Objet : Demande de moratoire et de mesures transitoires pour répondre aux besoins des entreprises québécoises
MONTRÉAL, le 10 juin 2025 /CNW/ - Honorable Ministre, Monsieur le Ministre,
Les entreprises québécoises sont très inquiètes des restrictions récentes relatives aux programmes de travailleurs étrangers temporaires de la part des deux ordres gouvernementaux et de l'incidence que cela aura sur leurs activités et l'économie. Par la présente, les organisations signataires, représentant des centaines de milliers d'entreprises et de municipalités, faisons la demande urgente d'adopter un moratoire et de reculer sur les récentes restrictions.
Tout d'abord, le Québec est confronté à des défis démographiques importants, notamment un besoin grandissant de main-d'œuvre qualifiée. Les analyses économiques du Conseil du patronat du Québec montrent qu'en 2024, seulement 93 jeunes pourraient entrer sur le marché du travail pour 100 possibles départs à la retraite. Sans immigration, impossible de combler ce déficit démographique.
De plus, le taux de chômage est de 5,8 % au Québec tandis que le taux de postes vacants a augmenté de 5,1 % au 4e trimestre de 2024 par rapport au trimestre précédent1. De même, le gouvernement du Québec évalue que sur 500 métiers et professions, plus de la moitié présentent un déficit de main-d'œuvre, un état de fait qui se poursuivra jusqu'en 2028, au minimum. Ces données confirment que les travailleurs récemment disponibles sur le marché du travail ne peuvent pas, à court terme, pourvoir les postes laissés vacants par les travailleurs étrangers temporaires (TET), particulièrement en région.
Ensuite, selon un récent sondage de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI) auprès de 1 128 entreprises québécoises, 90 % des PME qui utilisent le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) ne pensent pas pouvoir remplacer les travailleurs qu'elles perdront.
Un sondage de la FCCQ révélait qu'avec la perte de ces travailleurs, 64 % des entreprises répondantes prévoyaient être contraintes de, soit ou à la fois, refuser ou perdre des contrats, réduire leur production et/ou fermer un quart de travail.
En vue de renouveler ou d'obtenir des travailleurs étrangers temporaires pour la saison 2026, la période actuelle est cruciale pour les entreprises, notamment en région, tel que reconnu par le gouvernement québécois lors de la publication du cahier de consultation sur la planification pluriannuelle de l'immigration 2026-2029. Force est de constater qu'il y a beaucoup d'inquiétudes dans l'air et que les répercussions sur l'économie pourraient être dramatiques. Dans un contexte de guerre tarifaire qui crée une grande incertitude économique, nuire aux entreprises et à leur productivité avec les restrictions imposées au PTET compromet non seulement la situation économique actuelle du Québec, mais aussi son avenir.
C'est pourquoi nous unissons nos voix pour vous demander :
- D'adopter un moratoire immédiat sur les restrictions au PTET :
-
- Rétablir à 2 ans la durée maximale d'emploi pour les postes à bas salaire;
- Rétablir à 20 % la limite du nombre de travailleurs étrangers temporaires (TET) dans les postes à bas salaire, du moins dans les régions, indépendamment du secteur ou de la durée du contrat;
- Rétablir la liste de traitement simplifié et ses modalités d'utilisation qui prévalaient avant septembre 2024;
- Ramener au salaire moyen du Québec, le seuil déterminant le volet des postes à haut salaire du Programme des travailleurs étrangers temporaires;
- Stopper la suspension de traitement des études d'impact sur le marché du travail (EIMT) pour les régions qui ont été restreintes.
- Mettre en œuvre des mesures permettant aux employeurs de conserver leurs travailleurs étrangers déjà présents au Canada (clause d'antériorité), afin de préserver la continuité de la main-d'œuvre et de répondre aux besoins réels du marché du travail.
- Créer une voie d'accès à la résidence permanente pour les travailleurs étrangers temporaires peu qualifiés qui ont maintenu leur statut légal et acquis une expérience professionnelle au Canada.
Ces modifications sont urgentes pour l'économie du Québec et du Canada.
Vous remerciant de votre attention, nous vous prions d'agréer, Madame et Monsieur les Ministres, l'expression de notre très haute considération.
Véronique Proulx, Présidente-directrice générale Fédération des chambres de commerce du Québec
|
Marie-Claude Perreault, CRIA Présidente et cheffe de la direction par intérim Conseil du Patronat du Québec |
François Vincent Vice-président, Québec Fédération canadienne des entreprises indépendantes |
Anne-Renée Meloche Vice-présidente ressource humaine et communications Groupe Meloche Porte-parole de l'Alliance pour la main-d'oeuvre étrangère
|
Jacques Demers Président de la Fédération québécoise des municipalités Maire de Sainte-Catherine-de-Hatley Préfet de la MRC de Memphrémagog
|
Guillaume Tremblay Président de l'Union des municipalités du Québec Maire de Mascouche |
Pierre Graff Président-directeur général Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec
|
Eve-Marie Marchand Présidente Regroupement des sociétés de développement commercial du Québec |
Véronyque Tremblay Présidente-directrice générale Association Hôtellerie du Québec |
Pierre-Alexandre Blouin Président-directeur général Association des détaillants en alimentation du Québec
|
Martin Vézina Vice-président, Affaires publiques et gouvernementales Association Restauration Québec |
Marc Cadieux, LL.B. Président-directeur générale Association du camionnage du Québec
|
Mélanie Lussier Présidente-directrice générale Aéro Montréal |
Marc Thomson Directeur général Association des écoles de conduite du Québec
|
Gabriel Tremblay Directeur général Charl-Pol inc. . |
Félicité Donyo Présidente Les Entreprises Albert Cloutier Ltée. |
Geneviève Bich Vice-présidente, ressources humaines Metro inc. |
Marie-Jeanne Bonneau Directrice générale adjointe Dodec
|
Claude Gagné Directeur général FABMEC |
Frédéric Marier Président-directeur général Teknion Roy & Breton
|
François-Xavier Bonneville Directeur général Lepage Millwork |
Jean-Denis Toupin Directeur général Groupe Proco Inc. |
À propos de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ)
Grâce à son regroupement de 120 chambres de commerce et de près de 1 000 entreprises membres, la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) représente plus de 40 000 entreprises exerçant leurs activités dans tous les secteurs de l'économie et sur l'ensemble du territoire québécois. Plus important réseau de gens d'affaires et d'entreprises du Québec, la FCCQ est à la fois une fédération de chambres de commerce et une chambre de commerce provinciale. Ses membres, qu'ils soient chambres ou entreprises, poursuivent tous le même but : favoriser un environnement d'affaires innovant et concurrentiel.
1 Statistique Canada, Carte 1 « Le taux de chômage par province et territoire, avril 2025 ». Enquête sur la population active (3701), tableaux 14-10-0287-02 et 14-10-0292-02. Gouvernement du Canada. Consultation en ligne : https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/250509/mc-a001-fra.htm |
SOURCE Fédération des chambres de commerce du Québec

Renseignements : Sandrine Clément, Vice-présidente, communications par intérim, C. 514 889-7789, mailto:[email protected]
Partager cet article