MONTRÉAL, le 14 juill. 2025 /CNW/ - Plus de trois ans après son lancement par le gouvernement Legault, la réforme du réseau de la santé et des services sociaux du ministre Christian Dubé est jugée très sévèrement par le personnel. Alors qu'un sondage mené auprès des infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes membres de la Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ) indique que 66 % d'entre elles affirment en avoir une mauvaise opinion.
Tel est l'un des faits saillants ressortant de ce sondage réalisé au cours des derniers mois par la firme Léger, à la demande de la FSQ, affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).
La réforme trouve très peu d'appui auprès de celles et ceux qui travaillent quotidiennement dans les établissements de la santé. En effet, seulement 13 % des répondantes disent en avoir une bonne opinion, alors que 21 % refusent de se prononcer à ce sujet.
« Quand le ministre Dubé a présenté sa propre réforme de structure comme solution en santé, on était bien loin de ce que les professionnelles en soins demandaient. Les grands rebrassages, ça donne une impression d'action, mais ça fait rarement une différence sur le terrain. C'est ce que confirme le coup de sonde que nous avons réalisé. », a constaté Isabelle Dumaine, présidente de la FSQ-CSQ.
Impact négatif sur le travail au quotidien
Autre révélation troublante du sondage, alors que la réforme Dubé vise notamment à améliorer l'accès aux soins et l'efficacité des services, 7 travailleuses sur 10 estiment que la réforme aura un impact négatif sur leur travail au quotidien (48 %) ou qu'elle n'en aurait aucun (21 %). Seulement 7 % des membres sondées parlent d'un impact positif. Les principales raisons invoquées pour justifier la mauvaise opinion de la réforme sont nombreuses. Parmi les principales, on retrouve notamment celles-ci : la dégradation des conditions de travail, l'augmentation de la charge de travail, la trop grande centralisation et le manque de gestion de proximité, l'impact négatif sur les services et les usagers, la trop grosse structure, les coupes de postes et les coupes budgétaires.
Une mauvaise chose pour les usagers et le personnel
Dans le même esprit de ce qui précède, 58 % des infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes qui se sont exprimées jugent que la réforme n'est pas une bonne chose pour les usagers et 64 % que ce n'est guère mieux pour le personnel. L'opinion est encore plus tranchée lorsqu'il s'agit de se prononcer sur la mobilité du personnel demandée par le gouvernement avec un désaveu de 81 % chez les répondantes.
« Somme toute, le sondage reflète les nombreuses inquiétudes et les questionnements sans réponse que suscitent toutes les transformations en cours. La complexité dans la gestion des ressources humaines est déjà bien réelle et les changements à venir pourraient amplifier les difficultés. Il ne faudrait surtout pas, par exemple, se retrouver avec un nouveau scandale SAAQ et des centaines de millions de dollars perdus inutilement », commente Isabelle Dumaine.
Satisfaction pour le choix de la profession
Fait remarquable qui mérite d'être souligné : en dépit de toutes les difficultés rencontrées au travail, près de 80 % des répondantes se disent satisfaites de la profession qu'elles ont choisie, même si 60 % sont insatisfaites des conditions d'exercice. « C'est très significatif de constater que la grande majorité de nos membres infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes ne regrettent pas leur choix professionnel en dépit des conditions de travail difficiles qu'elles doivent supporter chaque jour. Mais il n'en demeure pas moins que ce climat de travail très lourd finit par en décourager plusieurs qui quittent la profession ou en dissuader de nombreuses autres qui pourraient être tentées d'y entrer. Et malheureusement, ce n'est pas la réforme en cours qui, semble-t-il, va améliorer les choses », conclut la présidente de la FSQ-CSQ, Isabelle Dumaine.
Profil de la FSQ-CSQ
La Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ) représente plus de 5 600 infirmières, inhalothérapeutes et infirmières auxiliaires travaillant dans des établissements de tous les secteurs de la santé : centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS), centre hospitalier de réadaptation, centre de réadaptation en dépendance et Héma-Québec.
SOURCE Centrale des Syndicats du Québec (CSQ)

Renseignements: Claude Girard, Conseiller aux communications et aux relations de presse, Cellulaire : 514 237-4432, Courriel : [email protected]
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