Politique bioalimentaire 2025-2035 : Ambitions intéressantes, fonds insuffisants
LONGUEUIL, QC, le 25 août 2025 /CNW/ - À la suite du dévoilement de la Politique bioalimentaire 2025-2035 -- Nourrir nos ambitions, les Producteurs de grains du Québec (PGQ) saluent la vision présentée par le gouvernement, axée sur l'autonomie alimentaire, la prospérité et la durabilité. Toutefois, ils rappellent que la réussite de ces orientations dépendra de mesures tangibles et adaptées aux réalités vécues sur le terrain par les producteurs de grains.
La Politique met de l'avant trois grandes ambitions : accroître l'autonomie alimentaire, développer un secteur prospère et durable, et accélérer l'innovation. Pour les PGQ, ces objectifs ne peuvent être atteints sans un soutien renforcé au secteur des grains, pilier stratégique de l'économie bioalimentaire québécoise. Avec des revenus annuels de 2,2 G$ et près de 20 000 emplois soutenus, la production de grains est au cœur de filières essentielles, comme l'alimentation humaine et animale, ainsi que la bioénergie.
« Le gouvernement affirme vouloir miser sur l'innovation et la durabilité. Nous sommes prêts à contribuer pleinement à ces ambitions, mais il faut que les outils suivent. Les producteurs font face à une rentabilité fragilisée, particulièrement dans les régions périphériques, et à des défis majeurs liés aux coûts, au climat et à la réglementation. La sécheresse qui frappe le Québec en 2025 illustre concrètement l'ampleur du défi climatique et le risque bien réel d'une chute importante de la production de grains », souligne Sylvain Pion, président des PGQ.
Le sommaire de la Politique propose de réduire la charge réglementaire, de soutenir l'adaptation aux changements climatiques et de favoriser l'équité territoriale. Les PGQ y voient des intentions encourageantes, mais insistent sur l'urgence de passer de la vision à l'action. Ils rappellent qu'en 2024 et 2025, des sommes de près de 187 M$ ont été annoncées pour soutenir l'adaptation aux changements climatiques, sans que les producteurs de grains aient encore vu de retombées concrètes.
À ces défis s'ajoute le besoin croissant d'investissements dans les fermes pour moderniser les pratiques et accroître la résilience face aux aléas climatiques. Cet impératif se traduit par un endettement élevé, qui accentue la vulnérabilité financière des producteurs. Les PGQ demandent donc que les programmes et leur financement soient à la hauteur de ces enjeux, afin de permettre aux entreprises agricoles de continuer à investir et à innover.
Les PGQ demandent également qu'une véritable politique de rétribution des pratiques agroenvironnementales, financée à hauteur d'au moins 50 M$ par année, soit rapidement mise en place. De plus, les revenus issus de la tarification carbone, qui dépassent déjà 125 M$, doivent être retournés aux productrices et producteurs afin d'améliorer la performance agronomique et climatique des fermes, notamment pour pouvoir affronter la compétition mondiale.
« Si le gouvernement souhaite atteindre ses cibles de souveraineté alimentaire et de résilience climatique, il doit reconnaître le rôle unique du secteur des grains et soutenir équitablement les producteurs partout au Québec. La Politique trace des lignes directrices intéressantes, mais nous devons maintenant voir des engagements fermes et prévisibles », conclut M. Pion.
Les Producteurs de grains du Québec
Les Producteurs de grains du Québec (PGQ) représentent près de 10 000 productrices et producteurs présents dans toutes les régions du Québec. Ils produisent et commercialisent des grains de céréales, dont le maïs, le blé, l'orge et l'avoine, ainsi que des oléagineux, tels que le soya et le canola. En plus d'être à la base des autres productions, ces aliments contribuent à une saine alimentation humaine ainsi qu'à l'épanouissement de l'économie québécoise. La production de grains le 2e secteur agricole en importance au Québec.
SOURCE Producteurs de grains du Québec

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