LE PROGRAMME QUÉBÉCOIS DE DÉPISTAGE DU CANCER DU SEIN CONNAÎT DE SÉRIEUSES
RATÉES - COMMUNIQUÉ DE PRESSE DÉTAILLÉ
MONTRÉAL, le 24 nov. /CNW Telbec/ - Deux poursuites ont été intentées à l'encontre de deux radiologistes différents suite à des erreurs de lecture des mammographies ayant entraîné des retards de diagnostic de cancer du sein et une autre victime évalue actuellement la possibilité de poursuivre un autre radiologiste pour la même raison. Les trois radiologistes en cause ont décidé, en accord avec le Collège des médecins du Québec, de cesser de pratiquer des actes reliés au cancer du sein, notamment d'interpréter des mammographies. Parmi ces trois radiologistes, deux d'entre eux ont pris cette décision suite au dépôt de plaintes contre eux auprès du Collège des médecins du Québec.
Dans un seul des trois cas, le Collège des médecins du Québec a décidé de faire un rappel, le tout consistant en une seconde analyse des mammographies qui avaient été analysées par le radiologiste. Le Collège des médecins du Québec a refusé de faire un rappel à l'égard d'un des deux autres radiologistes et n'a pas jugé utile de demander un rappel pour le troisième radiologiste.
Les trois victimes sont toutes participantes au Programme québécois de dépistage du cancer du sein (ci-après « PQDCS ») et leurs mammographies ont été effectuées et analysées auprès de centres de radiologie dûment désignés par le ministère de la Santé et des Services sociaux dans le cadre de ce programme. Le PQDCS existe depuis 1998 et, jusqu'à ce jour, il n'y a aucun mécanisme crédible de contrôle de qualité (outre en ce qui concerne l'équipement) qui a été mis sur pied pour contrôler la qualité des mammographies et du fonctionnement du programme de dépistage. Pourtant, tout programme crédible de dépistage devrait être soumis à un contrôle de qualité par le ministère de la Santé et des Services sociaux ou le Collège des médecins.
De son côté, le Collège des médecins du Québec exerce un contrôle insuffisant et inadéquat quant au maintien de la compétence et de la qualité des actes de ses membres qui font la lecture des mammographies. Il manque clairement de transparence devant les moyens utilisés pour s'assurer qu'il y ait un contrôle de la qualité. Dans le cas du PQDCS, tant le MSSS que le Collège des médecins, ne prennent pas leur responsabilité envers les patientes.
Par leurs interventions de ce jour, les trois victimes ainsi que leurs proches demandent que soient mises sur pied en urgence les mesures suivantes afin qu'un contrôle de qualité soit exercé :
- Contrôle de la formation et mise à jour des radiologistes et du personnel employés par ces cliniques ;
- Relecture au hasard d'un certain nombre de mammographie pour valider la qualité de la lecture qui en a été faite ;
- Inspection sans préavis des cliniques dans lesquelles des mammographies sont effectuées et analysées ;
- Déclaration obligatoire aux patients de toute erreur de lecture des mammographies ;
- Création d'un programme pour assurer le contrôle de la qualité par le ministère de la Santé et des Services sociaux afin que des normes de qualité soient imposées uniformément, avec implication du Collège des médecins dans la mise en application de ce programme ;
- Effectuer un rappel de toutes les mammographies qui ont été interprétées par des radiologistes qui ont cessés volontairement de pratiquer suite aux plaintes de patientes.
Toutes ces mesures sont nécessaires afin de faire en sorte que le PQDCS soit efficace et crédible. Les femmes visées par le PQDCS doivent continuer de se soumettre à des mammographies et elles sont en droit de recevoir des services de qualité avec le maximum de sécurité.
Il n'est pas souhaitable que les seuls contrôles de qualité véritables découlent de l'action des patientes dont on a diagnostiqué « trop tard » le cancer du sein.
Renseignements:
Me Jean-Pierre Ménard
Ménard, Martin, avocats
(514) 253-8044
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