Déclaration du Conseil des médecins hygiénistes en chef et des coroners en chef et médecins légistes en chef -- Dernières données nationales sur les méfaits liés aux substances English
OTTAWA, ON, le 25 juin 2025 /CNW/ - La crise des surdoses, causée par un approvisionnement en drogues illégales toxiques, représente l'une des plus graves crises de santé publique auxquelles notre pays ait jamais été confronté. Des drogues puissantes comme le fentanyl et d'autres opioïdes synthétiques ont inondé l'approvisionnement en drogues illégales. La crise de la toxicité des drogues, alimentée par l'approvisionnement en drogues toxiques, constitue une grave crise de santé publique qui touche les familles et les communautés partout au Canada. Les conséquences tragiques sont visibles et ressenties par nos amis, nos familles et nos voisins.
Les données publiées à ce jour brossent un tableau des décès et des méfaits liés à la consommation de substances en 2024. De janvier à décembre 2024, il y a eu 7 146 décès liés à la toxicité des opioïdes, 5 514 hospitalisations, 36 266 interventions des services médicaux d'urgence et 24 587 visites aux services d'urgences.
Les données nationales font état de baisses substantielles pour 2024 par rapport à 2023, bien qu'elles demeurent très élevées par rapport aux années précédentes, avec une diminution de 17 % du nombre de décès liés aux opioïdes.
Derrière ces tendances nationales se cachent d'importantes différences régionales, car chaque communauté fait face à ses propres défis. Tandis que la Colombie-Britannique, l'Alberta, la Saskatchewan, l'Ontario, le Nouveau-Brunswick et le Yukon ont fait état d'une baisse des décès liés aux opioïdes entre 2023 et 2024, le Manitoba, la Nouvelle-Écosse et l'Île-du-Prince-Édouard n'ont constaté que peu ou pas de changement. Les Territoires du Nord-Ouest, le Québec et Terre-Neuve-et-Labrador ont signalé une augmentation des décès liés aux opioïdes au cours de cette période. De par la colonisation et de la marginalisation continue, de nombreuses communautés autochtones ont également connu une hausse disproportionnelle du taux de décès et de méfaits, en particulier chez les femmes autochtones.
Il importe de comprendre les facteurs qui expliquent ces augmentations et ces diminutions, ainsi que les dynamiques régionales et démographiques pour adapter les stratégies de prévention et d'intervention. Certains partenaires provinciaux et territoriaux de la santé publique soulignent que la diminution des décès peut être attribuable, du moins en partie, à une toxicité moindre des drogues en circulation, d'après les données de vérification des drogues qui indiquent une diminution des concentrations de fentanyl. Il convient de noter que certaines régions ont signalé une hausse des décès liés à des substances autres que les opioïdes, comme les stimulants ou les benzodiazépines.
En 2024, environ 20 personnes sont décédées chaque jour au Canada des suites d'intoxication aux opioïdes. C'est une perte énorme. Nos stratégies d'intervention face à la crise de la toxicité des drogues doivent être axées sur la population et les individus. Cela implique notamment de collaborer dans les domaines de prévention, de traitement, de réduction des méfaits et d'application de la loi pour apporter des solutions. La crise de la toxicité des drogues est complexe, et des efforts coordonnés continus entre les partenaires multisectoriels s'avèrent essentiels pour sauver des vies et améliorer la santé de la population.
La mise en place d'un système de surveillance national visant à caractériser l'ampleur de la crise de toxicité des médicaments et son impact sur les communautés canadiennes est en cours depuis 2016. Les services d'enquête sur les décès recensent des renseignements essentiels à la compréhension de la nature évolutive de la crise, qui éclairent les mesures de santé publique. Une collaboration continue s'impose pour cerner les besoins émergents, les facteurs de protection et de risques, et pour évaluer les inégalités en matière de santé vécues par les personnes touchées de manière disproportionnée par cette crise urgente.
En tant que partenaires principaux de la surveillance nationale des décès et méfaits liés aux opioïdes et aux stimulants, les médecins hygiénistes en chef provinciaux et territoriaux, ainsi que les coroners en chef et les médecins légistes en chef1 2 ont publié cette déclaration commune pour accompagner la publication des données les plus récentes.
Le Conseil des médecins hygiénistes en chef est composé du médecin hygiéniste en chef de chaque province et territoire, de l'administrateur en chef de la santé publique du Canada, du médecin hygiéniste en chef de Services aux Autochtones Canada, du médecin hygiéniste en chef de la Régie de la santé des Premières Nations et des membres d'office d'autres ministères fédéraux.
Les coroners en chef et les médecins légistes en chef provinciaux et territoriaux supervisent les enquêtes sur les décès inattendus, non naturels ou inexpliqués. Leur rôle est crucial pour déterminer la cause et comprendre les circonstances entourant ces décès. Leur travail contribue à améliorer la santé et la sécurité en éclairant les politiques juridiques et sanitaires.
- À l'exception du médecin hygiéniste en chef de l'Alberta.
- Bien que le Québec reconnaisse les préoccupations exprimées par le Conseil des médecins hygiénistes en chef et des coroners en chef et médecins légistes en chef au sujet des méfaits liés aux substances, il ne souscrit pas à la déclaration. Il continuera de se fier à ses propres données et de mettre en œuvre ses propres activités sur son territoire.
SOURCE Agence de la santé publique du Canada

Relations avec les médias : Agence de la santé publique du Canada, 613-957-2983, [email protected]
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