Renaud-Bray : déjà un an de grève crève-cœur
QUÉBEC, le 5 déc. 2025 /CNW/ - Voilà maintenant un an que les employé-es des succursales de Laurier Québec et des Galeries de la Capitale ont dû avoir recours à la grève pour faire valoir leur droit : celui de travailler dignement sans être confiné à une situation de pauvreté permanente. Un an à se buter à l'intransigeance du groupe Renaud-Bray, qui persiste à offrir un salaire de 15 sous supérieur au salaire minimum.
Une action symbolique aura d'ailleurs lieu ce samedi, entre 11 h et 13 h, devant Laurier Québec, sur l'avenue Jean-De Quen. Plusieurs manifestantes et manifestants sont attendus.
« Le fait que nous soyons encore dans la rue aujourd'hui démontre à quel point nous sommes déterminés à améliorer nos conditions de travail, affirme le président du syndicat, Jimmy Demers. Les offres de Renaud-Bray ont été fortement rejetées par les employé-es, et depuis, la direction n'a posé aucun geste pour faire avancer la négociation. Une telle attitude est insultante, mais nous ne baisserons pas les bras ».
La présidente de la CSN, Caroline Senneville, a voulu témoigner son estime envers les travailleuses et les travailleurs. « Les grévistes de Renaud-Bray se butent à un employeur réprimandé à plus d'une reprise par le tribunal pour avoir négocié de mauvaise foi, pour s'être ingéré dans les affaires syndicales et avoir utilisé des briseurs de grève. Malgré cela, ils sont toujours debout, et la CSN les appuiera jusqu'au bout. C'est à ça que ça sert un syndicat, malgré ce qu'en pense le ministre Boulet, qui n'a pas daigné lever le petit doigt pour rappeler cet employeur à l'ordre. »
« Renaud-Bray n'a pas de cœur, j'achète ailleurs »
Depuis le mois dernier, la CSN fait campagne pour inciter la population de la région de Québec à ne plus acheter chez Renaud-Bray, et ce, tant que ce conflit de travail n'est pas réglé. « Les gens nous le disent, ils sont tannés de cette attitude méprisante de la part de Renaud-Bray », affirme la présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches, Barbara Poirier. « Alors que les Fêtes approchent, c'est le temps d'être solidaires envers les grévistes en achetant ailleurs que chez Renaud-Bray, d'autant plus que plusieurs librairies indépendantes font aussi les frais de son comportement bien peu respectueux envers le milieu du livre. »
Le groupe Renaud-Bray devra à nouveau se défendre d'intimidation envers ses employé-es : le 18 novembre dernier, la CSN a déposé une plainte au Tribunal administratif du travail (TAT) dans la foulée de la fermeture de la succursale des Galeries de la Capitale.
« Personne n'est dupe : nous savons très bien que Renaud-Bray tente de se débarrasser d'un syndicat qui lui tient tête, tout en intimidant l'ensemble de ses employé-es. Et ça, ce n'est pas permis par le Code du travail qui prévaut au Québec », rappelle le président de la Fédération du commerce-CSN, Serge Monette.
En grève générale illimitée depuis le 6 décembre 2024, les employé-es des Galeries de la Capitale et de Laurier Québec se sont prononcés en juillet dernier à 93 % contre les dernières offres de l'employeur, après que celui-ci eut demandé au TAT d'ordonner un tel vote. Depuis, aucune offre de négociation n'a été déposée par l'entreprise de Blaise Renaud.
Ce n'est pas la première fois que Renaud-Bray est poursuivi devant le tribunal pour avoir enfreint les dispositions du Code du travail. Dans une décision datée du 5 août 2024, le TAT avait déclaré la direction des succursales de Laurier Québec et des Galeries de la Capitale coupable d'avoir entravé les activités syndicales et manqué à son obligation de négocier de bonne foi. Le 6 décembre 2024, une ordonnance provisoire émise par le tribunal interdisait au groupe Renaud-Bray d'utiliser des briseurs de grève, après avoir conclu à la présence d'au moins trois d'entre eux dans les succursales en conflit.
À propos
La convention collective des 60 employé-es des librairies Renaud-Bray de Laurier Québec et des Galeries de la Capitale est échue depuis le 31 décembre 2023. Depuis le début de la négociation, en novembre 2023, une vingtaine de rencontres ont eu lieu, dont 16 en présence d'une conciliatrice du ministère du Travail. Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Librairie Renaud-Bray-CSN est affilié à la Fédération du commerce-CSN et au Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches-CSN. Forte de ses 330 000 membres, la Confédération des syndicats nationaux est présente dans l'ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.
SOURCE CSN - Confédération des syndicats nationaux

Pour renseignements : François L'Écuyer, Service des communications de la CSN, 514 949-8973, [email protected]
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