Laïcité et accommodements raisonnables - La FAE propose un modèle rassembleur
MONTRÉAL, le 4 sept. 2013 /CNW Telbec/ - La Fédération autonome de l'enseignement propose aujourd'hui un modèle de laïcité qui définit cette dernière comme principe politique assurant la séparation de l'État du pouvoir religieux, ainsi que la neutralité de l'État au regard des croyances religieuses. Cette même laïcité est une condition sine qua non pour garantir la cohésion sociale au Québec et à cet égard, la FAE invite le gouvernement Marois à recentrer le débat sur ce concept de laïcité dans le projet de loi qu'il s'apprête à présenter la semaine prochaine.
« Notre approche en est une qui établit notamment comme principes directeurs que l'État doit protéger la liberté d'expression et de conscience, mais qui inclut également le droit à l'athéisme. De plus, le Québec doit viser l'intégration et non l'assimilation des personnes immigrantes », déclare le président de la FAE, Sylvain Mallette, lors du dévoilement en conférence de presse des positions de la Fédération sur la question de la laïcité et des accommodements raisonnables. Le modèle mis de l'avant a été adopté en juin dernier lors du Ve Congrès de l'organisation.
« Parmi les démarches qui devront être entreprises, on note une modification de la Charte québécoise, qui doit reconnaître le caractère laïc de l'État, alors que la référence à Dieu doit disparaître de la Charte canadienne. De plus, le gouvernement québécois doit utiliser son pouvoir législatif pour édicter des règles applicables aux institutions publiques. En ce sens, la laïcité doit s'appliquer aux institutions plutôt qu'aux individus », ajoute pour sa part le vice-président à la vie politique de la FAE, Alain Marois.
Par ailleurs, la Fédération demande que le crucifix du Salon Bleu soit déplacé ailleurs dans l'hôtel du Parlement, parce que maintenir sa présence dans l'enceinte où sont adoptées les lois viendrait en contradiction avec le sens premier d'une charte de la laïcité.
Sur la question même du milieu de l'éducation, la FAE exige à nouveau du gouvernement québécois qu'il mette fin au financement public du réseau des écoles privées, dont plus de 50 % des établissements sont confessionnels. Du même souffle, elle invite Québec à compléter le processus de laïcisation du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport (MELS), enclenché par la mise en place des commissions scolaires linguistiques, en procédant entre autres, à l'abolition du Comité sur les affaires religieuses.
De plus, la Fédération estime qu'il ne faut pas remettre en question le droit au travail des enseignantes et enseignants et des autres personnels des établissements scolaires du simple fait qu'une ou un employé porte un vêtement ou un accessoire ayant une connotation religieuse ou culturelle, à moins que ceux-ci ne contreviennent aux règles de base de la sécurité et du professionnalisme qui régissent déjà les différents métiers et professions.
La FAE croit également que les commissions scolaires et les directions d'établissement doivent refuser toute demande d'accès à un local dans le but d'en faire un lieu de prière et toute demande d'exemption ou d'adaptation d'un cours pour des motifs religieux.
Le modèle proposé par la FAE assure le maintien du calendrier scolaire actuel et la possibilité, pour les établissements scolaires et les institutions publiques qui le souhaitent, de souligner les fêtes traditionnelles. Les représentants de la Fédération rappellent aussi que le personnel enseignant ainsi que les autres personnels des établissements scolaires font déjà preuve de réserve sur les questions liées à la religion dans leurs rapports entre eux, avec les élèves et les parents de ceux-ci. Enfin, il faut absolument que le gouvernement québécois clarifie, lors de la prochaine ronde de négociation, les règles encadrant les absences pour des motifs religieux.
« Nos propositions sont le résultat d'une longue réflexion entreprise il y a quelques années et d'une vaste consultation menée auprès de nos membres, car le milieu de l'éducation doit témoigner de la cohésion sociale. Les discussions se sont faites de manière respectueuse en tenant compte de tous les points de vue exprimés. Nous voulons contribuer de manière réfléchie au débat en espérant que ce dernier se fera dans le plus grand respect des différences », a conclu M. Mallette.
La FAE regroupe huit syndicats qui représentent quelque 32 000 enseignantes et enseignants (le tiers du personnel enseignant au Québec) du préscolaire, du primaire, du secondaire, du milieu carcéral, de la formation professionnelle, de l'éducation des adultes et le personnel scolaire des écoles Peter Hall et du Centre académique Fournier, ainsi que les membres de l'Association de personnes retraitées de la FAE (APRFAE).
SOURCE : Fédération autonome de l'enseignement (FAE)

Armand Dubois, conseiller au Service des communications
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