Plan pour une économie verte : un plan technocratique sans vision sociale
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(FTQ) Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec20 juin, 2025, 11:31 ET
MONTRÉAL, le 20 juin 2025 /CNW/ - La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) réagit vivement à la publication du cinquième Plan de mise en œuvre 2025-2030 (PMO), du Plan pour une économie verte (PEV). Malgré les milliards annoncés et l'abondance de mesures techniques, le PMO échoue une fois de plus à intégrer les travailleurs et les travailleuses dans sa vision. Aucune mention de transition juste, aucune stratégie pour la mobilisation de la main-d'œuvre, aucun mécanisme de dialogue social, aucune cible pour le secteur industriel et manufacturier. Pour la FTQ, ce n'est pas un plan de transition, c'est un programme d'investissement déconnecté du monde du travail.
« C'est un plan qui parle de carbone, de GES, de subventions… mais jamais des gens. Le mot "transition juste" est totalement absent. On est devant une feuille de route technocratique, froide, qui oublie qu'il y a des travailleurs et travailleuses derrière chaque tonne d'émission à réduire », dénonce le secrétaire général de la FTQ, Denis Bolduc.
Une transition sans les premiers concernés
Le PMO propose 73 mesures réparties dans divers secteurs (transport, bâtiments, industries), mais aucune ne comporte un volet d'accompagnement structuré pour les travailleurs et les travailleuses. Il n'y a ni projection des impacts sectoriels, aucun scénario de décarbonation sectoriel, ni stratégie de requalification, ni programme dédié aux régions vulnérables.
Même dans les mesures les plus coûteuses -- comme la décarbonation industrielle ou l'électrification du transport lourd -- le gouvernement évacue complètement les enjeux de main-d'œuvre et de dialogue social. L'ensemble du document repose sur une vision de la transition, au détriment d'une gouvernance partagée avec les partenaires syndicaux et les employeurs.
L'analyse d'impact : un exercice accessoire
L'analyse d'impact économique et climatique qui accompagne le plan, loin de compenser ces lacunes, confirme l'angle mort social du gouvernement. Elle modélise les émissions, les dépenses et les gains économiques attendus, mais ne dit rien des effets humains.
« L'analyse d'impact donne l'illusion de la rigueur, mais elle évite les vraies questions. C'est un outil de validation politique, pas une lecture sérieuse des effets de la transition sur la société », tranche Denis Bolduc.
La FTQ appelle à un vrai changement de cap
La FTQ rappelle que la réussite de la transition passe par l'engagement des travailleurs et des travailleuses, et non par leur marginalisation. La centrale syndicale demande :
- Une étude prospective des impacts des changements climatiques sur les emplois;
- Une modélisation de décarbonation par secteur d'activité;
- Des cibles sectorielles pour le secteur industriel et manufacturier
- L'instauration d'une table de dialogue social permanente sur la transition juste ;
- L'intégration de mesures de soutien, de formation et de reconversion dans chaque secteur visé par le PMO ;
- L'arrimage des cibles climatiques avec des objectifs sociaux, régionaux et économiques clairs.
La FTQ, la plus grande centrale syndicale au Québec, représente plus de 600 000 travailleurs et travailleuses.
SOURCE (FTQ) Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec

Renseignements : Jean Laverdière, 514 893-7809, [email protected]
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