Projet de loi 3 : une attaque directe contre la démocratie et la collectivité
QUÉBEC, le 30 oct. 2025 /CNW/ - La Centrale des syndicats démocratiques (CSD) dénonce avec vigueur le projet de loi 3 déposé aujourd'hui par le ministre du Travail, Jean Boulet, Loi visant à améliorer la transparence, la gouvernance et le processus démocratique de diverses associations en milieu de travail. Ce projet de loi s'inscrit dans une série d'initiatives qui affaiblissent les moyens d'action des syndicats et entravent leurs capacités de négociation.
Sous prétexte d'améliorer « la transparence syndicale, la gouvernance et le processus démocratique », le projet de loi 3 vise, dans les faits, à remettre en question le rôle même des organisations syndicales et, plus largement, le principe de collectivité sur lequel repose notre démocratie et la capacité des organisations à assumer leurs missions.
« Soyons francs au moins, ce projet de loi ne vise pas véritablement la transparence : il cherche à faire taire les contre-pouvoirs. Il vise à enlever les moyens de s'opposer et à concentrer toujours plus de décisions entre les mains du gouvernement et à réduire la portée du mouvement syndical. C'est tellement plus simple d'imposer ses vues quand on fait taire tous ceux et celles qui pouvaient s'exprimer. Lorsqu'on s'en prend au principe de la collectivité, c'est la démocratie elle-même qu'on fracture », déclare Luc Vachon, président de la CSD.
Un projet de loi qui affaiblit la capacité des travailleuses et travailleurs d'agir
Le projet de loi 3 s'ingère dans la liberté des personnes syndiquées de décider des orientations de leur association syndicale et limite leur capacité d'agir.
« En s'immisçant dans les règles internes, en fragmentant les cotisations et en imposant un réel carcan bureaucratique, le projet de loi 3 affaiblit le sens de la liberté d'association et les capacités d'actions collectives des travailleuses et des travailleurs, notamment pour améliorer leurs conditions de travail, tout simplement, non seulement le gouvernement se mêle de ce qui ne le regarde pas, mais il devrait regarder dans sa propre cour si lui-même est un exemple de transparence et de bonne conduite », ajoute Luc Vachon.
La CSD craint également que le projet de loi annonce un recul majeur en matière de relations de travail et une rupture du dialogue social, avec comme résultante des conflits de travail de plus en plus acrimonieux.
Les syndicats comme acteurs de changement sociaux
La CSD rappelle que les syndicats défendent l'ensemble des travailleuses et des travailleurs, et participent à l'amélioration de toute la société québécoise, notamment en contribuant à l'amélioration des conditions de travail, de la sécurité du travail et de la justice sociale.
« Les syndicats font partie des solutions pour l'avenir du Québec. Les affaiblir, c'est fragiliser l'ensemble de notre société. Nous continuerons à défendre le droit d'association, la primauté du droit, la liberté d'expression, la force de la collectivité et le rôle essentiel des syndicats dans notre démocratie », conclut Luc Vachon.
La CSD poursuivra son analyse détaillée du projet de loi et défendra son point de vue lors des travaux en commission parlementaire.
À propos de la CSD
La CSD est l'une des quatre centrales syndicales du Québec. Elle représente quelque 71 000 membres qui œuvrent dans la plupart des secteurs d'activité économique du Québec, à l'exception des fonctions publiques fédérale et provinciale.
SOURCE Centrale des syndicats démocratiques

Renseignements : Marilou Gagnon, Conseillère syndicale aux communications, (514) 248-6277, [email protected]; Simon Lajoie, Conseiller syndical aux communications, (514) 662-5495, [email protected]
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