Détresse psychologique élevée chez le personnel professionnel et technique du réseau de la santé et des services sociaux en Outaouais : Barrette est le grand responsable et la direction ignore nos revendications
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Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS)25 janv, 2017, 12:10 ET
GATINEAU, QC, le 25 janv. 2017 /CNW Telbec/ - L'APTS dévoile aujourd'hui les résultats pour l'Outaouais d'une vaste étude sur la santé psychologique du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux réalisée avec le soutien méthodologique de chercheurs membres du groupe de Recherches sur les interrelations personnelles, organisationnelles et sociales du travail de l'Université Laval.
« Ces résultats confirment ce que nous avançons depuis plusieurs mois et années : les réorganisations et les compressions qui se multiplient à une vitesse folle dans le réseau sont en train de venir à bout de nos membres. Les travailleurs sociaux, ergothérapeutes, technologistes médicaux et physiothérapeutes, entre autres, sont soumis à une pression sans précédent, s'inquiète Andrée Poirier, répondante politique pour l'Outaouais. Résultat : au CISSS de l'Outaouais 62 % d'entre eux ont coché un indice de détresse élevée ou très élevée dans le formulaire de sondage. Et 45 % ont indiqué avoir manqué des jours de travail au cours des douze derniers mois pour des raisons d'ordre psychologique, le plus haut pourcentage parmi toutes les régions du Québec. Nous tirons aujourd'hui la sonnette d'alarme. L'heure n'est plus aux constats mais à l'action. » En plus du coût humain et de la surcharge pour les collègues en place, cet absentéisme pour des raisons d'ordre psychologique a un coût financier. Le CISSS de l'Outaouais anticipe un dépassement de 3,5 millions $ en date de la période 7, par rapport aux projections en assurance-salaire, ce qui en fait l'un des principaux obstacles à l'atteinte de l'équilibre budgétaire.
Le sondage nous dévoile également que les deux tiers (67 %) des professionnels et des techniciens du CISSS de l'Outaouais disent avoir été affectés négativement dans leur travail par la réorganisation improvisée du réseau de la santé et des services sociaux engendrée par le projet de loi 10 (PL10). Ils sont également 60 % à déplorer le peu d'influence qu'ils ont sur leur travail. « Le ministre Barrette est le grand responsable de cette situation catastrophique. Il a concentré tout le pouvoir entre ses mains, au plus grand mépris de l'autonomie des établissements et de leur personnel. Son approche autoritaire est totalement contre-productive et crée des dégâts importants sur le terrain, s'indigne Andrée Poirier. C'est particulièrement flagrant dans sa gestion du transfert des professionnels vers les GMF. »
Autre constat inquiétant : 73 % de nos membres (le pire résultat dans l'ensemble de la province) disent ne pas avoir assez de temps pour faire leur travail. Catherine Lavigne-Charette, technicienne en assistance sociale au Soutien à domicile (SAD) sur le territoire de l'ancien CSSS de Gatineau et vice-présidente de l'exécutif local APTS de ce site, nous rappelle que les résultats de cette étude sont dans la continuité de celle faite par l'APTS auprès du SAD en 2014. À ce moment, l'employeur avait mandaté une équipe de chercheurs de l'UQO pour valider ces données et leur rapport était tout aussi accablant. Un projet-pilote sur « l'optimisation du vécu, des pratiques et de l'environnement de travail » a été mis en place et s'est soldé par une demande conjointe de l'APTS et de la gestionnaire de l'époque de mettre sur pied un réel comité paritaire. Malheureusement, suite au PL 10 et à une succession de changements de supérieurs et de déménagements, le CISSS de l'Outaouais en a profité pour faire la sourde oreille à cette demande, bien qu'elle ait été réitérée à maintes et maintes reprises.
En plus du PL 10, le personnel des laboratoires subit de plein fouet l'implantation du projet OPTILAB, qui vise à centraliser la majorité des analyses réalisées en laboratoire dans une poignée d'établissements. En Outaouais, les laboratoires des régions seront en grande partie vidés de leurs salariés pour les déplacer dans le secteur urbain. Mais depuis les annonces, les informations sortent au compte-gouttes et les salariés sont constamment dans l'incertitude de ce qui les attend demain. Nous aurions aimé avoir un membre de l'équipe des laboratoires présent à la conférence de presse aujourd'hui pour témoigner de leur vécu, mais vous comprendrez qu'avec les suspensions infligées à deux de leurs collègues récemment, nous avons choisi de garder les membres loin des projecteurs afin de leur éviter les foudres de l'employeur.
L'APTS demande au ministre Barrette d'écouter les professionnels qui donnent les services à la population et en connaissent les besoins. « Nos membres sont des spécialistes, pas des pions. Ils ne méritent pas d'être malmenés au gré des idées de grandeur du ministre. Gaétan Barrette doit descendre de sa tour d'ivoire et reconnaître le coût humain de ses réorganisations, s'enflamme Andrée Poirier, répondante politique pour l'APTS en Outaouais. Le brassage des structures, ça suffit. »
Concrètement et dans l'immédiat, puisque nos demandes incessantes des derniers mois n'ont pas été entendues, une plainte formelle a été déposée lundi dernier, le 23 janvier 2017, à la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) afin de contraindre le CISSS de l'Outaouais à respecter les lois en matière de santé et sécurité du travail, la convention collective, le Plan d'action en santé mentale 2015-2020 ainsi que son propre énoncé de valeurs et sa philosophie de gestion. Le CISSS de l'Outaouais doit enfin reconnaître l'urgence d'agir et s'asseoir avec l'APTS afin de trouver rapidement des solutions concrètes, avec des résultats tangibles pour nos membres sur le terrain et pour la population de l'Outaouais, avant que la situation, qui est déjà catastrophique, ne prenne des proportions gigantesques.
À propos de l'APTS
Avec plus de 32 000 membres, l'APTS est un syndicat indispensable du réseau public de la santé et des services sociaux. Elle représente plus d'une centaine de titres d'emploi distincts parmi le personnel professionnel et technique dans les domaines du diagnostic, de la réadaptation, de la nutrition, de l'intervention psychosociale, du soutien clinique et de la prévention.
SOURCE Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS)

Pour voir ce communiqué en format HTML, prière d'utiliser l'adresse suivante : http://www.newswire.ca/fr/releases/archive/January2017/25/c1670.html
Andrée Poirier, Répondante politique, Téléphone : 819 360-2913
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