MONTRÉAL, le 20 oct. 2025 /CNW/ - À peine 1 % des Québécoises et des Québécois considèrent la réforme du « régime syndical » comme une priorité. C'est ce que révèlent les résultats d'un sondage Léger réalisé pour le compte de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).
« Cet enjeu, que le gouvernement considère comme prioritaire, ne l'est pas aux yeux de la population. En déposant un tel projet de loi, François Legault démontre qu'il gouverne actuellement pour sa base militante et électorale, et non pas pour l'ensemble des Québécoises et des Québécois. Ce n'est pas le leadership auquel on est en droit de s'attendre de la part d'un premier ministre », fait valoir le président de la CSQ, Éric Gingras.
Par ailleurs, le sondage révèle que 68 % des répondants sont d'accord avec le fait qu'il n'appartient qu'aux membres d'un syndicat de décider librement de ce qu'ils veulent faire de leurs cotisations syndicales. À contrario, à peine 18 % sont en désaccord avec cette idée.
Près d'une personne sur deux pense qu'il n'est pas normal que le gouvernement encadre l'utilisation des cotisations syndicales. Près d'une personne sur deux estime également que de modifier les lois du travail risque de créer des conflits inutiles au Québec.
Dans le contexte d'incertitude économique, un peu plus d'une personne sur deux est en accord avec l'idée que le débat sur les cotisations syndicales lancé par le gouvernement constitue une tentative de diversion de son propre bilan. À contrario, seulement 23 % sont en désaccord avec cette lecture.
Transparence oui, ingérence non
« On ne le répétera jamais assez : transparence oui, ingérence non. Ce sont deux choses fort différentes, que le gouvernement confond volontairement et habilement dans son discours public », indique Éric Gingras, tout en précisant que la CSQ s'est déjà prononcée, en commission parlementaire au printemps dernier, en faveur d'une plus grande transparence quant aux états financiers.
« Mais lorsqu'il est question des visées d'ingérence du gouvernement dans les décisions et les orientations prises par les membres et pour les membres, cela devient inacceptable! François Legault utilise cet enjeu dans une stratégie de politique de division. C'est toxique pour le climat social et cela alimente le cynisme et la perte de confiance dans les institutions. Tout le monde perd avec ce mauvais calcul d'un gouvernement en fin de mandat au plus bas dans les sondages. »
Autres faits saillants du sondage
- Dans un conflit de travail, 56 % des répondants indiquent avoir tendance à soutenir les travailleuses et les travailleurs;
- Près d'une personne sur deux pense que les syndicats jouent un rôle démocratique et social qui dépassent les enjeux d'une convention collective;
- 60 % sont d'accord avec le fait que les syndicats sont des acteurs sociaux importants au Québec;
- Environ une personne sur deux indique avoir une bonne opinion des syndicats. Une proportion qui grimpe à 62 % chez les répondants syndiqués. Au contraire, à peine 36 % des gens syndiqués ont une mauvaise opinion des syndicats.
Autrement dit, au-delà de la construction du discours public, la majorité des personnes directement concernées ont plutôt une bonne opinion des organisations syndicales.
« Alors, lorsque le ministre du Travail mentionne qu'il fait cela pour les syndiqués, on se demande franchement de quoi il parle et surtout, à qui il parle! Je me promène partout à travers le Québec et nos 11 fédérations représentent des travailleuses ainsi que des travailleurs partout sur le territoire et nous sommes évidemment en contact avec nos quelque 240 syndicats. Le son de cloche que l'on a n'est pas le même que celui du ministre. Il semble d'ailleurs oublier que c'est aussi ça, la démocratie représentative. »
Le sondage a été mené du 10 au 12 octobre 2025 auprès de 1 022 répondantes et répondants.
Profil de la CSQ
La CSQ est la plus importante organisation syndicale en éducation au Québec. Elle représente des membres dans toutes les catégories d'emplois, de la petite enfance à l'enseignement supérieur, en passant par tout le réseau scolaire.
La Centrale rassemble 225 000 membres; elle compte 11 fédérations qui regroupent quelque 240 syndicats affiliés, auxquels s'ajoute l'AREQ, le mouvement des personnes retraitées CSQ. Elle est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.
X : CSQ_Centrale
SOURCE Centrale des Syndicats du Québec (CSQ)

Renseignements : Maude Messier, Attachée de presse de la CSQ, Cellulaire : 514 213-0770, Courriel : [email protected]
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