Hausse du salaire minimum à 16,10 $ : une gifle pour les travailleuses et travailleurs pauvres du Québec
QUÉBEC, le 1er mai 2025 /CNW/ - Le Collectif pour un Québec sans pauvreté dénonce vigoureusement la hausse dérisoire du salaire minimum qui entre en vigueur aujourd'hui au Québec. L'augmentation de seulement 0,35 $ porte le taux horaire du salaire minimum à 16,10 $. Une augmentation de 2,22 %, alors que le taux d'inflation de 2024 est de 2,4 %. Il s'agit de la plus faible hausse du salaire minimum enregistrée en dix ans.
« C'est largement insuffisant, déplore Serge Petitclerc, porte-parole du Collectif. Cette décision condamne des travailleuses et travailleurs à vivre dans la pauvreté, malgré un emploi à temps plein. »
Pour vivre dignement en 2025, il faut, selon l'Institut de recherche et d'informations socioéconomiques (IRIS), un salaire horaire de 28 $ à Montréal. En 2022, entre 12 et 15 % des ménages québécois vivaient sous le seuil du revenu viable. Une situation qui ne peut qu'avoir empiré avec la hausse marquée des aliments (16 %) et du logement (20 %) des trois dernières années. L'écart entre le salaire minimum et un « revenu viable » qui permet de vivre hors de la pauvreté continue donc de se creuser.
Recours aux banques alimentaires : la détresse s'accentue
En 2024, les banques alimentaires du Québec ont répondu à environ 2,9 millions de demandes d'aide par mois, soit un million de plus que 3 ans plus tôt. Et près de 20 % des ménages qui ont recours à l'aide alimentaire ont un emploi comme principale source de revenus, une proportion qui a doublé depuis 2010.
Peu d'impact sur les entreprises
Contrairement à certaines idées reçues, une hausse substantielle du salaire minimum aurait peu d'impact négatif sur les entreprises. Selon l'IRIS, même une forte augmentation salariale entraînerait une hausse modique des prix, car les coûts de main-d'œuvre représentent une part infime de leurs coûts de production. En revanche, une hausse substantielle du salaire minimum stimulerait la consommation locale, puisque les ménages à faible revenu dépensent l'essentiel de leurs revenus en biens essentiels.
« Le gouvernement justifie sa faible augmentation en disant qu'il respecte la capacité de payer des entreprises. Et la capacité de payer des travailleurs et des travailleuses, elle? Comment les gens au bas de l'échelle sont-ils censés absorber la plus haute augmentation de loyer recommandée par le Tribunal administratif du logement en 30 ans? Le ministre du Travail, Jean Boulet, devrait rougir quand il dit que l'augmentation du salaire minimum peut se traduire par une hausse du revenu disponible pouvant aller jusqu'à 484 $ par année. Parce que 484 $ dans le contexte actuel, c'est même pas l'équivalent de la hausse annuelle de 708 $, qui est celle recommandée pour un loyer de 1000 $ », de conclure Serge Petitclerc.
SOURCE Collectif pour un Québec sans pauvreté

Renseignements : Rozenn Potin, Responsable des communications, 418 930-5969, [email protected]
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