L'Association des Pompiers de Montréal qualifie de strict minimum tardif et d'insuffisant, l'investissement de 6,4 M$ annoncé par la ville de Montréal le 3 juillet dernier au chapitre des équipements de protection individuelle (ÉPI) de ses 2400 pompiers
MONTRÉAL, le 9 juill. 2025 /CNW/ - L'Association des pompiers de Montréal a tenu aujourd'hui à rectifier les faits avancés par la ville de Montréal au moment de son annonce des jours derniers, bien qu'elle dise accueillir favorablement tout investissement dans le Service de sécurité-incendie, et plus particulièrement dans les services de soutien à ses membres qui ont été non seulement ignorés, mais aussi dramatiquement réduits au fil des ans.
« Ce prétendu nouvel investissement n'est rien de plus que la réinstauration d'une partie des postes permanents et des sommes afférentes qui existaient avant les coupures budgétaires des années précédentes » a précisé le président, Chris Ross, en affirmant s'interroger grandement sur l'intérêt réel de l'employeur. Pour l'Association, la communication de l'employeur à ce sujet occulte d'importantes nuances.
Au cours des 15 dernières années, 92 pompiers montréalais ont vu leur décès reconnu comme une maladie professionnelle par la CNESST. À eux seuls, ils représentent 90 % de tous les décès liés aux maladies professionnelles chez les pompiers du Québec : « un triste rappel des risques auxquels nous faisons face quotidiennement », a poursuivi le leader syndical. En 2023, le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC), reconnaissant ces risques, a classé la profession de pompier comme cancérigène de groupe 1, soit dans la même catégorie que celle qu'occupe tristement l'amiante. En dépit de cette conjoncture mondialement reconnue, les demandes incessantes de l'Association depuis 2018 pour des investissements visant à mieux protéger la santé et la sécurité de ses membres sont restées lettre morte. « Pire encore, cinq ans après l'entrée en vigueur des exigences de 2020 sur la décontamination de nos équipements, l'employeur ne procédait au lavage des habits de combat qu'une seule fois par année, plutôt qu'après chaque exposition et contamination » a renchéri monsieur Ross.
Celui-ci a souligné que l'Association a dû porter plainte à la CNESST, l'automne dernier, l'exhortant à intervenir face à la négligence délibérée de l'employeur envers la santé et la sécurité de ses membres. Pour l'Association, l'annonce des jours derniers, faite en grandes pompes par l'employeur, se résume en réalité à une mise en conformité tardive, voire une opération de relations publiques pure, craignant les obligations légales qui en découlent, soit l'imposition de sévères amendes. En s'attribuant le mérite de cet investissement, la Ville omet, par ailleurs, de mentionner que c'est l'intervention de la CNESST qui l'a forcée à faire une priorité de la santé et de la sécurité de ses pompières et pompiers.
Selon le leader syndical, cet investissement ne représente qu'un strict minimum qui permet à peine au Service de sécurité-incendie (SIM) de garder la tête hors de l'eau, à ce chapitre, alors qu'au quotidien, il n'est pas rare de constater lors d'incendies à répétition qu'entre 10 et 30 camions sont mis hors service sur l'île de Montréal, uniquement parce que l'employeur manque non seulement d'habits de combat de rechange, mais aussi de la capacité de les laver.
« Cette situation symptomatique est anormale et extrêmement dangereuse dans ce qui est le plus grand service de sécurité-incendie du Québec, et le deuxième en importance au Canada » a conclu le président de l'APM assurant que l'Association continuera de se battre pour obtenir les ressources et les procédures que méritent celles et ceux qui risquent leurs vies pour les citoyens de cette ville.
SOURCE Association des pompiers de Montréal

Source : Chris Ross, président, Association des Pompiers de Montréal, Contact : Alexandre Dumas, 514-898-4636 (cellulaire), [email protected]
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