QUÉBEC et MONTRÉAL, le 6 nov. 2025 /CNW/ - Las de la lenteur des négociations avec leur employeur pour le renouvellement de leur convention collective, les membres des deux plus importants syndicats de professionnelles et professionnels de l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) ont voté récemment, avec une très forte majorité, pour un mandat de grève de cinq jours chacun. Or, ils encaissent maintenant l'annonce faite par le gouvernement de l'abolition de l'INSPQ et la dispersion de ses ressources vers l'Institut national d'excellence en santé et services sociaux (INESSS), au sein de Santé Québec et vers le ministère de la Santé et des Services sociaux.
Grève les 10 et 11 novembre pour les membres du SPPSPQ
Les membres du Syndicat des professionnelles et professionnels de la santé publique du Québec (SPPSPQ) déclencheront une grève de deux demi-journées, soit du lundi 10 novembre à 13 h jusqu'au mardi 11 novembre à 12 h. Muni d'un mandat fort de 98 % de ses membres en faveur de la grève, le syndicat signifie à l'employeur que l'attente a assez duré, et qu'il est temps d'accélérer les négociations. En effet, la convention collective est échue depuis deux années et demie. « Pendant tout ce temps, nos membres ont subi d'importantes hausses de l'inflation sans que la rémunération ne suive en conséquence. Le fait que le gouvernement de la CAQ annonce, de nulle part, une intégration de l'INSPQ par l'INESSS ne change rien aux revendications de nos membres, injustement privés d'une partie du salaire à laquelle ils ont pleinement droit depuis avril 2023 », s'insurge le président du SPPSPQ, Étienne Pigeon. « L'insensibilité de la partie patronale ne peut plus continuer! ».
Les membres du SPPSPQ réclament depuis des années la parité salariale avec leurs vis-à-vis de l'INESSS. Actuellement, pour des fonctions similaires, l'écart peut atteindre de 15 000 $ à 25 000 $ annuellement, selon les postes, et en tenant compte des augmentations que le personnel de l'INESSS a obtenues depuis 2023.
Mandat de grève unanime pour les membres du SPPLSPQ
De leur côté, les membres du Syndicat des professionnelles et professionnels du Laboratoire de santé publique du Québec (SPPLSPQ) ont voté à l'unanimité pour un mandat de grève de cinq jours. Eux aussi tentent, depuis 2023, d'obtenir une mise à jour de leurs conditions de travail.
« Nos membres sont profondément déçus du manque de reconnaissance et de respect de la part de leur employeur. Ils souhaitent corriger le retard salarial accumulé par rapport à leurs collègues d'autres organisations et obtenir une juste valorisation de leur expertise. Ce vote de grève est un appel pressant à l'INSPQ pour qu'il reconnaisse pleinement le rôle essentiel que nous jouons chaque jour dans la protection de la santé publique », déclare Maud Vallée, présidente du SPPLSPQ.
Retards importants dans le processus d'équité salariale
« Ajoutons à cela que l'employeur a freiné le processus d'équité salariale en déposant un avis de différend il y a quelques mois. Résultat : le traitement de la période 2011-2016 n'est toujours pas terminé, tandis que les périodes 2016-2021 et 2021-2026 n'ont toujours pas été amorcées. Ces dix années de retard empêchent les personnes qui travaillent dans des catégories d'emploi à prédominance féminine d'obtenir un salaire équitable. Alors même qu'on assiste à une campagne publicitaire prônant le respect de l'équité salariale, l'attitude observée aux différentes tables frise la mauvaise foi », déplore monsieur Pigeon. Tout comme le SPPSPQ, le SPPLSPQ se désole de l'attitude patronale concernant l'équité salariale.
Un travail essentiel
Les 400 membres du SPPSPQ produisent pour l'INSPQ des études et des rapports cruciaux pour les décisions de santé publique au Québec. Leurs vastes expertises se distinguent dans des domaines comme les écrans et la santé, la toxicologie, l'épidémiologie, les inégalités sociales de santé, la santé au travail, les violences sexuelles, les impacts des changements climatiques, le dépistage du cancer du sein, la santé des populations autochtones, les maladies infectieuses et les agents biologiques. Le syndicat compte également dans ses rangs des professionnelles et professionnels des communications, de la gestion financière, de la bibliothéconomie et des technologies de l'information.
Les 26 membres du SPPLSPQ, quant à eux, sont des professionnelles et professionnels hautement spécialisés qui jouent un rôle crucial dans le soutien au réseau de la santé québécois. Grâce à leur expertise en microbiologie, ils réalisent des analyses de pointe et fournissent des services de référence essentiels. Leur contribution est particulièrement déterminante en cas d'urgence sanitaire, notamment pour la détection d'agents infectieux présentant un potentiel pandémique. Elle s'appuie sur le développement d'outils diagnostiques innovants permettant d'identifier les micro-organismes émergents ainsi que les gènes de résistance aux antibiotiques. « L'employeur ne peut faire abstraction de cette réalité au moment de négocier », ajoute Mme Vallée.
Le SPPSPQ et le SPPLSPQ sont affiliés à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 225 000 membres, dont environ 125 000 font partie du personnel de l'éducation. La CSQ compte 11 fédérations qui regroupent quelque 240 syndicats affiliés; s'ajoute également l'AREQ, le mouvement des personnes retraitées CSQ. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services éducatifs à la petite enfance, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.
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SOURCE Centrale des syndicats du Québec (CSQ)

Renseignements: Rébecca Salesse, Conseillère aux communications et aux relations de presse, Cellulaire : 418 929-2620, Courriel : [email protected]
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