Les régions minières doivent percevoir une part des redevances minières pour diversifier leur économie
MATAGAMI, QC, le 10 juin 2015 /CNW Telbec/ - Le 9 mars 2014, le premier ministre, M. Philippe Couillard, mentionnait qu'il souhaitait créer des fonds locaux et régionaux pour que les « communautés qui accueillent un projet de développement minier, pétrolier ou gazier sur son territoire puissent sentir les bénéfices qui y sont liés. Le partage des redevances donnera aux communautés les moyens de faire face aux défis de la croissance économique et démographique liés à cette activité. La mise en place de fonds de diversification économique permettra de se préparer dès la première journée d'exploitation d'une mine à l'après boom minier ».
« Cette annonce avait été extrêmement bien accueillie par les régions minières, car il s'agissait de l'aboutissement de 40 ans de travail acharné, qui avait d'ailleurs permis de proposer plusieurs options de réflexion et de collaboration au gouvernement du Québec » a mentionné M. Mario Provencher, maire de Rouyn‑Noranda et président de la table des préfets de l'Abitibi-Témiscamingue.
Cependant, le ministre Pierre Moreau a déclaré le 22 mai, dans le cadre des Assises de l'Union des municipalités (UMQ), que les municipalités où on ne retrouve pas de mines, de ressources naturelles exploitées, comme Montréal par exemple, pourront bénéficier de l'exploitation des ressources naturelles réalisées dans les régions ressources, afin de diversifier leurs sources de revenus.
L'an dernier, l'exploitation des ressources minérales a permis de générer des redevances de 43,7 M$. Il s'agit d'un montant tout de même modeste, qui d'aucunes façon ne permettra à l'ensemble des municipalités des régions du Québec de renflouer leurs coffres, d'autant plus que le gouvernement avait également annoncé qu'une portion des redevances minières serait versée dans le Fonds des générations, a expliqué M. René Dubé, maire de Matagami et président de l'Administration régionale Baie-James.
Mme Micheline Anctil, mairesse de Forestville et présidente de la table des préfets de la Côte-Nord, explique que « par définition, le développement minier ne constitue pas du développement durable. La seule façon de rendre durable ce type de développement est de créer un fonds qui permettra de diversifier l'économie des régions minières, dans un souci d'équité intergénérationnelle, interrégionale et de respect de la Loi sur le développement durable ». Par ailleurs, les présidents des Tables des préfets des régions minières ajoutent que chaque mine a une durée de vie limitée. Il est donc essentiel de travailler pour restreindre les impacts socioéconomiques liés à la fermeture d'une mine, et ce, dès le début des activités d'extraction minières.
M. Mario Provencher explique que les régions minières souhaitent obtenir un réel dialogue avec le gouvernement du Québec. Elles ont effectué d'importantes études et réflexions en vue de proposer des solutions constructives et structurantes au gouvernement du Québec concernant les objectifs du fonds, les besoins des régions minières, la gouvernance associée aux fonds miniers, les types d'investissement à favoriser, etc. Il insiste toutefois sur l'importance de mettre en place un fonds adapté aux réalités de chacune des communautés minières. Les impacts et les défis engendrés par l'exploitation en Abitibi-Témiscamingue, à la Côte-Nord et au Nord-du-Québec sont extrêmement différents et le gouvernement du Québec doit en tenir compte.
À propos des régions minières : Les régions Abitibi-Témiscamingue, Côte-Nord et Nord-du-Québec génèrent 96 % de l'activité minière du territoire du Québec. Cette importante industrie économique contribue au développement social et économique, mais engendre de nombreux défis liés notamment à la diversification économique, au logement, aux infrastructures municipales, à la réussite éducative et à l'employabilité.
SOURCE Administration régionale Baie-James

Simon Letendre, 819 763-1397
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