MONTRÉAL, le 6 déc. 2025 /CNW/ - À l'occasion du Jubilé de l'Espérance décrété par le pape François, le pape Léon XIV a offert 62 artéfacts culturels, qui faisaient partie de la collection Anima Mundi des musées du Vatican, à la Conférence des évêques catholiques du Canada, pour qu'ils soient immédiatement remis aux communautés autochtones du Canada. Parmi les objets figure un rare kayak centenaire de l'Ouest arctique ainsi que d'autres artéfacts d'importance culturelle pour les communautés inuites, autochtones et métisses.
Les dirigeants de l'Assemblée des Premières Nations (APN), de la Société régionale inuvialuite, de l'Inuit Tapiritt Kanatami et du Conseil national des Métis étaient à Montréal pour recevoir les cadeaux à leur arrivée au Canada. Les dirigeants locaux des Premières Nations ont organisé une cérémonie pour accueillir les objets sacrés et les paquets des Premières Nations de retour au Canada.
Les aînés et les survivants des pensionnats ont travaillé pendant de nombreuses années pour en arriver à ce moment. En 2017, l'Assemblée des Premières Nations a adopté la résolution 106/2017, intitulée « Soutien au rapatriement international d'objets sacrés », qui enjoigne l'APN de soutenir pour plaider en faveur du retour de ces objets culturels. La Société régionale inuvialuite (IRC) a négocié avec succès le rapatriement des objets. L'organisation a fait pression pour obtenir le retour du kayak.
« Nous sommes fiers qu'après 100 ans, notre kayak revienne dans la région visée par le règlement des Inuvialuits. On pense qu'il s'agit de l'un des cinq seuls exemplaires de ce type construits il y a plus d'un siècle, et l'IRC souhaite le récupérer afin qu'il profite à la culture et aux communautés inuvialuites de l'Arctique de l'Ouest », a déclaré Duane Ningaqsiq Smith, président-directeur général de l'Inuvialuit Regional Corporation. « Il s'agit d'une étape historique dans la revitalisation de l'identité culturelle et des valeurs inuvialuites au sein de notre société nordique en évolution. »
Le retour de ces objets était le souhait du pape François avant son décès. Il s'agit d'une étape importante dans le processus de réconciliation, faisant suite aux excuses historiques présentées en 2022 par Sa Sainteté pour le rôle de l'Église catholique dans le traumatisme intergénérationnel causé par les pensionnats au Canada.
Le retour de ces artéfacts souligne le dialogue qui s'est développé ces dernières années avec l'Église. Les objets seront expédiés au Musée canadien de l'histoire à Ottawa, où des travaux seront entrepris pour établir la provenance de chaque artéfact, guidés par les organisations autochtones nationales.
« Les Inuits sont reconnaissants envers les nombreux partenaires qui se sont réunis pour rendre cette journée possible, notamment la Société régionale inuvialuite, le Vatican, le Conseil canadien des évêques catholiques, le gouvernement du Canada et le Musée de l'histoire. Le retour de ces objets est le fruit de nombreuses années de travail. Nous n'en sommes qu'aux prémices de notre cheminement vers la réconciliation, mais nous sommes heureux de voir ces objets culturels nous revenir et nous nous engageons à travailler avec nos partenaires autochtones nationaux pour en apprendre le plus possible à leur sujet. »
Natan Obed, président, Inuit Tapiriit Kanatami
« Nos proches sont enfin de retour chez eux. Pour les Premières Nations, ce ne sont pas seulement des artéfacts. Ce sont des objets sacrés et vivants. Mes pensées vont à tous les aînés et à toutes les Premières Nations qui ont déployé des efforts pour les ramener sur nos territoires traditionnels. Aujourd'hui est un moment important, mais cela ne marque pas la fin. Nous espérons que notre travail commun servira d'exemple d'une approche respectueuse du rapatriement et de la réconciliation qui permettra à davantage d'objets d'être rendus à leurs nations. »
Cindy Woodhouse Nepinak, chef nationale, Assemblée des Premières Nations
« Cette étape reflète le courage et la persévérance des dirigeants, des aînés et des survivants qui nous ont précédés. Leur plaidoyer nous a aidés à arriver à ce moment. Mais ce n'est pas la fin du cheminement. À mesure que ces objets culturels reviennent près de chez eux, nous nous concentrons désormais sur une étude minutieuse, le dialogue et les cérémonies afin de comprendre leur histoire et de déterminer leur véritable provenance. Nous nous engageons à faire en sorte que chaque objet soit restitué en toute sécurité et dans le respect à la communauté à laquelle il appartient de droit. La réconciliation est un travail continu, fondé sur les relations, la responsabilité et la recherche constante de la vérité, de la justice, de la guérison et de la dignité pour nos peuples. »
Victoria Pruden, présidente du Conseil national des Métis
« Ce geste est un don offert librement, un acte de réconciliation ancré dans la grâce de l'Année jubilaire de l'Espérance. Un don, contrairement à une restitution, est offert dans la liberté et l'amitié, en signe de relation renouvelée et de respect mutuel entre l'Église et les peuples autochtones. »
Archevêque Richard Smith, Conférence des évêques catholiques du Canada
En bref
Des dirigeants autochtones ont visité le musée du Vatican et la collection Anima Mundi, en mars 2022, dans un geste de réconciliation, après une rencontre avec le pape François pour lui transmettre leur message sur le traumatisme des pensionnats.
Cette visite a ravivé les appels pour le retour des artéfacts auprès des communautés autochtones.
Le pape François a visité le Canada en juillet 2022, où il a présenté ses excuses historiques pour le rôle de l'Église dans les pensionnats. Sa volonté, aujourd'hui honorée par le pape Léon, d'offrir ces artéfacts constitue une étape importante dans le processus continu de réconciliation.
SOURCE Métis National Council

Pour plus d'information, contactez : Patricia D'Souza, directrice des communications, Inuit Tapiriit Kanatami, 613-292-4482, [email protected]; Cherish Francis, attaché de presse, Bureau de la Cheffe nationale, Assemblée des Premières Nations, 343-630-1372, [email protected]; Melissa Lagacé, directrice des communications et des relations publiques, Ralliement national des Métis, [email protected]; Pomeline Martinoski, directrice des communications, Conférence des évêques catholiques du Canada, [email protected]
Partager cet article