Le ministre Bachand se trompe de justice fiscale
12 mars, 2012, 16:15 ET
QUÉBEC, le 12 mars 2012 /CNW Telbec/ - Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) reçoit très mal le message du ministre des Finances du Québec qui demande aux Québécois de « faire leur juste part » pour le financement des services publics en acceptant le principe de l'utilisateur-payeur. « Monsieur Bachand s'attaque au mauvais problème en demandant à chacun de payer de sa poche une partie de la facture des services publics. Le vrai problème en est un de diminution des revenus provenant de l'impôt progressif et le ministre devrait revoir son plan de match pour boucler son budget sans introduire des mesures fiscales régressives comme les taxes et les tarifs à l'usage », réplique le président du SPGQ, Gilles Dussault.
Le SPGQ invite le ministre Bachand à relire l'étude « Il faut voir les choses autrement », que l'Institut de recherche en économie contemporaine rendue publique en 2010. Comme le mentionnent les auteurs de l'étude, « ce n'est pas d'une révolution culturelle dont le Québec a besoin, mais bien d'un changement de paradigme. » Il faut mettre fin à la logique marchande dont se réclame le ministre Bachand et redonner au système fiscal un caractère progressif plus prononcé. Les auteurs de l'étude y rappelaient que les réductions d'impôt accordées au cours des années précédentes ont été profitables essentiellement pour les contribuables ayant des revenus de 100 000 $ et plus.
Déjà, la hausse des droits de scolarité de 1625 $ et la taxe santé de 200 $ par contribuable sont des attaques frontales contre la classe moyenne et les plus démunis. Le ministre Bachand se propose d'accentuer davantage ces attaques dans son prochain budget? Pourtant, il y a des alternatives qui vont dans le sens d'une véritable justice fiscale : introduire un quatrième palier d'imposition, resserrer les crédits et les congés fiscaux des entreprises et hausser substantiellement les redevances minières. Certes, ces dernières ont été haussées, mais le ministre peut faire encore mieux pour que tous les Québécois profitent de nos richesses minières.
Par ailleurs, le gouvernement du Québec pourrait réaliser des économies substantielles en renonçant à la sous-traitance abusive. « Non seulement la sous-traitance coûte-t-elle plus cher aux contribuables, mais en plus les produits livrés par les firmes privées sont souvent de très mauvaise qualité et se retrouvent trop souvent dans la colonne des pertes », rappelle Gilles Dussault en citant l'exemple récent du Système intégré d'information de justice (SIIJ) suspendu après qu'on y eut injecté plus de 75 millions $.
Le SPGQ est le plus grand syndicat de professionnelles et de professionnels du Québec. Il représente quelque 22 300 cotisantes et cotisants, dont environ 16 000 dans la fonction publique, 3500 à l'Agence du revenu du Québec et quelque 3000 en santé, en éducation et dans les sociétés d'État.
Renseignements:
Michelle Monette, 418-254-9218.
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