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Association des Scientifiques et Ingénieurs de la ville de Montréal (ASIM)29 mai, 2025, 14:29 ET
MONTRÉAL, le 29 mai 2025 /CNW/ - L'Association des Scientifiques et Ingénieurs de Montréal (ASIM) accueille favorablement les conclusions de l'étude rendue publique aujourd'hui par l'Institut de recherche et d'informations socioéconomiques (IRIS), qui met en lumière de sérieuses irrégularités dans l'octroi des contrats publics de services professionnels en infrastructures à Montréal.
Depuis plus d'un an, l'ASIM tire la sonnette d'alarme : l'explosion des coûts liés aux firmes de génie-conseil, la concentration des contrats entre quelques grands joueurs, le recours systématique aux ententes-cadre et la perte de l'expertise interne exercent une pression inquiétante sur la capacité de la Ville à planifier, contrôler et livrer ses projets au juste prix, dans l'intérêt des citoyens. Pour l'ASIM, il faut agir avant de perdre totalement le contrôle :
« Nous avons accentué nos démarches au cours de la dernière année pour que la Ville prenne acte de l'urgence d'agir. Nous avons documenté des constats et déposé des recommandations à la Ville de Montréal. Nous avons rencontré la direction générale, les unités administratives responsables de l'octroi des contrats, participé à la consultation prébudgétaire 2026. Dès le mois de juin 2024, nous avons soumis au Bureau de l'Inspecteur Général un document intitulé "Dénonciation - Une culture organisationnelle à la Ville de Montréal propice aux abus et conditions favorisant la collusion". Les conclusions de l'IRIS rejoignent en tout point les nôtres quant à l'explosion des coûts et aux mesures à mettre en place pour corriger le tir », rappelle Gisella Gesuale, présidente de l'ASIM.
En réponse à l'étude de l'IRIS, la Ville a réagi en indiquant qu'un changement de culture s'était opéré depuis la Commission Charbonneau. Pourtant, la Ville de Montréal continue d'utiliser une méthode d'estimation des contrats basée sur l'historique des prix des soumissions passées. Cette approche était dénoncée par la Commission Charbonneau. Le Bureau de l'Inspecteur Général (BIG) a demandé sans succès à la Ville de Montréal de cesser d'utiliser une méthode qui, comme le constate l'IRIS, crée une surenchère à la hausse du coût des contrats.
La porte-parole de la Ville de Montréal, dans la foulée de l'étude publiée aujourd'hui, prétend que « Chaque dollar investi … doit l'être avec un souci d'obtenir le meilleur prix possible pour le meilleur service possible… ». Pourtant, selon l'IRIS, les firmes de génie-conseil externes soumettent des prix en moyenne au moins 20 % plus élevés que le juste prix.
En 2024 seulement, selon l'IRIS, la Ville de Montréal aurait pu économiser plus de 40 M$ en ramenant à l'interne les services professionnels liés aux infrastructures.
L'ASIM dénonce également l'affirmation de la Ville de Montréal à l'effet que le ratio de services professionnels internes face aux firmes externes soit demeuré stable au cours des dernières années. Les firmes externes accaparent une proportion toujours plus importante de services professionnels qui pourraient être assurés par des scientifiques et ingénieurs de l'interne, notamment pour une foule de travaux récurrents pour lesquels le recours à l'externe n'est pas justifié.
L'ASIM déplore l'inaction malgré les signaux clairs transmis aux autorités municipales
« Nous avons proposé des solutions concrètes : renforcer l'expertise interne, établir un meilleur équilibre entre ressources internes et externes, uniformiser les mécanismes de reddition de comptes, outiller les gestionnaires de projet, ou encore, réaliser à l'interne les projets récurrents. Il est temps de passer à l'action. L'inertie actuelle coûte cher à la population montréalaise », insiste l'ASIM.
L'ASIM appelle à une prise d'initiative forte et structurante. Qu'il s'agisse d'un forum, d'États généraux ou d'une commission d'enquête, il est urgent de mettre en place un espace collectif de réflexion et d'action. L'ASIM souhaite y contribuer pleinement et interpelle l'Union des municipalités du Québec (UMQ) afin qu'elle joue un rôle moteur dans la mise en œuvre de cette démarche incontournable.
SOURCE Association des Scientifiques et Ingénieurs de la ville de Montréal (ASIM)

Informations : Geneviève Bordeleau, [email protected]
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