Un programme d'enseignement des langues sur huit a fermé ses portes : les politiques en matière d'immigration mettent en péril le secteur des langues officielles du Canada English
OTTAWA, ON, le 24 juill. 2025 /CNW/ - Selon Langues Canada, plus de 13 % des programmes accrédités d'enseignement du français et de l'anglais au Canada ont fermé leurs portes au cours du premier trimestre de 2025, ce qui représente la plus forte chute de l'histoire du secteur. Le nombre de programmes accrédités d'enseignement des langues officielles est maintenant à son plus bas niveau depuis 2011.
Le secteur a connu un ralentissement spectaculaire ces dernières années. En 2019, il générait 6,7 milliards de dollars en activité économique et soutenait plus de 75 000 emplois. En 2024, ces chiffres ont chuté à 3,7 milliards de dollars et 35 000 emplois, malgré la réputation mondiale du Canada en matière d'enseignement linguistique de qualité et sa reconnaissance comme destination de choix pour l'apprentissage du français et de l'anglais.
« Le système d'immigration canadien est devenu imprévisible et peu accueillant », a déclaré Gonzalo Peralta, directeur général de Langues Canada. « Les étudiants et leurs familles considèrent désormais le Canada comme un pays trop risqué et les établissements constatent que les programmes de langues officielles ne sont plus viables financièrement. »
Une crise dont le Canada est lui-même responsable
En 2024 seulement, 13 changements majeurs ont été apportés au Programme des étudiants étrangers d'IRCC, tous en réponse à des problèmes sans liens avec l'enseignement des langues, tels que les pénuries de logements et de main-d'œuvre. Pourtant, personne n'a tenu compte de l'impact sur les programmes de langues officielles du Canada, qui jouent un rôle unique et stratégique dans l'infrastructure, la productivité et l'identité nationales.
Ces programmes n'étaient pas responsables de la pénurie de logements (la plupart des étudiants vivent dans des familles canadiennes pendant leurs études) et n'ont pas supplanté les travailleurs canadiens (les étudiants en langues ne sont pas autorisés à travailler). Ils ont néanmoins été les principales victimes de politiques mal ciblées.
Le plus récent changement de politique empêche les étudiants inscrits dans des programmes de langues officielles de faire une transition en douceur vers des programmes postsecondaires, démantelant ainsi des passerelles efficaces et bien établies entre établissements canadiens. Cette mesure sape non seulement des décennies de collaboration fructueuse, mais place également les étudiants et leurs familles dans des situations précaires. Comme le fait remarquer M. Peralta, « nous exprimons à juste titre notre inquiétude lorsque des étudiants canadiens se voient refuser des opportunités aux États-Unis en raison de politiques américaines injustes, mais la vérité est que des dizaines de milliers d'étudiants internationaux déjà présents au Canada sont aujourd'hui confrontés à des injustices similaires ici ».
Rétention, productivité et intégration à risque
Des recherches montrent que les étudiants internationaux qui suivent des programmes linguistiques avant d'entreprendre des études postsecondaires au Canada obtiennent de meilleures notes et affichent un taux de rétention plus élevé, ce qui représente un retour sur investissement appréciable pour les établissements. Ces programmes favorisent également une meilleure intégration dans nos communautés et contribuent à rendre la main-d'œuvre plus sûre et plus productive.
« La langue n'est pas seulement un résultat d'apprentissage, c'est une infrastructure nationale », a ajouté M. Peralta. « Elle est le moteur de la réussite scolaire, de la productivité au travail et de la cohésion sociale. »
Une perte d'identité
Au-delà des considérations économiques et de la réussite des étudiants, l'érosion du secteur de l'enseignement des langues officielles du Canada représente une perte culturelle profonde. L'identité bilingue du Canada est une pierre angulaire de nos valeurs et de notre image de marque à l'échelle mondiale. À mesure que les programmes linguistiques disparaissent, l'engagement du Canada envers l'inclusion, la diversité et l'identité commune à travers ses langues officielles s'effrite également.
Comme le conclut M. Peralta : « J'espère que notre nouveau gouvernement se demandera comment l'enseignement des langues officielles peut constituer un avantage stratégique pour le pays, en tant qu'infrastructure permettant de réaffirmer l'identité canadienne, de soutenir la productivité à travers tous les secteurs et de favoriser l'inclusion et la cohésion sociale au sein de nos communautés. »
À propos de Langues Canada
Langues Canada est le porte-parole des fournisseurs de services d'enseignement des langues officielles du Canada. Nos 170 membres comprennent des programmes de français et d'anglais offerts dans des collèges et universités publics et des écoles de langues privées, répartis dans neuf provinces. Collectivement, ils ont accueilli 97 000 étudiants internationaux et canadiens dans les salles de classe et les communautés canadiennes en 2024 (contre 150 000 en 2019). Les membres de Langues Canada s'engagent à respecter le Cadre d'assurance de la qualité et le programme d'accréditation de LC, qui sont fondés sur la protection des étudiants, la qualité de l'enseignement et les pratiques commerciales éthiques. Pour en savoir plus, visitez le site languescanada.ca.
SOURCE Langues Canada

Contact : Marie-Claude Loiselle, Agente aux communications, Langues Canada, +1 450-775-2883, [email protected]
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