Des défis à court terme, mais des perspectives plus prometteuses à long terme
OTTAWA, ON, le 29 juill. 2025 /CNW/ - Le ralentissement économique pèsera lourdement sur les recettes des gouvernements provinciaux en 2025, alors que l'ensemble des provinces enregistreront des déficits cette année financière. C'est ce que révèlent les Perspectives fiscales provinciales, un nouveau rapport annuel du Conference Board du Canada.
« Les provinces continueront de subir les contrecoups des taux d'intérêt élevés, conséquence des dépenses engagées pendant la pandémie et des déficits qui en ont découlé, affirme Richard Forbes, économiste principal au Conference Board du Canada. La faible croissance démographique, combinée aux départs à la retraite, accentue la pression sur les économies régionales. Toutefois, la situation budgétaire s'améliorera au cours des cinq prochaines années, sous l'effet conjugué d'une baisse anticipée des dépenses gouvernementales et d'une croissance économique plus vigoureuse dans l'ensemble du pays. »
- À Terre-Neuve-et-Labrador, la démographie représente le principal écueil en matière de finances publiques. Le Conference Board du Canada prévoit que la province comptera 10 000 habitants de moins d'ici cinq ans. La région bénéficiera toutefois de la reprise de la production pétrolière et gazière, grâce à l'achèvement de la plateforme Terra Nova. Les recettes devraient augmenter de 2,1 % en 2025-2026 et de 2,7 % en moyenne annuelle au cours des quatre exercices suivants.
- L'Île-du-Prince-Édouard affiche la plus forte croissance démographique au pays depuis 2015, avec une hausse de 25,0 %. Le tourisme donnera un coup de fouet à la croissance des recettes, surtout si les Canadiens privilégient les destinations locales en raison des tensions politiques avec les États-Unis. Le secteur profitera d'un élan lorsque l'agrandissement de l'aéroport de Charlottetown sera achevé plus tard au cours de la décennie. Les recettes, quant à elles, devraient augmenter de 5,7 % en 2025-2026, puis croître en moyenne de 3,5 % par année entre 2026-2027 et 2029-2030.
- La Nouvelle-Écosse prévoit un excédent de 82 M$ pour le dernier exercice, comparativement à la prévision, il y a un an, d'un déficit de 467 M$, ce qui place la province en bonne posture pour affronter les turbulences économiques attendues en 2025. Toutefois, on s'attend toujours à des déficits à moyen terme. Dans l'ensemble, les recettes devraient reculer de 2,3 % en 2025-2026, puis augmenter en moyenne de 2,6 % par année entre 2026-2027 et 2029-2030.
- Le Nouveau-Brunswick s'est distingué comme l'une des provinces les plus rigoureuses sur le plan budgétaire, enregistrant une série d'excédents pendant la majeure partie de la dernière décennie. Les perspectives de revenus demeurent toutefois vulnérables à un facteur de risque important : l'exposition de l'industrie forestière de la province aux droits de douane américains. Les recettes devraient augmenter de 3 % en 2025-2026 - sous l'effet de transferts fédéraux plus importants - et de 2,8 % par an jusqu'en 2029-2030.
- Dans sa démarche de retour à l'équilibre budgétaire, le Québec sera contraint de ralentir la croissance de ses dépenses, et ce, malgré des pressions accrues sur les services publics. Cette rigueur budgétaire s'inscrit dans un contexte où la demande de soins de santé est en hausse et où les responsables du secteur de l'éducation réclament une hausse des investissements. Les dépenses de santé, en particulier, devraient être les plus touchées par le ralentissement. Les recettes provinciales devraient croître d'un maigre 1,1 % en 2025, après une hausse de 6,6 % l'an dernier. Elles devraient ensuite augmenter en moyenne de 3,4 % par année entre 2026 et 2029.
- En Ontario, les perspectives demeurent stables malgré la forte exposition de la province aux tensions commerciales avec les États-Unis. Le budget 2025 prévoit une accélération des projets d'infrastructure, portant les coûts totaux à près de 100 G$ sur trois ans. Cette année, les recettes provinciales devraient reculer de 0,1 %, un revirement marqué par rapport à la hausse de 6,0 % enregistrée l'an dernier. Ce repli s'explique par le ralentissement de la croissance économique et par un fléchissement de la croissance démographique. Dans l'ensemble, les recettes devraient augmenter en moyenne de 3,2 % par an entre les exercices 2026-2027 et 2029-2030.
- Au Manitoba, les perspectives budgétaires demeurent stables malgré la hausse des coûts liés à la dette. Le budget 2025 de la province met l'accent sur la santé et l'éducation, reprenant en grande partie les priorités du budget 2024. Le budget de cette année établit un sommet historique en matière de dépenses dans ces deux secteurs, mais la croissance des dépenses devrait ralentir sensiblement entre 2026 et 2029. Le Conference Board du Canada prévoit une hausse soutenue de 6,3 % des recettes cette année, une forte croissance comparativement aux autres provinces. Entre 2026-2027 et 2029-2030, la croissance des recettes devrait ralentir, mais rester relativement robuste, avec une augmentation moyenne annuelle de 2,9 %.
- En Saskatchewan, malgré l'incertitude économique persistante, les revenus devraient croître à un rythme soutenu à court terme. La croissance démographique vigoureuse des dernières années et le faible taux de chômage continueront d'appuyer la forte progression des revenus tirés de l'impôt sur le revenu des particuliers. Du côté de l'énergie, les redevances pétrolières devraient demeurer stables cette année en raison de la faiblesse des prix. Toutefois, la reprise attendue des marchés pétroliers, combinée à l'augmentation de la production de potasse liée au projet Jansen, devrait contribuer à l'accroissement des recettes tirées des ressources dans les années à venir. Le Conference Board du Canada prévoit une hausse de 5,7 % des recettes budgétaires de la province en 2025-2026, puis une croissance annuelle moyenne de 3,3 % jusqu'en 2029-2030.
- En Alberta, la situation financière demeure plus solide que dans la majorité des provinces. La province affiche toujours le plus faible ratio de dette nette au PIB de tout le pays, un facteur de protection en cas de choc économique, de faiblesse prolongée des prix du pétrole ou si des facteurs externes plombent les investissements dans le secteur énergétique. Les recettes devraient diminuer de 2,5 % au cours de l'exercice actuel en raison de la baisse des redevances, avant de croître en moyenne de 3,6 % par année entre 2026-2027 et 2029-2030.
- Les finances de la Colombie-Britannique se sont nettement détériorées au cours des dernières années. Par rapport aux tendances récentes, le Conference Board du Canada prévoit un ralentissement de l'investissement dans la province, ce qui pèse sur les perspectives de recettes. Cela dit, un plan fédéral visant à accélérer l'approbation de projets, notamment dans l'Ouest canadien, pourrait relancer l'investissement des entreprises en Colombie-Britannique. Dans l'ensemble, les recettes devraient croître de 4,1 % en 2025-2026, croissance soutenue par la hausse des redevances, puis augmenter en moyenne de 3,5 % par année au cours des quatre exercices suivants.
À propos du Conference Board du Canada
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SOURCE Le Conference Board du Canada

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