QUÉBEC, le 8 oct. 2025 /CNW/ - Le commissaire à la langue française, M. Benoît Dubreuil, a présenté cet après-midi un mémoire à la Commission des finances publiques dans le cadre des consultations sur le projet de loi n° 112, Loi favorisant le commerce des produits et la mobilité de la main-d'œuvre en provenance des autres provinces et territoires du Canada. Il était accompagné de Me Éric Poirier, commissaire adjoint à la langue française.
Sans s'opposer aux objectifs du projet de loi, le commissaire Dubreuil a proposé d'y ajouter une disposition simple : exiger que les travailleurs venant d'une autre province ou d'un territoire du Canada maîtrisent le français pour pouvoir exercer une profession ou un métier réglementé au Québec.
Prévenir plutôt que corriger
« Le projet de loi ne touche pas aux droits prévus à la Charte de la langue française, mais il soulève de nouveaux risques pour le français, car il facilitera l'accès au marché du travail québécois aux travailleurs d'ailleurs au Canada qui ne le maîtrisent pas. Pour réduire ce risque, nous devons agir en amont et exiger une connaissance adéquate du français au moment de la reconnaissance professionnelle », a expliqué le commissaire Dubreuil aux parlementaires.
Selon lui, la situation du français est préoccupante, en particulier à Montréal et à Gatineau, où son usage au travail est en baisse. La mobilité croissante de la main-d'œuvre venant d'autres provinces pourrait aggraver cette tendance si aucune mesure n'est prise.
Une mesure juste et cohérente
Le commissaire recommande que cette exigence de connaissance du français soit précisée par règlement, selon le métier ou la profession, en s'appuyant sur des outils déjà en place comme le Référentiel québécois de profils de compétences en français de métiers et professions. Une telle mesure, qui entrerait en vigueur en même temps que les dispositions pertinentes de la loi, aurait pour avantage d'améliorer la cohérence entre la politique de francisation du gouvernement et les mécanismes de reconnaissance professionnelle.
« Le gouvernement veut favoriser la mobilité de la main-d'œuvre, mais il doit aussi faire évoluer sa politique linguistique en conséquence. Notre proposition est une façon concrète de faire en sorte que cette mobilité se fasse dans le respect du droit de travailler en français et du droit d'être informé et servi en français au Québec », a souligné Me Éric Poirier.
Le mémoire du Commissaire à la langue française est accessible dans son site Web à l'adresse commissairelanguefrancaise.quebec.
À propos du Commissaire à la langue française
Le Commissaire à la langue française surveille l'évolution de la situation linguistique du Québec. En vertu des pouvoirs qui lui sont conférés, le commissaire fournit à l'Assemblée nationale, au gouvernement ou au ministre de la Langue française les avis et les recommandations qu'il estime appropriés pour favoriser l'usage du français comme langue commune.
SOURCE Commissaire à la langue française

Source et demande d'entrevue: Gaby Audet, Conseillère en communication, [email protected] | 418 643-5324, poste 2011
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