Régime forestier - Un pas en avant pour les producteurs forestiers, mais le sol demeure friable
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Fédération des producteurs forestiers du Québec (FPFQ)30 avr, 2025, 14:08 ET
LONGUEUIL, QC, le 30 avril 2025 /CNW/ - La Fédération des producteurs forestiers du Québec (FPFQ) prend acte du projet de nouveau régime forestier déposé par la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Mme Maïté Blanchette Vézina. S'il présente plusieurs mesures intéressantes et constructives, la FPFQ émet certaines réserves et offre sa collaboration pour l'améliorer afin de répondre pleinement aux attentes des producteurs.
La FPFQ est satisfaite que la ministre ait introduit dans l'objet de la loi le concept de favoriser la contribution de la forêt privée à l'approvisionnement des usines de transformation du bois. Cet ajout témoigne d'une volonté de miser sur le grand potentiel des boisés des 162 900 propriétaires forestiers du Québec et démontre une réelle volonté d'inclure la forêt privée au cœur du régime forestier renouvelé. Toutefois, elle regrette que la ministre ne renforce pas le principe de résidualité, obligeant le ministère à privilégier l'achat de bois des forêts privées par les usines avant d'octroyer des volumes résiduels des forêts publiques.
« Si la volonté du gouvernement est de miser sur le potentiel de la forêt privée, il est impératif que ce principe soit amélioré pour nous garantir un accès aux marchés, tant dans les périodes creuses que fastes d'un cycle économique », a indiqué le président de la FPFQ, M. Gaétan Boudreault.
Qui plus est, la transformation radicale de la gestion des forêts publiques pourrait avoir une incidence sur la concurrence livrée par l'État aux producteurs. Pensons à l'octroi des licences d'aménagement forestier à l'industrie forestière pour une période de 10 ans, rendant la reddition de compte laborieuse quant au respect de la résidualité par les détenteurs de licences. Ou bien aux mécanismes d'établissement des redevances sur le bois des forêts publiques qui demeurent pour l'instant nébuleux et à la discrétion du ministère qui abolit le Bureau de mise en marché des bois. Pour M. Gaétan Boudreault, « le principe de la résidualité ne peut reposer uniquement sur une consultation lors de l'établissement de droits forestiers conférés aux industriels, il doit aussi s'appuyer sur la vente de bois des forêts publiques à un juste prix respectant les conditions de coût de production en forêt privée ».
Cependant le nouveau régime forestier répond à deux attentes significatives pour les producteurs forestiers. Premièrement, il prévoit simplifier l'environnement réglementaire des producteurs en transférant la responsabilité de la réglementation sur l'aménagement des forêts privées des municipalités locales vers les MRC. Ce changement permettra de faciliter les échanges entre les acteurs du monde municipal et forestier afin d'harmoniser le cadre réglementaire. Deuxièmement, la ministre introduit une clause lui permettant de diminuer les volumes de bois récoltés en forêt publique advenant qu'une perturbation entraîne la destruction de massifs forestiers en forêt privée. Même si le mécanisme réglementaire nous semble complexe, l'objectif est de permettre une récupération plus rapide et significative de bois en perdition des forêts privées, sans risquer d'engorger les marchés.
« Ces deux éléments devraient favoriser l'environnement d'affaires des producteurs forestiers. Il s'agit d'un pas en avant pour les producteurs forestiers, mais le sol demeure friable. C'est pourquoi nous avons signifié notre intérêt à prendre part aux consultations particulières afin d'offrir notre collaboration aux parlementaires pour améliorer le prochain régime forestier », a conclu M. Gaétan Boudreault.
La forêt privée québécoise appartient à 162 900 individus, familles et entreprises. Tour à tour, ces propriétaires fournissent environ un cinquième de l'approvisionnement en bois rond de l'industrie forestière québécoise. Les activités sylvicoles effectuées en forêt privée et la transformation du bois qui y est récolté génèrent des revenus annuels de 4,7 G$ et près de 24 300 emplois.
SOURCE Fédération des producteurs forestiers du Québec (FPFQ)

Renseignements : Vincent Miville, ing.f., M. Sc., Directeur général, Fédération des producteurs forestiers du Québec, T. 450 679-0540, poste 8201, [email protected] foretprivee.ca
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