Programme « Prévention Jeunesse » - « Ce n'est pas suffisant pour recoller les pots cassés » - Manon Massé
QUÉBEC, le 16 févr. 2016 /CNW Telbec/ - La députée solidaire de Sainte-Marie-Saint-Jacques, Manon Massé, juge insatisfaisant le programme « Prévention jeunesse » proposé par le ministre de la Sécurité publique pour faire face à la crise suscitée par la médiatisation de nombreux cas d'exploitation sexuelle d'adolescentes.
« J'ai révélé dimanche dernier que le gouvernement libéral avait aboli en 2014 le Programme de prévention et d'intervention en matière d'exploitation sexuelle des adolescent.es. Le ministre de la Sécurité publique tente maintenant de réparer les pots cassés en annonçant un nouveau programme. La vérité c'est que ce même gouvernement est en partie responsable de la situation actuelle puisqu'il a décidé de couper l'an dernier un programme qui fonctionnait très bien grâce au travail de nombreux groupes communautaires qui ont développé l'expertise nécessaire. Ça serait la moindre des choses que le gouvernement reconnaisse que ses choix budgétaires et ses compressions ont eu un impact tangible sur la population et nos adolescentes vulnérables », affirme Manon Massé.
Comme ce fut le cas pour les coupes dans les centres de désintoxication, le gouvernement a attendu que la pression publique soit suffisamment forte avant de tenter de réparer ses erreurs. Manon Massé déplore que le ministre ait élaboré le programme « Prévention jeunesse » de toute urgence, sans consulter les groupes communautaires qui détiennent l'expertise et menaient avec succès des projets concrets de prévention avant d'être coupés l'an dernier. Québec solidaire aurait préféré que le programme précédent soit réactivé et les budgets bonifiés pour les organismes plutôt que de repartir à zéro avec un nouveau programme tout en se privant de l'expertise existante.
« Le ministre Coiteux a préparé à la va-vite son programme sans tenir compte de l'avis des groupes communautaires qui ont une expertise inestimable sur cet enjeu. Ce n'est pas surprenant puisque son plan a été préparé en moins d'une semaine, en compagnie des chefs de police. Il semble que son véritable objectif était de mettre fin à la controverse soulevée par les reportages journalistiques. J'aurais souhaité que les organismes comme L'Anonyme et d'autres qui connaissent bien la réalité de l'exploitation sexuelle soient impliqués pour définir le programme », explique Manon Massé.
La députée solidaire constate aussi que le ministre Coiteux semble confondre « prévention » et « répression ».
« Dans son point de presse M. Coiteux a déclaré que "l'élément clé de la prévention c'est la police qui doit être encore plus agressive sur le terrain". Cela démontre son incompréhension de ce qu'est une véritable stratégie de prévention. Est-ce que ce sont les policiers qui vont aller parler de relations sexuelles saines dans les écoles et donner des moyens aux filles de reconnaître les pièges des proxénètes qui se font passer pour des amoureux? Si oui, on risque de manquer une belle occasion. Les sexologues et intervenants des organismes communautaires sont mieux à même d'établir des liens de confiance avec les adolescentes. Le ministre ne semble pas être tellement dans son élément. La répression et la prévention sont deux choses différentes », conclut Mme Massé.
SOURCE Aile parlementaire de Québec solidaire
Stéphanie Guévremont, Attachée de presse - QS, 418-473-2579
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