Un inventaire défaillant qui met en danger les pompiers : la Ville doit agir maintenant
MONTRÉAL, le 28 août 2025 /CNW/ - Le rapport du Vérificateur général révèle une crise de sécurité connue, ignorée et entretenue par l'administration municipale.
Plus de 20 000 équipements de protection utilisés par les pompiers et pompières de Montréal sont exploités par le Service de sécurité incendie de Montréal. L'audit conclut que leur gestion est incomplète, non fiable et non conforme aux normes, compromettant directement la sécurité des pompiers et pompières.
Et pourtant, rien ne bouge. Depuis plus de 10 ans, la Ville a été avertie. En 2015, une première plainte a été déposée à la CNESST. En 2024, une deuxième. Aujourd'hui, le rapport confirme noir sur blanc que les mêmes manquements persistent.
« Il faudra quoi pour agir ? Une tragédie ? Une mort évitable ? Il est irresponsable de laisser nos pompiers et pompières entrer dans des incendies avec de l'équipement qu'on n'inspecte même pas », dénonce Chris Ross, président de l'Association des pompiers de Montréal (APM).
Ce que dit le rapport :
- Cylindres d'air (APRIA) : 11 % introuvables, dont certains dépassés d'entretien ;
- Masques et harnais : aucun inventaire fiable ;
- Habits de combat : inventaire incomplet, doublons, articles contaminés encore en service ;
- Casques : périmés ou sans date de fabrication ;
- Radios portatives : inventaire incohérent, plusieurs défectueuses marquées « actives » ;
- Programme de protection respiratoire : non conforme à la norme CSA Z94.4 ;
- Norme NFPA 1851 : non respectée pour l'entretien et la traçabilité des ÉPI.
Silence radio du côté de la Ville.
Des primes de rendement ont été versées à ceux qui supervisent ce désastre. Des promotions ont été accordées. Pendant ce temps, le Service de sécurité incendie fonctionne sans respecter la norme NFPA 1851 ni les règles de la CNESST.
« Nous parlons d'un service d'urgence incapable de dire où se trouvent ses équipements critiques. C'est une faille de sécurité publique. Et cette faille, la Ville l'a tolérée en toute connaissance de cause », insiste Chris Ross.
L'APM exige, maintenant :
- Un plan d'action public et indépendant, avec échéancier et responsabilités claires ;
- Une prise de parole immédiate de l'administration municipale pour reconnaître la gravité des manquements ;
- Des mesures concrètes intégrées dans la convention collective, pour garantir que la sécurité ne soit plus jamais négociable ;
- Des redditions de comptes pour les responsables de cette gestion défaillante.
« Ce rapport, c'est un acte d'accusation contre l'inaction politique. La sécurité des pompiers et pompières n'est pas un poste budgétaire qu'on peut couper sans conséquences. C'est une ligne de vie. Et aujourd'hui, cette ligne est rompue », conclut Chris Ross.
Alors que Montréal entre en campagne électorale, l'APM attend des engagements clairs pour que plus jamais la sécurité des premiers répondants ne soit négligée.
SOURCE Association des pompiers de Montréal

Relations médias : Daniel Tran, Courriel : [email protected], Téléphone : 514-686-8299
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