Fermeture de la Direction régionale de la sécurité civile du Nord-du-Québec
LES MAIRES JAMÉSIENS APPELLENT LE MINISTÈRE DE LA SÉCURITÉ PUBLIQUE À RECONSIDÉRER SA DÉCISION
MATAGAMI, QC, le 16 déc. 2025 /CNW/ - Le ministère de la Sécurité publique (MSP) a récemment annoncé qu'en réponse à la fermeture administrative temporaire de la Direction régionale de la sécurité civile et de la sécurité incendie du Nord-du-Québec, une analyse approfondie de la situation et de ses impacts avait été réalisée. Au terme de cette analyse, le MSP est d'avis que la mise en place d'un bureau satellite au Nord-du-Québec constitue la solution la plus solide, viable et adaptée pour soutenir les acteurs du milieu dans l'actuel contexte budgétaire.
Les maires jamésiens prennent acte de cette décision, mais demeurent préoccupés par l'absence d'éléments démontrant clairement en quoi cette solution offre une efficacité équivalente à celle d'une direction régionale pleinement enracinée sur le territoire, particulièrement dans un contexte où les enjeux de sécurité civile sont appelés à s'intensifier.
Les feux de forêt de l'été 2023 ont démontré de manière irréfutable la nécessité d'une présence enracinée de la sécurité civile au Nord-du-Québec. La pluralité des populations qui sont dispersées sur ce qui constitue la plus grande région administrative du Québec, la présence d'infrastructures hydroélectriques névralgiques, l'augmentation des risques découlant des changements climatiques, la forte concentration de ressources naturelles ainsi que le corpus législatif unique suffisent à démontrer l'importance de maintenir une direction régionale au Nord-du-Québec.
Un important recul pour le Nord-du-Québec
Au moment de l'annonce de la création d'une direction régionale en décembre 2023, le ministre de la Sécurité publique avait indiqué que cette structure visait à simplifier les processus décisionnels, à améliorer la coordination avec les municipalités et les partenaires régionaux et à accroître l'efficacité des interventions au bénéfice de la population du territoire. Les événements de l'été 2023 ont mis en lumière d'importantes failles dans la gestion des mesures d'urgence au Nord-du-Québec, notamment en raison de l'absence d'une structure régionale dédiée et pleinement ancrée sur le territoire. Ces objectifs demeurent plus pertinents que jamais.
Mme Nichèle Compartino, présidente du conseil d'administration de l'Administration régionale Baie-James, mentionne : « La décision de décembre 2023 reconnaissait la nécessité d'une équipe attitrée au Nord-du-Québec. Il est difficile de concilier ce constat avec l'orientation retenue aujourd'hui, alors que la situation n'a pas évolué. Bien que les contraintes budgétaires soient réelles, la sécurité de la population demeure une priorité non négociable. »
Considérant que l'analyse réalisée par le MSP en novembre dernier ne semble pas avoir pris en compte le contexte global et les réalités propres au Nord-du-Québec, l'Administration régionale Baie-James, à titre l'interlocutrice privilégiée du gouvernement du Québec en matière de développement régional, appelle le ministère et le ministre responsable de la région, M. Ian Lafrenière, à reconsidérer cette décision.
Ainsi, une nouvelle analyse devrait considérer les éléments de réflexion ci-dessous, qui sont essentiels pour assurer la sécurité des communautés et pour faire de ce milieu de vie un endroit propice au développement. Elle devrait également être réalisée en collaboration avec les ministères et organismes qui ont une présence au Nord-du-Québec.
Éléments de réflexion pour le MSP
- Le Nord-du-Québec est la plus grande région administrative du Québec. Cette réalité impose des coûts importants, mais requiert surtout une vision cohérente, intégrée et durable pour sa protection et son développement.
- Près de 50 % de la production hydroélectrique du Québec se situe au Nord-du-Québec et le gouvernement souhaite augmenter la capacité de production d'électricité. Cette volonté commande des plans d'intervention adaptés afin d'assurer la sécurité de ces infrastructures essentielles.
- Une forte concentration de minéraux critiques et stratégiques se trouve au Nord-du-Québec, dont 85 % des réserves et ressources de lithium identifiées au Québec. Des investissements majeurs sont prévus pour soutenir le développement de cette filière. La protection de ces infrastructures stratégiques suppose une réflexion et une planification en amont.
- Le Nord-du-Québec fournit 15 % du bois récolté au Québec et les feux de forêt de l'été 2023 ont compromis la récolte future. L'industrie forestière jamésienne se démarque par son caractère innovant, notamment par la construction modulaire pouvant contribuer significativement à la crise du logement. Les ressources sont au cœur de la stratégie d'avenir du gouvernement du Québec.
- La région Nord-du-Québec, et particulièrement le Nunavik, est vulnérable aux impacts amplifiés des changements climatiques. Le dégel du pergélisol, la dégradation rapide des infrastructures, les feux de forêt nécessitent des interventions particulières et adaptées au contexte et aux populations autochtones.
- Le corpus législatif unique en termes de gouvernance territoriale, issu notamment de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois (CBJNQ), doit être pris en compte pour mettre en place des plans d'urgence adaptés.
L'Administration régionale Baie-James réaffirme sa volonté de travailler en partenariat avec le gouvernement du Québec. Toute approche permettant de garder le cap sur le résultat, même évolutive, mérite considération. Toutefois, cette réflexion doit être orchestrée à partir du Nord-du-Québec. La connaissance fine du territoire, essentielle en situation de crise, repose sur une présence durable et enracinée au sein même des communautés concernées. Les maires jamésiens sont sans équivoque : ce n'est ni à Québec, ni au Saguenay-Lac-Saint-Jean, ni en Abitibi-Témiscamingue qu'elle se trouve.
À propos de l'Administration régionale Baie-James
L'Administration régionale Baie-James agit au bénéfice des Jamésiens pour toute question relative au développement régional. À ce titre, elle est l'interlocutrice privilégiée auprès du gouvernement. Elle soutient la concertation des partenaires et donne des avis au ministre des Affaires municipales et de l'Habitation. Également, elle établit des ententes avec les ministères et organismes gouvernementaux impliqués dans le développement régional, en vue d'exercer certains pouvoirs et responsabilités quant à la mise en œuvre de priorités régionales et pour adapter les actions et les programmes gouvernementaux aux particularités régionales. Suivez-nous sur Facebook, LinkedIn et visitez arbj.ca.
SOURCE Administration régionale Baie-James

Renseignements : Marie-Claude Brousseau, directrice générale, Administration régionale Baie-James, [email protected], 819 739-4111, poste 10240
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