Les groupes prosanté réclament de Marjorie Michel, ministre fédérale de la Santé, l'interdiction des saveurs de vapotage au cours des cent premiers jours de son mandat English
OTTAWA, ON, le 26 mai 2025 /CNW/ - Profondément préoccupés quant à l'impact découlant de l'approche permissive manifestée par le gouvernement précédent en matière de produits de vapotage nicotinique, des organismes de lutte contre le tabac réclament que le nouveau gouvernement mette rapidement en place rapidement des contrôles similaires à ceux qui existent pour les produits du tabac.
Parmi les mesures réclamées, les groupes demandent qu'une réglementation interdisant les saveurs dans les produits de vapotage soit mise en place au cours des 100 premiers jours du mandat de la ministre de la Santé. Restreindre les saveurs dans les produits de vapotage constitue l'un des engagements pris par le Parti libéral au cours de la récente élection fédérale.
« La ministre Michel a hérité d'une crise de vapotage chez les jeunes et son intervention immédiate est requise pour nettoyer le gâchis laissé derrière par ses prédécesseurs, » déclare Les Hagen, directeur général d'Action on Smoking & Health. « Elle devra affronter l'industrie du tabac et ses groupes façades et protéger les jeunes contre leurs tentatives de saper les politiques de santé.
« La crise de vapotage chez les jeunes a pris trop d'ampleur pendant trop longtemps, » ajoute-t-il. « Les décisions prises par le gouvernement précédent pour libéraliser la vente de produits de vapotage ont eu un impact négatif sur la moitié des jeunes Canadiens sans mener à un avantage quantifiable en ce qui concerne globalement la cessation tabagique chez les adultes. »
La vente et la promotion de produits de vapotage sont devenues légales au Canada en mai 2018, et ces produits ont été exemptés des restrictions de marketing qui se sont avérées efficaces pour protéger les jeunes contre l'initiation aux produits de tabac. Ces mesures comprennent des grandes mises en garde à base d'images, des produits et des emballages neutres et standardisés, l'interdiction de saveurs et d'édulcorants ainsi que des contrôles sur l'accès y compris l'interdiction de la vente interprovinciale.
« Au cours des sept dernières années, des parents, enseignants et professionnels de la santé ont lutté pour protéger les enfants des activités commerciales prédatrices qui ont suivi la légalisation, » dit Flory Doucas, codirectrice de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac. « Ils ont patienté dans l'attente de gestes significatifs de la part du gouvernement fédéral alors que des centaines de milliers d'enfants étaient recrutés dans la dépendance à la nicotine par une industrie qui camoufle une drogue nocive à l'aide de saveurs exotiques et de dispositifs amusants. »
L'Enquête canadienne sur la consommation de substances menée en 2023 par Santé Canada a révélé que plus d'un million (1 M) d'adolescents canadiens âgés de 15 à 19 ans (48 %) ont fait l'essai de produits de vapotage, 681 000 (31 %) en avaient fait usage au cours du dernier mois, et 400 600 (17 %) vapotaient quotidiennement.
« On ne peut pas se permettre de voir ce gouvernement faire preuve d'inaction ni de prendre une approche de laissez-faire face à l'industrie du tabac et de la nicotine comme l'a fait son prédécesseur, » déclare Cynthia Callard, directrice générale de Médecins pour un Canada sans fumée. « La nécessité de renforcer la réglementation a été reconnue par le gouvernement depuis de nombreuses années, mais le coût de son inaction continue de grimper. »
Au printemps 2019, Santé Canada a proposé plusieurs mesures pour contrer la crise de vapotage chez les jeunes. Une seule de ces mesures a été adoptée (l'imposition d'une limite sur la concentration nicotinique) malgré de nombreux appels lancés par des organismes de santé et par le Conseil regroupant les médecins-hygiénistes provinciaux et fédéraux. Quatre ans après la publication d'un projet de règlements pour restreindre les saveurs, ces derniers n'ont toujours pas été mis en place, malgré les promesses ministérielles à cet effet.
« La légalisation des produits de vapotage n'a engendré aucun bénéfice net en matière de santé publique au Canada, » déclare madame Callard. Depuis 2018, il n'y a eu aucune augmentation dans le nombre de tentatives de sevrage ni de cessation réussie chez les fumeurs, et le nombre d'anciens fumeurs a chuté. Les taux de tabagisme diminuent plus lentement que dans les années qui ont précédé la légalisation des produits de vapotage nicotinique.
L'ouverture du marché du vapotage a permis aux entreprises de freiner la baisse de la dépendance à la nicotine. L'usage répandu de produits nicotiniques auprès des jeunes signifie qu'il y a au moins autant, sinon plus, de consommateurs de nicotine au Canada qu'il n'y en avait avant la légalisation de ces produits. Seule une minorité de vapoteurs canadiens (28 %) est constituée d'anciens fumeurs
« La préférence du gouvernement précédent pour un marché de vapotage peu réglementé a aidé l'industrie du tabac à développer d'autres produits nocifs et à lancer une nouvelle épidémie de dépendance à la nicotine, » déclare monsieur Hagen.
L'Enquête canadienne sur la consommation de substances a révélé qu'un jeune Canadien sur trois (1/3) qui a fait l'essai du vapotage, même une seule fois, s'est retrouvé à utiliser ces produits quotidiennement. Des études indépendantes sur l'usage de la nicotine auprès des jeunes révèlent que ces derniers deviennent plus dépendants que ne l'étaient les jeunes fumeurs. De nombreuses études révèlent que les jeunes qui se servent de produits de vapotage sont plus susceptibles de commencer à fumer.
En plus d'être fortement toxicomanogènes, les produits de vapotage représentent d'importants risques en matière de maladie cardiovasculaire, de lésions pulmonaires et d'exposition aux toxines, particulièrement compte tenu des additifs servant à aromatiser les liquides.
« Nous ne demandons pas l'interdiction des produits de vapotage, » explique Flory Doucas. « Nous réclamons l'adoption de mesures réglementaires qui ont fait leurs preuves pour empêcher l'industrie d'encourager les jeunes à faire l'essai de la nicotine et d'en devenir dépendants.
« Sur la base du taux d'initiation actuel, l'industrie est en voie de recruter plus de 15 000 enfants d'âge scolaire vers le vapotage lors des cent (100) premiers jours du mandat de la ministre Michel. C'est elle qui a le plus de pouvoir et de responsabilité pour faire baisser ce chiffre, avant la prochaine rentrée scolaire en septembre. »
- Voir ce document-synthèse qui analyse les récentes données sur le vapotage chez les jeunes
- Voir ce montage d'exemples de promotions et de produits de vapotage
SOURCE Coalition québécoise pour le contrôle du tabac
Personnes-ressources : Les Hagen -- Action on Smoking & Health -- [email protected]; Cynthia Callard -- Médecins pour un Canada sans fumée -- [email protected]; Flory Doucas -- Coalition québécoise pour le contrôle du tabac -- [email protected]
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