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Office de consultation publique de Montréal (Ville de Montréal)10 juil, 2025, 16:58 ET
MONTRÉAL, le 10 juill. 2025 /CNW/ - « Ton voisin qui vit dehors, c'est quand même ton voisin ». Voilà l'un des messages forts qui ressort de la consultation menée par l'Office de consultation publique de Montréal (OCPM) sur l'itinérance et la cohabitation sociale, dont le rapport est rendu public aujourd'hui.
Il est le fruit de près de 10 mois de travail au cours desquels l'OCPM a déployé une démarche visant à recueillir le témoignage d'une grande diversité de personnes en multipliant les mécanismes de consultation : ateliers, séances publiques, auditions mobiles, etc. Cela a permis de rejoindre un large éventail de personnes : commerçants, organismes communautaires, experts, institutions et citoyens de tout horizon. En outre, l'OCPM est allé à la rencontre des personnes en situation d'itinérance -- dans les quartiers, les campements, les haltes et autres lieux de vie -- pour recueillir directement leurs témoignages et faire résonner leur voix.
« Il faut saluer le courage dont a fait preuve la Ville de Montréal en confiant un mandat d'une telle importance à l'OCPM. Ce faisant, elle a reconnu l'importance d'engager un dialogue avec la population pour identifier des pistes d'action appropriées, malgré la complexité et la sensibilité du sujet. Face aux décisions courageuses qu'elle doit prendre, la Ville témoigne aussi de la confiance qu'elle a envers l'OCPM, et en sa capacité à lui fournir un éclairage essentiel basé sur un exercice rigoureux, crédible et transparent », a tenu à souligner le président de l'OCPM, Philippe Bourke.
Contexte et mandat
Face à une crise de l'itinérance grandissante, visible et préoccupante, et la nécessité de favoriser l'implantation de ressources, la Ville de Montréal a mandaté l'OCPM pour explorer « les conditions de succès permettant d'assurer la cohabitation sociale et une intégration harmonieuse des ressources pour les personnes en situation d'itinérance dans les quartiers de la métropole ».
La notion de cohabitation a généré des positions parfois polarisantes s'appuyant sur des préoccupations légitimes; comment trouver l'équilibre entre la survie des uns et la qualité de vie des autres ?
En raison de son champ de compétences limité en matière d'itinérance, la Ville a orienté le mandat sur la question de l'implantation des ressources et la cohabitation sociale. En conséquence, malgré une réception globalement positive, plusieurs intervenants ont regretté cette portée limitée en avançant qu'on ne peut traiter la cohabitation sans envisager la crise de l'itinérance dans son ensemble. Ils ont en outre souligné que cela a le défaut de donner l'impression que l'accès à des services essentiels doit être validé par les citoyens ayant un toit.
La commission a également entendu les préoccupations légitimes des résidents riverains. Plusieurs ont déploré la difficile cohabitation aux abords de ressources. À l'opposé, elle a également pris acte de la grande vulnérabilité dans laquelle se trouvent de trop nombreux montréalais et montréalaises.
Des constats, des avis et des recommandations
Un des principaux constats de la commission concerne le déficit majeur qui existe sur le plan de la gouvernance en matière de lutte à l'itinérance. Ce déficit se traduit par un manque de leadership, mais aussi de clarté et d'imputabilité quant aux rôles et responsabilités des acteurs impliqués.
Selon la commission, il revient au gouvernement du Québec d'assumer un leadership fort en matière de lutte à l'itinérance. Quant à la Ville de Montréal, la commission lui recommande d'assumer le leadership en matière de cohabitation. Elle doit à cette fin utiliser tous les outils dont elle dispose pour faciliter l'implantation des ressources et apaiser les tensions bien réelles que certaines entrainent, de manière parfois criante dans quelques secteurs.
La commission estime par ailleurs que les personnes en situation d'itinérance doivent être formellement reconnues comme des membres à part entière de la communauté montréalaise. Elle recommande donc que la Ville déclare officiellement leur citoyenneté et qu'elle réduise les obstacles à l'exercice de leurs droits, incluant le droit de vote.
Le rapport contient un total de 22 recommandations pour la ville ainsi que 10 avis s'adressant aux autres paliers gouvernementaux. Ainsi, bien que le rapport soit adressé à la Ville de Montréal, la commission espère ainsi que les gouvernements provincial et fédéral se saisiront du rapport et prendront acte du rôle qui leur revient.
La démarche de consultation aura permis de rejoindre plus de 3 900 personnes, dont plusieurs en situation de vulnérabilité.
Le rapport complet est disponible sur le site de l'OCPM. Il sera prochainement déposé au prochain conseil municipal.
Cliquez sur les liens plus bas afin d'accéder :
- Au rapport de consultation
- Au document « Le rapport sur l'itinérance en un clin d'œil
- La vidéo introductive
À propos de l'Office de consultation publique de Montréal
L'Office de consultation publique de Montréal (OCPM), créé en septembre 2002 et inscrit à la Charte de la Ville de Montréal, est un organisme indépendant qui réalise les mandats de consultation publique confiés par le conseil municipal ou le comité exécutif de la Ville de Montréal. Les commissaires de l'OCPM ne sont ni des élus ni des employés municipaux et mènent les consultations publiques de manière indépendante et en toute impartialité.
SOURCE Office de consultation publique de Montréal (Ville de Montréal)

Renseignements: Gabriel Martre-Dufour, Chargé aux communications, Office de consultation publique de Montréal, Téléphone : 514 872-8810, [email protected]
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