Palmarès 2024: 271 municipalités dépassent leurs normes de rejets autorisés et 18 les ont dépassé plus de 100 fois
MONTRÉAL, le 13 nov. 2025 /CNW/ - La Fondation Rivières rend public le palmarès des municipalités quant à l'intensité de leurs déversements d'eaux usées rejetées sans traitement dans les lacs et rivières du Québec. Au total, 415 municipalités ont connu 44 809 épisodes de déversements d'eaux usées dans les lacs et rivières en 2024, une diminution de près de 6 000 par rapport à l'année précédente qui s'expliquerait par un été très sec. Par contre, 271 municipalités ont aussi dépassé les normes de rejets fixées par le ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) pour limiter l'impact des déversements sur les milieux naturels et les usages.
Au Québec, les déversements d'eaux usées sont interdits en tout temps par temps sec (48 heures sans pluie) et tolérés jusqu'à une certaine mesure par temps de pluie. Le Ministère limite le nombre de déversements autorisés par temps de pluie durant certaines périodes sensibles, comme l'été, où les milieux naturels sont plus fragiles et où les usages sont plus importants (prises d'eau potable, baignade, etc.).
Parmi ces 271 municipalités dont les déversements ont le plus d'impact sur les cours d'eau, 18 se démarquent avec plus de 100 dépassements l'année dernière dont Thetford Mines (645 dépassements), Sorel-Tracy (627), Saint-Jean-sur-Richelieu (308), Saint-Hyacinthe (231), Québec (226), Lachute (190), Amos (186), Shawinigan (181), Coaticook (174), Saguenay (169), Victoriaville (157), Trois-Rivières (157), Salaberry-de-Valleyfield (140), Rouyn-Noranda (135), Lévis (131), Val D'Or (118), Sherbrooke (110) et, La Prairie (103).
De plus, des municipalités ont fait plus de 10 déversements interdits par temps sec, soit Québec (226), Sorel-Tracy (119), Laval (68), Saint-Eustache (33), Mirabel (20), Grande-Rivière (16) et Beauceville (11). Notons que la Ville de Québec est aux prises avec un problème lié à des refoulements du fleuve dans son réseau d'égout qui provoquent des déversements par temps sec. La Ville est en train d'effectuer des travaux correcteurs.
D'autres se sont mises en route pour corriger les problèmes, qui dans la modernisation de leur station d'épuration (Saint-Hyacinthe), dans la construction d'infrastructures vertes pour retenir l'eau de pluie (Laval et Thetford Mines) ou dans la réalisation d'un plan d'action pour identifier les travaux correctifs les plus importants (Rouyn-Noranda).
« Plusieurs municipalités se sont mises en action, mais le rythme de correction est encore très lent. Hormis le manque de financement, y a-t-il un manque de connaissances ou de volonté politique? L'accompagnement offert aux municipalités est-il suffisant et adapté aux besoins ? » s'interroge André Bélanger, directeur général de la Fondation Rivières.
En 2013, le gouvernement Marois avait misé sur le respect d'une réglementation par les municipalités dans l'exploitation de leurs ouvrages d'assainissement, mais on avait malheureusement mis fin au soutien et à l'encadrement dont elles bénéficiaient jusque-là par le ministère des Affaires municipales. Résultat? Les municipalités sont laissées à elles-mêmes, le ministère de l'Environnement n'a pas su prendre le relais et le ministère des Affaires municipales n'a plus la connaissance fine qu'il avait de ce qui se passe réellement sur le terrain.
« Le ministère des Affaires municipales doit offrir plus de soutien. Pour ce faire, il pourrait s'inspirer des bureaux de projets régionaux mis en place pour soutenir les régions dans l'adaptation aux inondations qui assurent un bon arrimage entre les acteurs ministériels et les acteurs sur le terrain. Des bureaux de projets dédiés à la mise aux normes des infrastructures permettraient de planifier des interventions basées sur les ouvrages et les municipalités les plus problématiques avec un accompagnement personnalisé », dit André Bélanger.
À propos de l'indice d'intensité des déversements
Le palmarès s'appuie sur les données du MELCCFP disponibles depuis 2017. L'indice d'intensité, développé par la Fondation Rivières, tient compte de la durée des déversements et de la taille de l'ouvrage qui déborde. L'indice des déversements par habitant permet de comparer les déversements en fonction de la population.
Toutes les données du palmarès sont accessibles via la carte des déversements des eaux usées qui permet de connaître les performances et les dépassements pour chacun des ouvrages d'assainissement d'une municipalité.
Les déversements d'eaux usées affectent les espèces aquatiques et, plus largement, la biodiversité. Ils nuisent aux espèces aquatiques en les exposant à une multitude de contaminants et en les privant d'oxygène. Ils peuvent affecter la qualité de l'eau aux prises d'eau potable et compliquent les opérations de traitement et de désinfection requises pour éliminer un maximum d'éléments nuisibles à la santé. En été, les déversements compromettent la disponibilité de sites de baignade sécuritaire et les activités nautiques.
À propos de la Fondation Rivières
Depuis plus de 20 ans, la Fondation Rivières œuvre à préserver, restaurer et mettre en valeur le caractère naturel des rivières. Elle contribue à assurer la qualité de l'eau et l'accès à l'eau pour la population québécoise, en tenant compte des dimensions sociales, environnementales et économiques.
Consultez le palmarès 2024 : https://bit.ly/4eDTWq7
Carte interactive : https://bit.ly/4fsiGTD
FAQ Palmarès : https://bit.ly/4fxXY4X
SOURCE Fondation Rivières

Source : Étienne Pagé, Responsable des opérations, Fondation Rivières, 514 272-2666, poste 309, [email protected]
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