MONTRÉAL, le 16 juill. 2025 /CNW/ - « Cette diminution de 540 M$ des coupes en éducation est une bonne nouvelle, mais il reste encore d'importantes compressions qui s'ajoutent aux dommages permanents causés au réseau par ce cafouillage gouvernemental. »
Telle est la réaction de la vice-présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Nadine Bédard-St-Pierre, à l'annonce du gouvernement selon laquelle il réduit ses coupes en éducation d'un peu plus d'un demi-milliard de dollars.
« D'entrée de jeu, je tiens à souligner que nous devons cette première victoire incomplète, mais significative, au vaste mouvement de mobilisation des organisations syndicales et patronales, des comités de parents, ainsi que des citoyennes et citoyens qui a obligé le gouvernement du Québec à reculer sur l'ampleur des coupes annoncées en éducation. Non seulement la CSQ est fière d'avoir rapidement initié une coalition d'actrices et d'acteurs du milieu de l'éducation pour intervenir auprès des élus, mais nous tenons à saluer les centaines de milliers de personnes, de partout au Québec, qui ont lancé un grand cri du cœur que le gouvernement n'a pas eu d'autre choix que d'entendre », soutient la vice-présidente de la CSQ.
Des coupes qui continuent de faire mal
Cette dernière tient à préciser cependant que plusieurs coupes demeurent. « Ce sont des coupes qui continuent de faire d'autant plus mal que le budget actuel était déjà nettement insuffisant pour répondre aux besoins criants du réseau, notamment pour les services aux élèves. On est donc encore très loin d'un gouvernement qui avait promis de faire de l'éducation sa priorité nationale », commente Nadine Bédard-St-Pierre.
Un dur coup porté au réseau
De plus, la porte-parole syndicale déplore profondément que ces annonces précipitées de coupes, survenues à l'approche de la fin de l'année scolaire, aient porté un dur coup au réseau de l'éducation. « Ces annonces ont eu un sérieux effet de désengagement, tant chez le personnel que dans les directions, et de découragement chez de nombreux parents. L'annonce d'aujourd'hui ne ramènera pas celles et ceux qui ont quitté le réseau pour aller travailler ailleurs. Nous craignons que le moral du personnel scolaire soit à son plus bas à la rentrée, non seulement à cause de toutes les perturbations qu'il vient de traverser depuis les annonces des coupes de juin, mais aussi parce qu'on a tous l'impression désormais qu'une épée de Damoclès nous pend au-dessus de la tête », dénonce la vice-présidente de la CSQ.
Un autre cri du cœur à entendre en enseignement supérieur
En terminant, Nadine Bédard-St-Pierre souhaite fortement que le gouvernement Legault ouvre grand les oreilles à un autre cri du cœur qui se fait entendre : celui réclamant la fin des compressions en enseignement supérieur, qui mettent notamment en péril les services offerts aux étudiantes et aux étudiants dans notre réseau collégial.
Citations :
« Il est clair que la grande mobilisation des enseignantes et des enseignants, du personnel de l'éducation et des parents a contribué à ce changement de cap du gouvernement. Cependant, comme nous nous trouvons encore dans une logique de compressions, nous resterons assurément vigilants et mobilisés. Des compressions paramétriques sont encore imposées, alors que les besoins sont en croissance dans les milieux, ce qui annonce des temps difficiles en éducation. » - Richard Bergevin, président de la FSE-CSQ.
« On parle d'une hausse de 13 % du nombre d'élèves à besoins particuliers (EHDAA) l'an dernier, dont la grande majorité est intégrée en classe ordinaire. Les besoins sont immenses, et le Ministère priorise les classes spéciales. On a rétabli 900 équivalents temps complet (ETC) dans les organismes scolaires où il y a les plus grands besoins, mais combien de personnes avons-nous plongées dans l'incertitude cet été? Combien ont perdu leur poste? Le gouvernement a manqué de respect envers les travailleuses et travailleurs du réseau. Ce retour en arrière est la preuve que nos revendications étaient légitimes et qu'elles le sont encore. » - Éric Pronovost, président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ).
« Aujourd'hui, le gouvernement fait partiellement volte-face. Mais ce qui nous est annoncé ne permettra pas d'apporter des solutions durables afin que le personnel professionnel puisse assurer des services de qualité auprès de tous les élèves qui en ont besoin. Les coupures sont encore bien réelles : gel d'embauche, gel dans les infrastructures, budgets en dessous des coûts du système, tout cela aura un impact sur les élèves et sur le personnel dès la prochaine rentrée scolaire. » - Carolane Desmarais, présidente de la Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 225 000 membres, dont environ 125 000 font partie du personnel de l'éducation. Elle compte 11 fédérations qui regroupent quelque 240 syndicats affiliés. À cela s'ajoute l'AREQ, le mouvement des personnes retraitées de la CSQ. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services éducatifs à la petite enfance, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.
SOURCE Centrale des Syndicats du Québec (CSQ)
Renseignements : Claude Girard, Conseiller aux communications, Cellulaire : 514 237-4432, Courriel : [email protected]
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