La première étude en son genre démontre qu'après avoir tenu compte des autres facteurs de risque, les patients pauvres ont moins de chances de survivre à un cancer
TORONTO, le 12 juill. 2016 /CNW/ - Les patients à faible revenu atteints d'un cancer ont moins de chances de survivre à la maladie, révèle une nouvelle étude publiée dans le Rapport annuel sur le rendement du système de lutte contre le cancer du Partenariat canadien contre le cancer, ce qui semble indiquer qu'ils ne reçoivent pas les mêmes soins que les patients mieux nantis.
Pour la première fois, les chercheurs ont été en mesure d'analyser les taux de survie aux cancers du sein, du poumon, de la prostate et colorectal en excluant l'effet d'autres facteurs de risque pour la santé.
La différence entre les taux de survie - 10 % de variation relative dans le cas du cancer colorectal - semble indiquer que les patients à faible revenu ne reçoivent pas des soins équitables. Il se peut que ces personnes ne subissent pas de tests de dépistage du cancer, que leurs symptômes ne soient pas reconnus de façon précoce ou qu'elles ne reçoivent pas le traitement le plus efficace.
Dans le cas du cancer colorectal, la probabilité qu'un patient soit en vie cinq ans après le diagnostic est de 65 % chez les patients ayant les revenus les plus élevés et de 59 % chez les patients ayant les plus faibles revenus. Dans le cas du cancer du sein, près de 88 % des patientes ayant les revenus les plus élevés survivent au moins cinq ans après leur diagnostic, alors qu'il en est de même pour près de 83 % de celles ayant les revenus les plus faibles.
Dans le cas du cancer du poumon, la variation relative du taux de survie est de près de 18 % entre les patients à revenu élevé et ceux à faible revenu.
D'autres études sont nécessaires pour comprendre les obstacles au dépistage du cancer chez les personnes à faible revenu et déterminer si les symptômes sont reconnus suffisamment tôt pour offrir le traitement le plus efficace. Afin d'améliorer la participation au dépistage, le Partenariat a mis sur pied l'initiative Screening in Underserved Populations to Expand Reach (Le dépistage au sein des populations mal desservies pour en étendre la portée) (SUPER). Elle explorera les possibilités d'amener les immigrants ainsi que les résidents à faible revenu ou vivant dans une région rurale ou éloignée à participer au dépistage des cancers du sein, du col de l'utérus et colorectal.
Des recherches canadiennes et internationales montrent que les populations à faible revenu :
- ont moins de chance d'obtenir un dépistage et une évaluation précoces de symptômes d'un cancer, de sorte que celui-ci atteint un stade plus avancé au moment du diagnostic, rendant le traitement moins efficace et, à terme, les chances de survie plus faibles;
- attendent généralement plus longtemps entre l'obtention d'un résultat anormal au dépistage ou la détection de symptômes et l'obtention de soins de suivi ou d'un traitement;
- sont moins susceptibles d'avoir un médecin de famille régulier qui peut les orienter vers un programme de dépistage ou déceler des symptômes possibles de cancer de façon précoce, au moment où les chances de guérison sont plus élevées.
Ces résultats font partie de l'étude CONCORD-2, qui constitue l'étude la plus approfondie à ce jour sur les comparaisons démographiques internationales de la survie au cancer. Le Partenariat a financé la portion canadienne de l'étude portant sur la survie en fonction du revenu.
Le Rapport sur le rendement du système de lutte contre le cancer de 2016 montre aussi que :
- l'adoption du dépistage du cancer colorectal s'accroît, la participation aux essais cliniques augmente, la collecte de commentaires des patients sur les symptômes physiques et émotionnels s'élargit, le recours aux chirurgies mammaires conservatrices augmente, et les lignes directrices relatives au traitement du cancer colorectal sont mieux harmonisées. Toutes ces améliorations se traduisent par de meilleurs soins et de meilleurs résultats pour les patients, comme le montrent les taux de décès en décroissance pour plusieurs cancers;
- la variabilité est encore élevée en ce qui a trait au pourcentage de mastectomies qui font l'objet d'une chirurgie d'un jour et aux différents taux de vaccination contre le VPH, ce qui indique qu'il reste encore beaucoup à faire pour élaborer une approche pancanadienne;
- la participation au dépistage du cancer colorectal s'est améliorée depuis la mise en œuvre relativement récente des programmes, mais elle demeure faible et le temps d'attente pour l'obtention des résultats d'un dépistage du cancer colorectal demeure élevé.
Citations
« Le constat est surprenant dans un pays doté d'un accès universel à des soins de santé de grande qualité en temps opportun. Nous devons mieux comprendre ce qui cause ces écarts afin de nous y attaquer de façon systématique », affirme la Dre Heather Bryant, vice-présidente de la lutte contre le cancer au Partenariat.
« Les collectivités difficilement accessibles ne sont que ça : difficilement accessibles. Cela signifie que nous devons travailler plus fort pour comprendre et surmonter les obstacles qui empêchent les patients à faible revenu de recevoir des soins contre le cancer équitables », souligne la Dre Kathleen Decker, épidémiologiste à ActionCancer Manitoba et présidente du Réseau pancanadien de dépistage du cancer du col utérin.
À propos du Partenariat canadien contre le cancer
Le Partenariat canadien contre le cancer travaille de concert avec la communauté de la lutte contre le cancer au Canada afin de réduire le fardeau de cette maladie sur la population canadienne. Inspiré et éclairé par les expériences des personnes touchées par le cancer, cet organisme œuvre avec des partenaires afin d'appuyer l'adoption intergouvernementale des preuves qui permettront d'optimiser la planification de la lutte contre le cancer et de susciter des améliorations sur le plan de la qualité des pratiques dans l'ensemble du pays. Grâce à un effort soutenu et ciblé à l'égard de tous les aspects de la lutte contre le cancer, cet organisme soutient le travail collectif de la communauté élargie de la lutte contre le cancer en produisant des résultats qui auront un effet à long terme sur la population, soit la réduction de l'incidence du cancer, la diminution de la probabilité de décès dus au cancer au sein de la population canadienne et l'amélioration de la qualité de vie des personnes touchées par la maladie.
SOURCE Partenariat canadien contre le cancer
Karen Palmer, Partenariat canadien contre le cancer, 647-388-9647, [email protected]
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