Une croissance économique au ralenti et les pressions grandissantes exercées par les soins de santé pèsent sur les finances publiques de l'Ontario English
OTTAWA, le 2 févr. 2012 /CNW/ - D'après une analyse réalisée par Le Conference Board du Canada, la croissance économique au ralenti qui caractérisera les prochaines années en Ontario empêchera la province d'équilibrer son budget avant 2021-2022. Pour arriver à cet équilibre en 2022, le gouvernement de l'Ontario devra freiner la hausse des coûts des soins de santé bien en deçà des taux de croissance enregistrés ces dix dernières années.
Le Conference Board estime que la croissance économique potentielle réelle (ou viable) en Ontario recule à 1,9 p. 100 par année, ce qui se traduira à plus long terme par un niveau de recettes publiques annuelles inférieur aux attentes.
« La lente croissance anticipée de la production potentielle de l'Ontario à long terme joue un rôle de premier plan dans nos prévisions des recettes dont disposera le gouvernement pour financer les services publics, en particulier les soins de santé », explique Glen Hodgson, vice-président principal et économiste en chef.
« Si les résidants de l'Ontario veulent que leur système de santé public continue de se développer au rythme des dernières années ou à peu près, ils devront vraisemblablement en assumer les coûts en payant davantage d'impôts. Si les Ontariens s'opposent à cette solution, d'autres changements devront probablement être apportés à l'offre de soins de santé publics en Ontario. »
Une population vieillissante et une croissance plus lente de la main-d'œuvre limiteront l'augmentation du produit intérieur brut (PIB) nominal (croissance économique réelle plus inflation) de l'Ontario à 3,9 p. 100 en moyenne durant la période prévisionnelle de 2011 à 2030. L'Ontario subit aussi les contrecoups du climat économique plus difficile qui règne aux États-Unis.
Dans son budget de 2011, le gouvernement de l'Ontario a déposé un plan qui lui permettra d'éliminer son déficit budgétaire annuel — qui, selon les prévisions, devrait s'élever à 16 milliards de dollars cette année — en 2017-2018. Ces prévisions reposent sur une limitation de l'augmentation des dépenses totales de programmes à seulement 1,7 p. 100 par année au cours des sept prochaines années. Le gouvernement s'est engagé à freiner la croissance annuelle des dépenses en santé, qui passera du rythme de 7 p. 100 — celui des dix dernières années — à seulement 3 p. 100 par année à partir de 2012-2013. Cela dit, même si l'objectif de dépenses est rencontré, une croissance des recettes plus faible que celle attendue retardera le moment où l'équilibre budgétaire sera atteint.
Le rapport du Conference Board intitulé Perspectives économiques et financières de l'Ontario : des défis à l'horizon fait la lumière sur les difficultés budgétaires de l'Ontario de trois manières :
- Il estime la croissance économique potentielle de l'Ontario à long terme. La production potentielle dépend de trois facteurs principaux : la projection de main-d'œuvre disponible en Ontario; l'investissement en matériel et en immobilisation; et la croissance de la productivité;
- Il produit un modèle des dépenses en santé et en éducation qui tient compte de l'évolution démographique, des progrès de la technologie et de l'accès aux services, et des tendances des facteurs de coût dans ces secteurs, le tout sur un horizon prévisionnel à long terme;
- Il estime quand le gouvernement de l'Ontario aura des chances de rééquilibrer ses livres, d'après des projections révisées des recettes - et selon des hypothèses différentes concernant les dépenses, en particulier dans le domaine de la santé. Chacun des trois scénarios envisagés part des mêmes perspectives économiques, lesquelles déterminent la croissance des recettes.
« Sur le plan budgétaire, les scénarios mettent en évidence les défis que devra relever le gouvernement de l'Ontario : arriver à maîtriser la croissance des dépenses en santé, transformer le système public de prestation des soins de santé en Ontario ou augmenter ses recettes, ou une combinaison des trois », ajoute Glen Hodgson.
Scénario 1 : « S'en tenir au plan de dépenses » - Pour que le gouvernement atteigne son objectif de budget équilibré d'ici 2017-2018, il devra ralentir la croissance de ses dépenses de programmes à 0,7 p. 100 par année dès l'an prochain.
Scénario 2 : « S'adapter au vieillissement de la population » - Depuis 10 ans, les dépenses de la santé ont augmenté en moyenne de près de 7 p. 100 par année. Si le gouvernement augmente ses dépenses en soins de santé pour tenir compte de la croissance démographique et de l'inflation, les coûts devraient s'accroître au rythme de 4,7 p. 100 en moyenne par année. Ce chiffre est bien supérieur à l'objectif actuel du gouvernement de l'Ontario et supérieur à l'estimation que fait le Conference Board de la croissance viable du PIB nominal. Selon ces hypothèses, le gouvernement provincial ne serait pas en mesure de rééquilibrer son budget d'ici 2031, dernière année de l'analyse.
Scénario 3 : « Maintenir la croissance des dépenses » - D'après cette prévision, le financement du système de soins de santé de l'Ontario se poursuivrait à un rythme de croissance plus proche de ce qu'il a été récemment (5,6 p. 100 par année) tout en maintenant la restriction des dépenses dans les autres programmes. Pour générer davantage de recettes dans ce contexte, le gouvernement serait obligé d'augmenter le taux de la taxe de vente provinciale, qui passerait de 8 à 15 p. 100 pour que le gouvernement puisse équilibrer son budget d'ici 2017-2018.
Ce rapport a été préparé par l'Alliance canadienne pour des soins de santé durables (ACSSD) du Conference Board du Canada. Lancée en mai 2011, l'ACSSD a pour objet de fournir aux chefs d'entreprise et aux décideurs du Canada des analyses quantitatives, étoffées et tournées vers l'avenir, de la durabilité du système de soins de santé au Canada dans toutes ses facettes. L'ACSSD incite activement les dirigeants des secteurs public et privé à contribuer à l'élaboration de son programme de recherche. Plus de 30 sociétés et organisations ont investi dans cette initiative à laquelle elles apportent des orientations, une expertise et un soutien financier très précieux.
Brent Dowdall, Relations avec les médias, tél. : 613-526-3090, poste 448
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