage :
- 70% déclarent que les mesures de conciliation famille-travail offertes par la Ville ne sont pas suffisantes;
- 57,14 % affirment avoir subi au moins un comportement ou un acte déplacé, comme des insultes, du dénigrement des compétences ou de l'intimidation;
- 62,70 % disent avoir subi au moins un comportement ou un acte déplacé de nature sexuelle, comme des blagues déplacées, des demandes à caractère sexuel répétées ou des gestes vulgaires;
- 76,5% considèrent que la Ville n'offre pas d'opportunités de carrière suffisantes.
Citations
« Cet avis démontre à quel point le sexisme affecte les travailleuses cols bleus et a des conséquences directes sur leur quotidien et leur carrière. C'est pourquoi on invite la Ville de Montréal à s'engager fermement contre toutes les formes de sexisme et à mettre en œuvre les 10 recommandations structurantes qu'on lui adresse », déclare Nelly Dennene, présidente du Conseil des Montréalaises.
« La sous-représentation des femmes parmi les cols bleus de la Ville de Montréal et les défis auxquels elles font face sont indissociables d'une culture et d'une organisation du travail conçue par et pour les hommes. Pour qu'il y ait un véritable changement, toutes les parties prenantes, soit la Ville de Montréal, mais aussi le Syndicat des cols bleus regroupés de Montréal et la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, doivent assumer leurs responsabilités et lutter contre les discriminations systémiques envers les femmes », explique Katia Atif, directrice générale d'Action travail des femmes.
« Nous remercions le Conseil des Montréalaises pour son travail rigoureux et son engagement dans la production de cet avis. La Ville de Montréal prend les constats très au sérieux, notamment ceux concernant les obstacles persistants à l'embauche, à l'intégration et au maintien des femmes dans les postes de cols bleus. Nous avons déjà mis en place plusieurs mesures concrètes dans les dernières années et nous allons développer un plan d'action pour répondre aux recommandations formulées. Le respect, l'égalité et l'inclusion demeurent au cœur de nos priorités. Nous poursuivrons nos efforts pour lutter contre le sexisme afin que les femmes aient pleinement leur place dans tous les secteurs d'emploi à la Ville de Montréal », a souligné Mme Gracia Kasoki Katahwa, responsable des ressources humaines, de la lutte au racisme et aux discriminations systémiques au comité exécutif de la Ville de Montréal.
À propos du Conseil des Montréalaises et d'Action travail des femmes
Le Conseil des Montréalaises est une instance consultative de la Ville de Montréal créée en 2004. Il conseille l'administration municipale sur tous les enjeux féministes en lien avec les compétences municipales ainsi que l'égalité entre les femmes et les hommes et entre les femmes elles-mêmes. Ses 15 membres bénévoles effectuent des recherches et publient des avis sur les conditions de vie et de travail des Montréalaises.
Action travail des femmes du Québec (ATF) est un organisme autonome à but non lucratif féministe qui lutte contre la discrimination des femmes à l'embauche et au travail, et intervient énergiquement pour que des mesures actives soient mises en place et pour que la législation en matière de droits de la personne soit améliorée en tenant compte de la discrimination à l'égard des femmes.
SOURCE Conseil des Montréalaises

Pour informations et demandes d'entrevues : Dimitri Derigent, Chargé de rédaction et de diffusion, 438 864-2935, [email protected]
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